47 • Une vie contre une autre

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Mes yeux décident de s'ouvrir quand le soleil me brûle le peu de peau non couvert par ma lourde couette m'écrasant.

Je me redresse et frotte mes yeux, puis attache mes cheveux avec une pince et déverrouille ma porte pour sortir de ma chambre, témoin de ma nuit mouvementée.

Je descends les escaliers et m'affale sur le canapé en voyant les ravages de l'alcool sur mon père.

Plusieurs bouteilles sur le sol, un verre éclaté contre un mur, une tâche de whisky sur le mur crème de la salle à manger.

- Stiles bon sang ..., murmurai je.

Je passe rapidement mes mains sur mon visage et me lève du canapé.

Je remonte les marches deux par deux et arrive dans ma chambre. Je me dirige vers mon armoire, choisis des vêtements au hasard que je jette sur mon lit.

Je pars dans la salle de bain me doucher en vitesse.

Aujourd'hui, je vais au lycée, ou du moins je vais essayer d'y aller et de suivre. Je prends mon sac, enfile mes baskets et sors de la maison en la fermant à clé derrière moi.

À la moitié du chemin, je m'arrête et fais demi-tour pour passer à l'hôpital.

J'ai besoin de voir mon frère, surtout si c'est la dernière fois, si il ne se réveille pas du coma.

Quel genre d'humain es-tu pour envoyer son grand frère dans un foutu lit d'hôpital !?

Les paroles de mon père se repassent en boucle dans ma tête, comme un disque rayé qui refuse de s'arrêter.

J'arrive devant le bâtiment avec un poids sur le coeur. J'ai peur de l'état dans lequel je vais trouver mon frère. Quelque chose me dit qu'il va se réveiller et que la paralysie va l'épargner mais une autre partie de moi sens autre chose.

Les portes automatiques s'ouvrent et je pose mon pied droit sur la paillasson d'entrée. Je pose mon autre pied et voilà comment je me retrouve dans le long couloir de l'hôpital, comme une banane, debout et seule.

Je décide de bouger et me dirige vers l'ascenseur, chambre 102. Les portes s'ouvrent et je m'engouffre dedans en appuyant sur le bouton 1.

Le ding se fait entendre alors que je sors de cette petite boite de ferraille et parcours le couloir. Je repère la chambre et me poste devant.

Je prends une grande inspiration en le disant que tout va bien se passer. Je lève mon poing qui s'abat doucement sur la porte blanche, émettant un petit toc.

La porte s'ouvre sur une infirmière qui me sourit et m'invite à entrer. Je lui rends son sourire et entre dans la chambre, elle sort quand je me poste devant mon frère en prenant sa main dans la mienne.

Le bruit de la porte fermée se fait entendre et je lâche un long soupir.

- Stiles ?

Pas de réponse.

- Stiles, hier ... Hier papa a bu, encore, et beaucoup trop. Il y a avait des bouteilles éventrées sur le sol tapis du salon. Et ... Et il a dit ce qu'il pensait à mon sujet. Que si tu est dans ce lit c'est de ma faute, que je suis responsable de tout ces malheurs. J'ai eu peur, vraiment. J'ai répondu et me suis défendue et j'ai eu droit à une gifle.

Breath // Teen WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant