Sabrine
Qu'est ce qui m'a pris?
Je suis en train de courir après une inconnue juste parce que j'ai eu pitié d'elle. A vrai dire, ce n'est pas exactement de la pitié, mais j'ai eu envie de la réconforter et de savoir ce qui l'a tracasse autant. Peut être qu'après tout c'est juste de la curiosité. Une vilaine curiosité. Ou alors peut être que je me sentais seule dans cet hôtel beaucoup trop grand alors sans le vouloir vraiment j'ai fait en sorte de me trouver une amie de mon âge. Je ne sais pas, en tout cas je n'ai jamais eu l'audace d'appeler quelqu'un que je ne connais pas.
Elle s'arrête un instant puis continue de marcher comme si ma voix n'était qu'un murmure provenant de son imagination. Ne faisant pas attention à ce soit disant rejet, je la suivis et lui agrippa le bras. Ce qui fut redoubler ma surprise et la sienne. Cependant son expression ne changea pas. Ses yeux, encore rouges d'avoir pleurer, ont l 'air perdus et tristes. Sa mine est fatiguée et des taches noires de maquillage lui salissent le visage. Elle est en total décalage avec ce qu'elle était quelques heures auparavant dans l'ascenseur. Une fille parfaite qui dégage du mystère et de la confiance en soi.
Sa lèvre tremble et elle finit par lâcher un : "Pa.. Pardon?"
Elle ne comprends certainement rien à cette situation. Mais je ne la blâme pas, je n'y comprends rien du tout aussi.J'essaie de travailler mes méninges pour trouver une excuse valable qui ne trahirait pas mon sentiment de pitié envers elle, car je sais que les gens en général n'aiment pas qu'on ait pitié d'eux.
- " Je suis seule, et un peu perdue dans cette ville. Je me disais si je pouvais t'accompagner puisque tu sortais toi aussi. Si c'est possible bien sûr" '. Je me félicite intérieurement. Ma manie de parler trop vite quand je stresse ou quand je ment n'a pas surgit. Heureusement. Sinon cela n'aurait fait qu'accentuer le degrés de bizarrerie de cette situation.
La fille me fixe avec une expression qui dit plutôt: " Sérieusement ? Tu n'as trouvé qu'une fille en pleurs pour sortir visiter la ville? ". Ce qui me décourage immédiatement, et pire encore qui me donne la sensation d'être stupide et collante.Pourtant sa réponse me surprends : "D'accord"
Je lui souris, toujours surprise qu'elle ait accepté mon offre et nous quittons le magnifique palais.
Nous marchons le long de la corniche qui s'est avérée être seulement à cinq minutes de l'hôtel.
Le silence règne, mais pour la première fois ce n'est pas un silence gênant mais plutôt un silence apaisant. Mon regard est rivé vers l'océan. Tout me fascine. La vue. Le sable doré. Les vagues qui se brisent lentement. Je n'ai jamais été à la plage. Et maintenant que l'occasion se présente mes yeux scrutent chaque recoin, sans lâcher une miette de peur que ce paysage ne soit que le fruit de mon imagination, un genre de mirage..
"- C'est beau, hein? " finit par lâcher mon accompagnatrice.
"Très" dis-je immédiatement.
Elle me sourit tendrement et je remarque qu'elle a effacé les marques de mascara sur ses joues.
- "Ça remonte à quand la dernière fois que tu es venue à la plage? "
Honteuse, je ne réponds pas tout de suite, puis je finis par murmurer : " je ne suis jamais venue à la plage "
Je m'attendais à ce qu'elle se moque de moi ou qu'au moins elle écarquille les yeux de stupeur mais elle ne fait aucun de cela et continue sur sa lancée : " Moi non plus je ne me rappelle plus vraiment. Cela fait si longtemps. Disons que je n'y ai plus remis pieds depuis le divorce de mes parents et mon déménagement en Angleterre. Voir les vagues déferler devant mes yeux est une sensation extraordinaire et nostalgique en même temps"
Je fus une fois de plus prise de court devant sa facilité à me raconter des détails privé de sa vie. Divorce ? Angleterre ?
-" Tes parents sont divorcés? C'était qui l'homme avec ta maman dans l'ascenseur tout à l'heure ? "
Elle se figea pendant un moment et c'est là que je reconnus ma gaffe. Plus indiscrète je meurs. Mais sérieusement qu'est ce qui me prends aujourd'hui ?
- "Je suis désolée, je ne voulais pas être indiscrète. Ne fais pas attention à moi. " dis-je en essayant de me rattraper.
-" Non, non, ça va ne t'inquiète pas. Cet homme n'est pas mon père. C'est mon beau père et comme tu l'as pu voir il est Anglais. Viens on s'assoit sur le sable"
Sa sympathie me stupéfia encore une fois. Je crois au proverbe qui dit que les apparences sont trompeuses, et pourtant ma première impression d'elle fut différente quand même.
Quand mes pieds rentrèrent en contact avec les grains de sables dorés, j'eu l'impression de marcher sur un petit nuage. Le soleil était bien là, mais quelque part derrière le brouillard. Ce qui permettait au sable d'être tiède et à nous d'être à l'abri de la chaleur.
Je pose mon sac à dos sur le sable car il commençait à me déranger. J'ai appris que la fille avait un prénom. Bien sur qu'elle a un prénom mais qu'est ce que t'es bête! . Elle s'appelle Nisrine, n'a pas de frères et soeurs et vit en Angleterre. En gros elle a la vie de mes rêves.
Je n'ai pas senti le temps passer. Le sable avait refroidi sous moi, et le soleil avait disparu. Je n'ai jamais été aussi bien qu'aujourd'hui. Je me suis même surprise en m'entendant lui confier des détails privés de ma vie. Aujourd'hui j'ai souris. Un vrai sourire.
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What if ?
Teen Fiction- " vas y , apparemment faut fermer les yeux et faire un souhait . - C'est du n'importe quoi ... - Mais vas y qu'est ce qu'on y perds? - Ok si tu veux , mais je veux qu'on le dise en même temps ... - D'accord, à 3 alors ... 1,2,3 -J'aimerais te...