Chapitre 14

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Sabrine :

Est-ce que j'ai déjà dis que je ne ressentais rien ? J'ai menti. Je suis pétrifiée. Mon cœur bat si fort dans ma poitrine qu'on pourrait l'apercevoir à travers mon haut. Mes jambes tremblent, et j'ai du mal à rester debout, je décide donc de m'assoir un moment sur un banc que je repère pas loin du quai. C'est la première fois que je me retrouve dans cette situation, toute seule dans une des plus grandes villes du Maroc, prête à intégrer le monde des adultes. Tout d'un coup je ne suis pas sûre d'en être capable, je ne suis pas encore prête, non je ne le suis pas encore....L'alarme qui indique le départ du train me fait sursauter, et je ne me reconnais plus, je panique à n'importe quel bruit, je dois vraiment me calmer. Je sors mon téléphone et compose le numéro de la seule personne capable de me réconforter, la première puis la deuxième sonnerie retentit, et j'hésite à continuer, je n'ai pas entendu la voix de Jad depuis des jours et je ne suis pas sûre s'il m'a tout pardonné malgré les textos échangés ce matin. Sa voix retentit dans mon téléphone au moment où je m'apprête à raccrocher.

- Sabouu ! crie-t-il de l'autre coté du téléphone.

Il m'appelle par le surnom qu'il m'a choisis, c'est déjà bien, il est donc pas aussi fâché que je le croyais.

- Oui c'est moi, en chair et en os !

Ma petite tentative pour détendre l'atmosphère voue à l'échec et il arrive tout de même à remarquer le tremblement de ma voix.

- Qu'est ce que tu as Sabrine ? dit-il plus sérieusement.

- J'ai peur Jad, vraiment peur, je ne crois pas que je pourrais continuer jusqu'au bout, c'était une mauvaise idée. Si tu savais, je m'en veux tellement de t'avoir balancé des trucs pareils l'autre fois, tu es la seule personne capable de me comprendre, je suis qu'une idiote, j'aimerai tellement que tu sois là dans un moment pareil... Un sanglot échappe de ma gorge sans le vouloir.

Un rire rauque échappe du combiné, je m'arrête surprise, il y a que Jad pour se moquer de moi dans des situations pareilles.

- Le seul truc vrai dans ce que tu as dis c'est que tu es idiote.

- Merci de me le rappeler ! dis-je en boudant.

- Mais quoi ? J'ai raison tu agis comme une fille de 8 ans à qui on ne veut pas acheter une poupée, répondit-il dans un fou rire

- Vas-y continue, j'adore écouter tes remarques sanglantes sur ma stupidité.

- Sérieusement Sabrine, tu es la fille la plus passionnée que je n'ai jamais connu, tu es aussi beaucoup plus mature qu'une fille de ton âge doit l'être, je ne comprends pas pourquoi tu agis de la sorte. Tu as enfin la chance de réaliser ce que tu as toujours rêvé de faire, alors ne gâche pas tout en agissant comme une poule mouillée, d'accord ? Et à propos de notre dispute, ne t'en fais pas, c'est vrai que ça m'a pris un peu de temps pour digérer ce que tu m'avais dis, mais je ne pourrai jamais ne plus te reparler.

Jad est parfait, je le connais depuis 7 ans et c'est vraiment le meilleur ami qu'on souhaite avoir, bien sur il a quelques défauts, il mange comme un porc et rote souvent sans demander pardon mais rien de grave surtout en sachant tous ce qu'il fait pour moi.

- Je ne te remercierai jamais assez Jad.

- Arrête avec tes discours sentimentaux et bouge-toi si tu ne veux pas être en retard Sabou.

- Gros porc.

- Appelle-moi plus tard, finit-il par dire avant de raccrocher.

Un coup d'œil à ma montre m'indique qu'il est midi passée. Mon rendez vous est à 14 heures et je ne dois surtout pas être en retard ; Je me dépêche à l'intérieur de la gare quand une femme au téléphone et au carré impeccable me rentre dedans et renverse son café –très chaud-sur moi. Non, non, non ! Le liquide me brûle la poitrine mais ceci est le dernier de mes soucis, le chemisier blanc de ma mère avec lequel je devais me présenter aux éditeurs est foutu, je relève la tête pour la foudroyer du regard mais elle a déjà disparu, grosse vipère !

What if ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant