XLI. Une vie choisie

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- Oh, c'est pas vrai... souffla Tony en regardant bouche bée la horde qui avançait comme un seul corps devant lui.

Le groupe de Amélie était arrivé à l'arrière de la horde, à une centaine de mètre. Ils pouvaient constater qu'une importante masse de mort-vivants avançait en bouchant complètement la grande rue.

- On sait ce qu'on a à faire, dit Amélie.

Elle observa sa montre et fut rassurée de voir l'heure qu'elle indiquait : 9H58. Ils pouvaient y aller, il n'y aurait pas de problèmes.

Les deux véhicules s'arrêtèrent l'un à côté de l'autre et ils sortirent tous des voitures afin de se mettre d'accord sur les derniers détails. Tout en regardant la horde qui leur tournait le dos, Amélie donna les directives :

- Je monte dans l'immeuble juste là -elle désigna un haut bâtiment qui longeait la route- et je sonne la corne. Fabrice, tu monte dans le suivant, à 500 mètres, quand les premiers arrivent à toi, tu sonne à ton tour, on doit s'assurer que tout le monde suive. Nicolas, tu prend côté droit de la rue, Tony tu as l'autre voiture côté gauche, n'hésitez pas à donner quelques coups de klaxon, ça ne fera pas de mal. S'il y a le moindre problème, que la horde se disperse, ne cherchez pas à vous entre aider s'il y a le moindre risque. Le but est avant tout de rentrer avec un maximum de personnes vivantes. Des questions ?

Tony sentait le stress monter en lui. Ils allaient être tous séparés pour la première fois depuis qu'il avait rejoint Emma. Il allait être seul et surtout, on lui confiait une lourde responsabilité. La moindre erreur venant de sa part pouvait tuer n'importe qui. Il avait intérêt d'assurer. Il rentrerait avec un grand sourire et Emma serait fière de lui. Fière et heureuse de le voir vivant. Oui, après tout, leur relation était devenue bonne même si leur rencontre avait été faite dans des circonstances un peu moins joyeuses.

Chacun se mit rapidement à son poste et Tony démarra son véhicule avant de lever le pousse pour Nicolas qui répondit par le même signe. Un son d'une force impressionnante retenti et raisonna entre les immeubles qui formaient la rue. En regardant dans son rétroviseur, Tony pu voir avec une terreur évidente la horde commencer à faire un demi-tour maladroit. Le son retenti à plusieurs reprises avant que la horde ne se déplace de façon plus ou moins fluide dans la direction opposée à l'originale. Tony donna quelques coups de klaxon accompagnés par ceux de Nicolas. Puis ils roulèrent doucement dans la rue heureusement bien dégagée. Ils avançaient à vitesse réduite, afin d'être sûr que les rôdeurs ne les suivent. « Tout va bien ». Tony essayait de se convaincre que c'était le cas, même si au fond de lui, il était terrifié à l'idée qu'un détail fasse tuer tout le monde. « Pour l'instant, tout va bien », se corrigea-t-il.

Il roula près de dix minutes comme ça, sans penser à quoique ce soit, trop concentré à regarder les rôdeurs affamés. Puis il se mit à penser à sa vie, à ce qu'il avait fait, à ce qu'il aurait fait si tout n'était pas arrivé.


- Tony... Qu'est-ce que tu veux que je te dise, disait sa mère en soupirant, une main sur le front.

- Je veux que tu comprenne, que tu arrête de douter de moi en permanence.

- Mais qu'est-ce que tu vas devenir ? Elle semblait au bord des larmes.

- Je serai heureux avec ma vie, à faire ce que je veux, ce qui me plaît.

- Et tu es certains que ça te plaît ? Cette vie là ?

- Je l'aime, elle m'aime, je veux faire de la guitare, aller à des fêtes où personne ne se juge, où tout le monde s'apprécie, profiter de la vie quoi !

- Quitte à vivre dans la misère ?

- Quitte à vivre de façon modeste. Je veux suivre mon cœur, pas celui de la société.


Et c'était ses derniers mots. Il avait quitté la maison de ses parents, sans se douter que c'était la dernière fois qu'il les voyait. Il soupira. Peut-être qu'elle avait raison, il n'aurait rien fait de sa vie. Rien de bon. Personne ne l'aurait estimé, on l'aurai vu comme quelqu'un souhaitant profiter des aides sociales. Il rigola. Exactement le genre de personne que critiquait son père : « Dire que ce gars est payé avec nos impôts à faire le clown », avait-il dit amèrement en regardant de travers le musicien qui jouait tout sourire sur le trottoir, une petite foule applaudissant. De toute façon, Tony le savait, il n'aurait jamais eu une vie comme celle de ses parents, avec un salaire plus que suffisant, une belle maison avec une pelouse régulière et entretenue, un travail dans un beau bureau brillant... Mais il ne voulait pas de cette vie là. Il n'en avait jamais voulut. Ce qu'il voulait simplement, c'était des amis, des gens sur qui compter, avec qui il pouvait partager ses sentiments, un petit groupe avec qui il vivrait en paix, sans problèmes. Il sourit en pensant à ce qu'il avait promis à Emma et Martin deux jours plus tôt :


- Il n'y a pas un moment où tu les as regardé et où tu t'es dit qu'ils étaient peut-être des gens bien ? Des gens qui ne méritaient pas la mort ? Alors... ce n'est que mon avis, je sais qu'il ne vaut pas plus que le votre ou le leur -il désigna les portes fermées-mais je pense que nous devrions aider ces gens. Et dans quelques jours, je vous regarderai comme maintenant et je vous dirai simplement "Vous voyez, ils en valaient la peine"


Si, ces gens en valent la peine, ce combat vaut la peine d'être mené, afin d'avoir une vie plus juste, plus stable. Il soupira de nouveau, sentant en lui comme un regain d'énergie. C'était la vie qu'il avait choisit, alors il devait se battre pour la garder. Et, en pensant à quelqu'un en particulier, il repensa à ce qu'il avait dit à sa mère deux mois plus tôt en parlant de quelqu'un d'autre: « Je l'aime »...

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On approche peu à peu de la fin les ami(e)s ! :)

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Humanité : Tome 1 - ConfianceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant