Nisrine:
Encore une fois je me suis surpassée. Je n'ai rien montré à Sabrine même si au fond j'étais terrifiée. C'est insensé ce qui nous arrive. Moi aussi biensûr j'ai la tête pleine de questions sans réponses. Mais à quoi bon? A quoi bon perdre notre temps et notre énergie en essayant de trouver une explication crédible à une situation pas crédible du tout?
La chambre est moins grande que notre suite mais la décoration est presque la même. Ce qui me permet de reconnaitre immédiatement la salle de bain. Un grand miroir couvre tout le mur. Je me regarde pendant un moment. Alors voilà... A partir d'aujourd'hui je vivrais sous l'apparence d'une fille de 18 ans que j'ai rencontré ici.
En y pensant ça ne me dérange pas tant que ça. Peut être qu'elle ne s'en rend pas compte mais pendant tout le discours de Sabrine, j'ai voulu vivre sa vie... Rentrer le soir chez ma famille, prendre soin de mes frères et soeurs, se faire punir par ma mère, me faire toute une leçon de vie si un jour je rentre en retard... Aussi étrange que ça en a l'air, j'ai voulu être à sa place.
Mainrtenant, je ne sais pas combien cette situation va durer. Un jour, un an, éternellement.. La seule chose que je sais c'est que je dois accepter mon destin. Aussi incensé soit il.
Tout est mélangé dans ma tête.Les émotions, les sensations.. tout se bouscule à l'intérieur de mon crâne. Alors sans savoir pourquoi je suis prise d'un fou rire innatendu. Je ris tellement que j'en ai mal au ventre. Je n e sais pas ce qui me fait rire le plus. Mon pyjama trop grand pour moi dorénavant, le son méconnaisable qui sort de ma bouche quand je ris, ou la totale de mon apparence qui se reflète dans le miroir. Oh, regarder j'ai des faussettes maintenant!
Il est onze heures et demi, je dois me manier avant l'heure de sortie. Une demi heure pour me préparer, je crois que c'est faisable. Je cherche dans le sac à dos posé sur le lit et j'y trouve un sweat-shirt et un jean.Décontracté.Je ne suis pas habitué à ce style vestimentaire mais je vais m'y coller en attendant d'arriver à ma nouvelle maison plour voir si Sabrine a des jupes et des robes.
Je m'habille, me maquille,vérifie que je n'ai rien oublié et sort retrouver Sabrine avant que maman et Edward descendent. Je la retrouve adossée au comptoir de la réception. Elle semble mal à l'aise.
J'ouvre à peine la bouche, qu'elle parle déja :
-Nisrinesérieusementc'estquoiocetterobenemedispasquetasdepenséunefortunepourcepetitboutdetissujenarrivememepasàbougeretcestquoicemaquillage? dit-elle d'une traite.
Wow combien de mots peut-elle lâcher en une minute à cette vitesse? je la regarde et explose de rire. Elle rougit et reprends plus calmement:
- Désolée, je recommence.
- C'est pas grave, je souris, Tu parlais de ma robe qu'est ce qu'elle a ? pourquoi t'as l'air si mal à l'aise ?
- Je dois tout le temps croiser mes jambes en portant cette robe, je n'ai rien trouvé d'autre dans la valise et crois moi c'est la plus longue,réponds-t-elle.
- Tu dois t'habituer c'est tout. Je ne porte que des robes. Par contre, toi tu dois me dire où tu as trouvé ce sweat-shirt? C'est celui de ton père?
Je la taquine, rien de méchant. Je la vois baisser les yeux et toussoter. Je me suis habituée à avoir un visage de marbre, danslequel on ne distingue aucune émotion. Ce visage ou plutôt ce masque, je l'ai adopté depuis pas mal d'années maintenant, et voir mon visage devant moi si expressif me surprends.
- Tu dois t'habituer c'est tout, se contente-t-elle de me répondre.
Je ne sais pas si j'ai dis quelque chose de mal, je ne crois pas.. J'ai pris l'habitude d'agir comme une garce. Je n'arrive donc plus vraiment à différencier entre le bien et le mal dans mes paroles.
Je décide d'enlever le malaise qui règne entre nous et lui propose de s'asseoir au café de l'hôtel. Elle me sourit et accepte.
- Tues prête? dis-je pour commencer la conversation.
- Pas vraiment, me réponds-t-elle, je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre, ni comment agir..
- Si tu parles de mes parents, tu n 'aurais pas vraiment d'efforts à fournir avec eux, ils ne sont presque jamais à la maison, je lâche suivi d'un petit rire faux.
Et encore cette fichue expression sur le visage. De la peine ou de la pitié je crois.
- Je suis désolée, dit-elle, mais ça me va au moins ça changera de ma mère qui m'est toujours sur le dos. C'est un peu méchant dit comme ça, se rattrape-t-elle, elle va me manquer je l'aime beaucoup, prends soin d'elle.
Cette fille est trop sentimentale, trop sensible.. Tout à fait mon opposé. J'espère seulement qu'elle saura comment agir avec mon entourage quand elle arrivera là bas. Les gens que je connais là-bas ne mérite pas cette gentillesse. Je m'abstiens de lui dire ça.
- Par contre, dit -elle en pouffant, je ne suis pas habituée à me maquiller comme ça d'habitude. Pense à l'estomper un peu avant d'arriver à la maison, ma mère me tuera.. te tuera dans ce cas.
Ses paroles ne me vexent le moins au monde. Au contraire, la voire rire comme une petite fille me fait sourire et je lui promets de faire ce qu'elle a dis quand j'arriverais à la gare.
Les deux heures qui suivent s'achèvent rapidement. Nous nous conseillons mutuellement. Je quitte l'hôtel sans dire aurevoir à mes parents, ce qui n'est pas un grand changement en fait. Je galère pour trouver la gare. Puis je regalère pour acheter un ticket. C'est normal, je suis habituée à voyager en jet privé.
Quelqu'un siffle et le train se mets à bouger. Je cours pour l'attraper. Je manque de tomber mais finis par m'accrocher à une barre. Ouf quelle galère!
Je traverse un long couloir. Une feuille accrochée indique que nous nous trouvons dans la première classe.Preuve que je me trouve dans le mauvais endroit. Je demande à une vieille femme ou se trouve la deuxième classe. Elle m'indique l'endroit. Quatre wagons plus loin.
Je suis les indications de la femme et me retrouve dans un autre couloir, rempli de gens cette fois. J'examine les compartiments. Aucune place pour moi. Je décide de rester debout dehors dans le couloir.
Le train passe sous un tunnel puis ressors et la lumière m'aveugle. Je me frotte les yeux et laisse des traces de mascara sur les doigts. Je me rappelle tout à coup des paroles de Sabrine et decide d'estomper mon maquillage. Je sors un coton que je trouve -heureusement- dans le sac à dos et me met à effacer les traces de far à paupières et de crayon, ainsi que le rouge à lèvre. Une fois fini, je me retourne vers la fenêtre pour contempler le paysage.
Que ma nouvelle vie commence!
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What if ?
Teen Fiction- " vas y , apparemment faut fermer les yeux et faire un souhait . - C'est du n'importe quoi ... - Mais vas y qu'est ce qu'on y perds? - Ok si tu veux , mais je veux qu'on le dise en même temps ... - D'accord, à 3 alors ... 1,2,3 -J'aimerais te...