Chapitre 43

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Après avoir entendu les mots de Scott je me suis raidie. Je ne savais pas comment réagir. Ma tête me disait que j'en avais envie mais mon corps non. Je repensais à mon père, à ses mains sur moi, sa bouche. Autant de sensations que je veux oublier.

- Chloé, tu dors ?

C'est peut être ça que je devrais faire. Faire semblant de dormir. Scott lâcherait peut être l'affaire. Mais je préférais être franche avec lui.

- non

Je me tournais vers lui pour pouvoir lui faire face. C'était une mauvaise idée car j'ai vu dans ses yeux tout le désir qu'il éprouvait.

- Scott je suis désolée mais je ne peux pas. Pas pour le moment. C'est trop tôt pour moi, je ne suis pas encore prête. Mais je comprends que tu as ...des besoins mais...

- Hey arrête de t'inquiéter pour moi. J'ai dit ça comme ça. J'avais envie de te dire ce que je ressentais mais je t'assure que je ne vais pas te sauter dessus même si j'en meure d'envie ! Me dit-il avec un clin d'œil. Je te l'ai dit, je veux prendre mon toi avec toi. Tu as eu une expérience très traumatisante et je ne veux pas que cela se reproduise avec moi. Je veux te montrer comme ça peut être beau de faire l'amour.

- tu sais que je ne reste pas indéfiniment ici. Je repars dans cinq mois.

- je sais. Souffle t-il. Mais je ne veux pas y penser. Je veux profiter de chaque moment que je peux passer avec toi.

- Scott j'ai peur de trop m'attacher à toi et de souffrir quand je vais retourner en France. Car une fois que je serais repartie, on le sait tous les deux, on reprendra nos vies chacun de notre côté.

- c'est déjà trop tard pour moi. Je ne peux plus me passer de toi Chloé. Je t...

- je crois surtout qu'il est temps de dormir. Tu es fatigué et demain tu auras oublier cette conversation. Et moi je suis épuisée. Bonne nuit Scott.

Je lui déposais un baiser léger sur ses lèvres si douces en lui caressant la joue.

- bonne nuit Chloé.

Le lendemain, à mon réveil, je m'attendais à trouver Scott à côté de moi mais celui ci a disparu. S'est-il fait une raison sur le fait que je ne voulais pas coucher avec lui pour le moment ? S'est -il dit que puisse que je ne voulais pas il arrêtait là ?
A cette pensée mon cœur se serre. Mais c'est peut être mieux comme ça. On en revient toujours au même. Je serais peut être mieux loin de lui. Pas d'attache. Pas de souffrance quand je vais partir. Je peux toujours espérer que ce soit le cas mais je sais que peu importe ce qui arrive je sais que je vais souffrir puisse que je l'aime mais ça je ne lui dirais pas.
Avant d'aller prendre ma douche, je m'installe sur mon lit avec ma tablette, allongée sur le ventre, les jambes relevées et croisées.
J'écris un mail à ma mère. Il y a longtemps que je lui ai donné de mes nouvelles. En même temps elle ne doit pas s'inquiéter vu que je n'ai pas de nouvelles de sa part non plus.
J'étais en pleine écriture, en train d'écouter de la musique, quand un bruit de raclement de gorge se fait entendre.
Je me retourne et là je vois Scott adosse contre la porte qui est refermée. Je ne l'ai même pas entendu entrer.

- qu'est ce que tu fais là ?

- j'étais en train d'admirer le spectacle qui s'offrait à moi. Toi allongée sur le lit, très peu vêtue, en train de chanter. En plus tu as une jolie voix.

- arrête de dire n'importe quoi, je chante comme une casserole.

- comme une quoi ?

- laisse tomber, c'est une expression française. Mais sinon je croyais que tu étais parti

- pourquoi je serais parti ?

- euh... Je pensais que...

Scott s'approchait du lit.

- tu pensais que vu que tu ne voulais pas aller plus loin tu croyais que j'étais parti. C'est ça ? Chloé regarde moi. J'ai raison, c'est ce que tu as pensé ?

- oui.

- Chloé je te l'ai déjà dit et je te le redis tu ne vas pas te débarrasser de moi comme ça.

- je vois ça.

- et tu faisais quoi avant que j'arrive ?

- j'écrivais un mail à ma mère. La pauvre je lui donne pas beaucoup de nouvelles. Elle est seule, elle doit s'inquiéter et s'ennuyer aussi.

- elle n'a pas de compagnon ?

- non, je ne l'ai pas vu avec un homme depuis que mon père est parti.

- je peux te poser une question sur ton père ?

- si tu veux, je verrai si je peux y répondre.

- en fait je me demandais où il était ?

- il est ...en prison.

- j'espérais que tu me réponde ça.

- quand ma mère a découvert ce qu'il m'avait fait subir, elle m'a quasiment obligé à porter plainte.

- tu ne voulais pas porter plainte ?

- au début non, c'était mon père quand même. Je sais pas c'était difficile pour moi d'envoyer mon père en prison. Tu vois ce que je veux dire ?

- oui je crois que je peux comprendre mais je peux te dire que tu as fait le bon choix. Ce salaud t'as violé et il ne mérite pas de rester libre.

- en fait je ne t'ai pas tout à propos de mon père.

- ah bon ? Tu me fais peur là.

- je t'ai dit qu'il m'avait violé mais ce n'est pas tout.

- comment ça ? Qu'est ce qu'il t'as fait d'autre ce connard ?

- il a commencé à abuser de moi quand j'étais plus jeune...beaucoup plus jeune.

- quel âge ?

- j'avais 8 ans la première fois qu'il est entré dans ma chambre pour me dire bonne nuit à sa façon.

Scott me prends dans ses bras et moi je suis en pleur, je ne peux plus me retenir. Je laisse échapper mes sanglots retenus depuis trop longtemps.

- je te jure que je ne laisserai plus personne te faire du mal. Et si jamais tu as besoin d'en parler à quelqu'un sache que je suis là. Mais je peux te poser encore une question ?

- au point où on en est ! Vas-y je t'écoute.

- ta mère ne savait rien ?

- mon dieu Scott, tu crois qu'elle l'aurait laisser faire si c'était le cas ?

- non c'est pas ce que je voulais dire.

- elle travaillait de nuit à cette époque là, donc elle n'était pas présente à la maison quand il venait dans ma chambre. Il attendait patiemment qu'elle s'en aille pour venir me voir. Et moi j'espérais seulement qu'elle ne parte pas travailler.

- pourquoi tu ne lui as pas dit ? Elle aurait pu le foutre dehors et arrêter l'enfer que tu vivais.

- je n'osais pas parce que mon père m'avait menacé de s'en prendre à ma mère si je lui disait. J'étais jeune et naïve. Je pensais que c'était de ma faute s'il était comme ça avec moi.

- mon dieu, comment cela aurait pu être de ta faute ? C'est de sa faute à lui, tu était sa fille bordel ! Comment un père peux faire un chose aussi dégeulasse !
Bon écoute je te propose qu'on sorte aujourd'hui, qu'est ce que tu en dit ? Je vois bien qu'avec mes questions je t'ai foutu le moral à zéro. Alors je veux me rattraper.

- en fait j'avais prévu de regarder les horaires des bus pour visiter les alentours.

- les bus ? Tu te fous de moi ? Je vais te servir de guide. Allez vas t'habiller, je t'emmène à Santa Monica...

LUIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant