Chapitre 11

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Nisrine :

Les rayons du soleil se fraient un chemin à travers les rideaux gris de ma chambre, et mes yeux prennent le temps de s'habituer à la lumière. Mon cerveau aussi se met en marche, mais je n'arrive pas à comprendre ce qui s'est passé la veille.

Flash back : « Le bip annonçant l'ouverture de la porte d'entrée se fit entendre, et dès que celle ci fut grande ouverte mes yeux qui ont pris le temps de sécher se posèrent sur les bagages posés en plein milieu du living room. Mon cerveau tarda pour comprendre ...

Aah ! Ils ne venaient presque jamais à la maison que j'oubliais parfois qu'ils habitaient ici. »

Normalement, une fille comme moi se serait jetée sur sa mère lui répétant encore et encore qu'elle lui manque... C'est vrai qu'elle me manque mais aussi fière que je suis, je préfère m'enfermer dans ma chambre plutôt que d'entendre d'avantage de mensonges...

Je sens leur présence derrière mon dos quand je me dirige vers les escaliers, et leurs voix qui m'appellent me confirment mon pressentiment...

- Nisrine, arrête toi tout de suite et viens, nous avons besoin de discuter...

Et nous revoilà pour un tour, on dirait qu'aujourd'hui est un jour spécial réglage de compte..

-J'ai envie de dormir maman, on reparlera demain...

-Oh oh, on dirait que quelqu'un a eu une mauvaise journée, lança mon beau père se croyant peut être drôle... Mais de quoi il se mêle ?

Sans rien ajouter, je pars en trombe vers ma chambre souhaitant rester au calme le plus longtemps possible.

Allongée sur mon lit dans la position de l'étoile de mer, mes yeux fixent le plafond, je cligne lentement des yeux, mon pouls est synchronisé avec le mouvement de mes paupières. J'en ai eu assez pour la journée : Aria, Evan, Maman, mon abruti de beau père...

Avez-vous déjà été prêt à imploser ? Comme si tous ces sentiments au fond de vous allaient finir par vous détruire ? Moi je crois que je vais finir en feu d'artifice, et ce ne sera pas un beau feu d'artifice dont tout le monde admire les couleurs et lâche un wow de stupéfaction. Non. Ce sera un feu d'artifice sans couleurs qui brûlera tout sur son passage.

Ma profonde et philosophique exploration de l'âme est soudainement interrompue par des coups à la porte :

- Si c'est toi Annie tu peux entrer, je lance.

La porte s'ouvre sur un visage différent de celui d'Annie, celui là un peu moins ridé grâce aux couteux produits de cosmétiques que ma mère achète chaque mois.

- Alors comme ça je ne peux plus entrer voir ma fille ? je ne te manque donc même pas un tout petit peu ? dit-elle le plus naturellement possible.

- Et moi chère maman, je ne te manque pas du tout ?

Elle remarqua mon ton ironique mais ne commenta pas. Bien..

- Alors comme ça tu as toujours cette manie de répondre à une question par une question.

- Et toi as-tu toujours le don de faire semblant de ne pas comprendre ?

- Ouais, c'est ce que je me disais.

- Ecoute maman, tu pourrais repasser aprèsj'ai ni la force ni la capacité de discuter en ce moment.

- Pourquoi ? Qu'est ce qui t'es arrivé pendant que je n'étais pas là ?

- Maman, tu t'es absentée pendant deux mois et quelques, pleins de choses sont arrivées.

- Alors raconte, ou bien tu préfères les raconter à Aria ta meilleure amie ?

- Tu vois ce que je disais ? tu ne sais rien, laisse tomber.

- Ah... je vois, c'est pour ça que je suis là Nisrine, je veux me faire pardonner de t'avoir un peu délaisser ces derniers jours, je veux dire mois, tu es ma fille, demain est ton anniversaire et j'ai un joli cadeau à t'offrir.

Ah, demain est mon anniversaire, je ne dirai pas que je l'avais oublié, au contraire je me rappelai bien de ce jour censé être spécial, mais j'avais décidé de le garder dans un coin caché de mon cerveau et de ne pas y penser pour le moment.

- Quoi ? Le nouveau produit Apple pas encore vendu sur le marché ? lançé-je suivi d'un rire nerveux déclenchant un sarcasme très prononcé.

- Je suis sérieuse Nisrine, tu te rappelles quand tu m'avais dis que tu voulais vraiment revoir le Maroc ?

- Mouais peut être...

Biensûr que je me rappelle, j'avais confié cela à ma mère quand je croyais encore qu'elle était dans mon camp et non pas celui de son dear mari , mais pourquoi me parler de ceci maintenant ? Ne me dites pas que...

- Eh bien je nous ai réservé des tickets pour y aller... on y va demain, il vaut mieux que tu commences à ranger tes affaires dès maintenant..

Je ne parlais pas, trop occupée à assimiler les informations dans ma tête...

-Nisrine, es tu au moins contente ? insiste ma mère en voyant que je ne réponds toujours pas.

Contente ? Je crois que c'est le plus beau cadeau qu'on ne m'ait jamais offert, un échappatoire ne serait que de quelques heures de cette vie, de mes deux ex meilleurs amis, de ce pays qui me rappelle mes mauvais souvenirs plus que les bons, alors oui je suis super contente.

-Ouais, ça va, me contenté-je de dire.

Alors c'est comme ça que je me retrouve le lendemain, a m'agiter dans tous les sens pour me manier, l'avion est dans deux heures et on doit sortir dans.. maintenant !!

- Gros bisoux Annie chérie tu vas beaucoup beaucoup me manquer, je t'aime ne l'oublie pas ! lui dis je pendant que je m'enveloppais dans ces bras apaisants.

- Je t'aime plus que tout ma Nisou, profite au maximum je serais là à ton retour.

Et c'est sous le regard perçant de ma mère, - moi je vous dis qu'elle est jalouse- que je rejoignis la voiture de mon beau père.

What if ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant