Chapitre 5

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Sabrine :

Zahra n'arrêta pas de me poser des tas de questions pendant le trajet, comment l'école était ? Est-ce que les maîtresses étaient gentilles ? Si on avait le droit de parler, de boire ... bref des tas et des tas de questions, Jad qui vit que j'avais mal à la tête s'en chargea :

- Ne t'inquiète pas Zahra, je suis sûr que tu te débrouilleras comme une grande, tu seras même la première de la classe lui dit-il.

Je souris devant la tendresse dont fait preuve mon ami. Arrivés devant la porte de l'établissement, je dépose un bisou sur le front de ma petite frangine puis je lui dis :

-Allez vas-y sinon tu seras en retard, et la maîtresse n'aime pas les retardataires.

Zahra ne me laisse même pas le temps de placer un autre mot qu'elle court à toute vitesse vers la porte.

Le trajet vers le lycée se passe en silence. Jad sait que je ne vais pas bien ces dernières semaines mais il ne parlr pas et je le remercie silencieusement pour sa compréhension.

En fait plus les jours passent plus je déteste ma vie ici, certes j'aime beaucoup ma famille et Jad mais j'ai envie de réaliser mes rêves, de publier mes écrits et d'emménager en Angleterre.

Mais bien sûr c'est simplement IMPOSSIBLE. J'imagine la scène où je leur dis que je m'en vais en Angleterre pour publier mes écrits dont ils ne savent même pas l'existence. En fait à cette heure je devrais plutôt être chez une famille en train de laver sa vaisselle et rincer son linge. Heureusement et encore une fois j'ai Jad qui s'est chargé de l'affaire, il m'a aidé et a su me couvrir plusieurs fois pendant que je prenais des cours et passais des examens au lycée et en ce qui concerne l'argent mon ami m'avait trouvé un job dans une grande librairie. Ce qui était un énorme avantage pour moi, puisque je pouvais lire en cachette des chefs d'œuvres tout en étant payée, puis quand c'était le bon moment, j'ai avoué à mes parents à propos du lycée et de mon petit job à la bibliothèque, eux ça les dérangeaient pas du moment que je les aidais financièrement parlant.

Oui je sais ce que vous allez dire, qu'il en fait trop pour moi, et qu'il ne fais pas cela simplement parce qu'il est mon ami, je vous dirai alors que je sais que je lui plais mais pour moi la littérature a plus de place et je me focalise principalement sur mon but, sur les livres et rien d'autres et je crois qu'il l'a compris.

-Eh oh !! m'interpella ce dernier, non mais tu as vraiment la tête dans les nuages toi.

-Oui désolée, je pensais à quelque chose, expliqué-je

- Tu es toujours en train de penser à quelque chose, s'esclaffa-t-il

Je lui donne une tape sur l'épaule puis l'encourage à continuer.

- Tu te rappelles de la maison d'édition à Casa dont je t'ai parlé ...

Là toute mon attention lui était dédiée....

-Oui ?

-Eh bah je lui ai envoyé un extrait de ce que tu as écrit en dernier en ton nom et j'attends leur réponse.

Une seconde, deux, trois puis une dizaines d'autres passent avant que je reprenne l'usage de la parole.

-Tu es devenue muette ou quoi ? Se moque-t-il

-Non je suis en train d'assimiler ce que tu viens de dire maintenant.

-Prends ton temps alors, dit-il un sourire au visage

-tu es sérieux ? Tu ne te moques pas de moi ? « Bien sûr qu'il est sérieux idiote » me lança ma conscience à la figure

-Non non j'ai trouvé drôle de te le dire comme ça ... bien sûr que je suis sérieux idiote !

Soit il parle comme ma conscience maintenant, soit je suis vraiment idiote.

Je me jette à son cou, répétant pleins de « merci ».

-Tu es au moins consciente qu'il n'y a toujours pas de réponse. Même si j'en doute, ils peuvent refuser ...

-Je suis consciente de ça, je sais aussi que mes parents ne me laisseront jamais partir mais merci dis-je à haute voix...Merci pour tout, murmuré-je.

What if ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant