Chapitre 24

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J'ai cru mourir une dizaines de fois pendant le décollage ET l'atterrissage. Et moi qui me moquait toujours dans mes lectures des personnages qui exagérait  leurs réactions par rapport aux vols. Moi mon cœur allait glisser de ma poitrine à chaque mouvement de l'avion. Ça m'apprendra à ne pas juger trop vite.

J'ai le tournis quand je pose mes pieds sur terre. Il pleut un peu. Bravo Nisrine de m'avoir offert la plus courte et la plus collante des robes du monde!

- Monsieur Lewis, Monsieur Lewis! La Range Rover est prête Monsieur.

Un homme à la musculature incroyable et aux cheveux aussi blond que du maïs vient de parler. Il s'avance dans son costume ajusté à la perfection et ouvre la portière à monsieur et madame Lewis. Je les suis comme d'habitude me sentant presque invisible, ce qui ne me déplait guère.

- Je vous emmène à la villa, n'est ce pas Monsieur ?

- Oui Danny.

Danny : Monstre à muscles, blond. Apparemment le chauffeur de la famille. Enregistré!

A peine avons-nous traversé une vingtaines de mètres que je sombrais déjà dans un profond sommeil. J'ai toujours envie de dormir dans les véhicules. Une nature je pense.

Quelqu'un me secoua doucement.

- Maman laisse moi dormir.

Un doux rire se fit entendre. Ce n'est pas le rire de ma maman. J'ouvre les yeux tout à coup, et un visage à première vue étranger se trouve en face de moi. Puis petit à petit la mémoire me revient : Hôtel, Nisrine, anniversaire, plage, bougie, miracle...

- Je veux bien te laisser dormir ma chérie, mais nous sommes arrivés à la maison.

Je lâche un rire nerveux et sort de la voiture. A chaque fois que je monte avec eux dans une voiture, j'ai l'impression d'étouffer. Quand mes yeux s'élèvent au niveau du bâtiment, j'eus un moment d'incompréhension. Danny avait bien dit qu'il nous emmenait à la villa, pas à un palace ?

L'allée jusqu'au portail principal est si longue, qu'on doit obligatoirement y aller en voiture. Les arbustes bien taillés sont la preuve du bon travail du jardinier. Des fontaines sont placés tout le long de l'allée. J'ai été téléporté dans un de ces films américains que je regardais avec Jad. Une voix dans ma tête n'arrête pas de répéter : Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible...

Et pourtant, je suis maintenant dans le living room dans les bras d'une femme. Elle s'appelle Anny je crois. Enfin je ne crois pas, j'en suis sûre parce qu'elle n'arrêta pas de répéter : Ta Anny d'amour, ta nounou chérie ne t'a pas du tout manqué ? 

Anny: La femme au visage sympathique, aux comportements maternels et qui  certainement adore Nisrine est ma nouvelle nounou. Enregistré !

Je fais une petite pause mentale afin de trouver la réaction qui convient le plus à cette situation.

- Lui rendre son étreinte et dire qu'elle m'a beaucoup manqué et que je l'aime beaucoup? Non ça serait un comportement typique moi. Si je suis dans le corps de Nisrine, il faut penser comme Nisrine.

- Arborer un sourire arrogant, lui rendre son étreinte quand même pour ensuite dire que je n'étais pas là que pendant les 24 heures qui ont précédé ? Parfait.

Après tout, je ne sais pas comment agit Nisrine avec sa Nounou. Je préfère quand même prendre mes précautions. Elle m'offre une petite tape sur le bras.

- Toujours aussi insolente ma petite Nisou. Je t'ai préparé ton bain, dit-elle. Puis elle me chuchote à l'oreille : parfumé à la fraise, comme tu l'aimes.

What if ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant