Nisrine :
- Nisrine tout va bien ma chérie ? Tu es silencieuse depuis le début du vol remarqua ma mère.
- Tout va bien, c'est juste que j'ai un peu le vertige à cause de l'avion, dis-je.
Elle hoche la tête et me fais signe de me reposer. Ce n'est pas vrai. Je n'ai pas le mal de l'avion, et je ne l'ai jamais eu. Je n'ai jamais de vertiges quand je suis dans les airs, et je croyais que ma mère le savait. Mais il s'est avéré encore une fois qu'elle ne sait rien de moi. Néanmoins sa petite remarque me fait plaisir et l'idée qu'elle tient vraiment à moi s'immisce dans mon esprit.
Mon beau père n'a pas arrêté de se plaindre. Son jet privé est en panne et nous avons du prendre la classe affaires dans un avion comme le dit celui-ci normal. Oh quel tragique accident !
Quant à moi je n'ai pas arrêté de bailler tout le long du trajet. Je n'ai pas fermé l'oeilde la nuit et je n'arrive pas à le faire maintenant non plus. Pourtant les sièges en cuir beige très grands sont des plus confortables. Je peux même regarder les films que je veux, et écouter les musiques comme bon me semble. J'ai tout essayé mais Morphée a l'air de ne pas vouloir me laisser aller dans ses bras.
Une hôtesse, beaucoup trop maquillée à mon goût, vient dans ma direction. Elle appuie sur un bouton et une grande table carrée fait son apparition. Quelqu'un d'autre aurait trouvé ça surprenant comment une table de cette taille peut surgir de nulle part, mais je me suis habituée à voir ce genre de services dédiés aux gens de prestige. Ce n'est pas une bonne chose au contraire, car je ne suis plus surprise facilement. Je suis devenue difficile à déchiffrer. Peut être qu'il faut beaucoup plus pour me surprendre ou beaucoup moins, qui sait ?
Mademoiselle pot de peinture revient avec une salade césar, du caviar, et des moules décortiquées dans plusieurs bols blanc et simples.
- Eau gazeuse ou Eau minérale ? demande – t- elle
- Minérale s'il vous plaît. Je réponds le plus naturellement possible.
Elle me verse un peu d'eau dans mon verre et disparaît. Je tourne la tête vers les sièges arrière un peu éloignés et je remarque ma mère la tête sur l'épaule d'Edward en train de regarder un film. Je soupire et renverse la tête en arrière à mon tour sans toucher à mon plat.
Et c'est là que ça recommence. Je recommence à réfléchir. Je suis fatiguée de réfléchir. Je veux plus repenser à ces deux personnes. Mais c'est surtout lui la cause de mon insomnie. Mon meilleur ami. Ou plutôt mon ex meilleur ami. N'était ce pas le but de ce voyage ? Tout laisser derrière moi au moins pour quelques jours ? Ne plus repenser à ces deux traitres ?
L'ironique dans l'histoire c'est que j'ai failli croire à son petit spectacle. J'ai failli me laisser convaincre par ces messages qui d'après lui étaient sincères. J'ai failli tomber dans le panneau.
Heureusement que je n'étais pas assez dupe pour lui laisser une deuxième chance. Les garçons sont tous des connards.
Je répète cette phrase une dizaine de fois au moins, mais je n'arrive pas à croire qu'Evan me ferait un jour cela. M'envoyer une photo de lui bourré, Aria entre les cuisses au milieu de la nuit, était la pire chose qu'il ne m'a jamais faite J'avais cru un instant que j'étais sa meilleure amie, pas une de ces pauvres filles avec qui il jouait. Comment ne pas le croire ? Trois ans d'amitié est assez pour prouver la sincérité. Apparemment non.
Si Aria était là, elle m'aurait dis de ne pas trop dramatiser. Au lieu de ça, elle était trop occupée à me trahir.
Je ressors mon téléphone et décide de détailler la photo cette fois ci, puisque je n'avais pas pu le faire la dernière fois. Evan a les cheveux ébouriffés comme d'habitude, et ses beaux iris gris sont affreusement teintés de rouge preuve qu'il est dans un état second. Des traces rouges lui couvrent le visage. Il porte un t-shirt noir comme toujours et un jean. Des cheveux roux et épais couvrent la moitié de la photo. Aria porte une jupe rouge moulante que j'ai déjà vue une fois dans son armoire mais qu'elle n'a jamais portée devant moi. Un pull noir au grand décolleté couvre à peine sa poitrine, et sa bouche est parfaitement peinte en rouge. Elle arbore un sourire d'ailleurs pas saint, démentiel je dirais. Elle me fiche presque la trouille. C'est elle qui a pris la photo c'est sûr.
Je l'ai assez connu pour pouvoir reconnaître ses plans, mais n'empêche cela ne permet pas de pardonner à Evan de l'avoir laissé faire.
Je remets mon précieux IPhone dans mon sac et me dirige vers les toilettes de l'avion pour me rafraichir. Les lumières s'allument automatiquement dés que j'ouvre la porte coulissante des WC et je me retrouve devant une vaste et jolie salle de bain identique à celle d'un hôtel. L'odeur de rose me chatouille le nez. J'ai envie de rester là pour toujours. Nisrine ressaisis-toi un peu ! ça c'était ma psychorigide et pas drôle du tout de conscience. Toujours là pour gâcher mes moments de plaisir.
Je me regarde dans l'énorme miroir en face de moi. Je ne suis pas moche. C'est ce que les gens me disent en tout cas, mais je n'arrête jamais de m'arrêter à la moindre imperfection. D'ailleurs en parlant d'imperfections, les poches sous mes yeux sont horribles. Je sors de mon sac mon anti cerne et applique juste un peu sous les yeux. Je rajoute un peu de blush, refait mon eye-liner et le tour est joué. J'ajuste ma robe noire et serre la ceinture autour de ma taille.
Mon téléphone vibre dans mon sac et je le sors en panique pour voir le message.
Evan: Tu as raison.
Quoi ? il se fiche de moi.
Je m'assure que la porte est fermée à double tour, puis je me mets en face du miroir et me dit à voix haute :
- Tu es belle Nisrine. Aujourd'hui est ton anniversaire. Tu revois le Maroc. Tu seras contente et personne ne te gâchera cette joie.
Je verrouille mon téléphone te le remets dans mon sac pour la seconde fois de la journée. Je souris à mon reflet, range mon sac et décide de sortir. Dès que la porte est fermée derrière moi, je sens un grand soulagement. Mes idées sont claires, et je sens plus le gros nuage gris qui rodait au dessus de ma tête.
L'hôtesse de l'air tirée à quatre épingles me demande de m'asseoir et de boucler ma ceinture.
- L'avion va atterrir dans quelques minutes, dit-elle.
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What if ?
Teen Fiction- " vas y , apparemment faut fermer les yeux et faire un souhait . - C'est du n'importe quoi ... - Mais vas y qu'est ce qu'on y perds? - Ok si tu veux , mais je veux qu'on le dise en même temps ... - D'accord, à 3 alors ... 1,2,3 -J'aimerais te...