Les contraires s'attirent-ils toujours ?

Chapitre quarante-sixième

Heure du départ de l'île, et donc de la fin du voyage scolaire

On est tous à l'aéroport, prêts à rentrer chez nous dans la tristesse et la deception de quitter cette île, ce petit bout de paradis. On dépose nos bagages afin qu'ils aillent dans la soute. Ils sont remplis de souvenirs de l'île divers et variés. Tout le monde se dirige vers la salle d'embarquement.
Je souris, car ce voyage nous a tous changés. Grey et Jubia ne sont plus ensembles, elle verse des torrents de larmes et est consolée par Lisana. Grey quand à lui évite le groupe au maximum. Je ne lui ai pas reparlé depuis qu'il m'a dit que Père est malade. Erza et Jellal sont toujours aussi proches, tous comme Reby et Gajil. Mirajane est comme à son habitude, souriante. Elle a pu passé un peu de temps loin des regards avec Mr Drear, son petit ami. Quand à Natsu et moi, notre relation a bien évolué, on est encore plus proches et plus soudés qu'avant de partir. J'aime vraiment Natsu, et je suis vraiment heureuse d'être avec lui. Il me prends la main et me fais un immense sourire. Il dépose un tendre baiser sur ma joue.
- Merci pour ce voyage.
Je souris aussi. C'est le moment pour nous d'embarquer à bord de l'avion.
- Je vais attendre Kanna, elle est en retard.
- D'accord. Je garde ta place au chaud.
- Merci Natsu.
Il monte dans l'avion.

Le décollage est prévu dans 10 minutes, et Kanna n'est toujours pas là. Elle est en retard, je commence à m'impatienter.
- Lucy ! Désolée pour le retard !
Je la vois au loin. Elle porte un jean noir taille haute, avec une chemise (transparente) blanche et des baskets. Je remarque qu'elle a aussi des lunettes de soleil noires. C'est la première fois que je la vois porter autant de tissus. Elle s'approche de moi, et me fais la bise.
- Tu en as mis du temps.
Kanna souris.
- Désolée, j'ai un peu de mal à quitter mon île.
- C'est normal. Bon il faut se dépêcher, où l'avion partira sans nous.
Je me dirige vers le passage qui nous fait accéder à l'avion. Kanna m'attrape le bras.
- Attends Lucy. Dis-moi comment est Grey en ce moment.
Je ne comprends pas la raison de sa question, et elle insiste en voyant mon incompréhension.
- S'il te plaît Lucy.
- Tu es son amie d'enfance. Je peux donc t'en parler. Te revoir lui a fait repenser à sa mère, et elle lui manque énormément. Je l'ai consolé, et j'ai essayé de le rassurer. Il m'a dit que ça n'allais plus vraiment avec Jubia. Ah et il a dit aussi que je lui plaisais et m'a embrassé.
Je parle froidement, et je préfère dire les choses clairement à Kanna.
- Je vois. Je vais aller lui parler.
Elle parle aussi froidement que moi, comme si elle s'en fichait de ce que je viens de lui dire.
- Attends... IL T'A EMBRASSÉ ?!
Kanna crie dans tout l'aéroport. Elle vient de comprendre. Je m'empresse de lui mettre les mains sur la bouche afin qu'elle ne le dise pas à nouveau.
- Tu n'en as parlé à personne ?
- Non, je te fais confiance Kanna.
Elle me lance un sourire qui veut dire "compte sur moi".
- Mais il a dit quoi sur le fait que tu es sa demi-sœur ?
Je soupire, un peu gênée.
- Qu'il aurait aimé qu'on ne soit pas liés par le sang.
Elle ne réponds rien, j'ai l'impression qu'elle réfléchit.
- Je vais aller lui parler, ne t'en fais pas.
Elle pose sa main sur mon épaule. Je souris. Puis, elle se mets bras dessus bras dessous avec moi et on dirige toutes deux vers l'avion. Je vois que Kanna se mets à pleurer avant de rentrer dans l'avion.
- Désolée, j'ai un peu de mal à me dire que je pars d'ici.
Je souris.
- C'est normal. Mais dis-toi que tu reviendras, et puis tu pars avec nous tous.
- Tu as raison.
Elle sèche ses larmes, puis rentre dans l'avion. Tous les regards se tournent vers elle. Kanna va s'asseoir à côté de Grey, sous l'œil jaloux de Jubia. Je fais une annonce au micro.
- Désolée pour ce léger retard, mais je devais accueillir rapidement une nouvelle élève, Kanna Alperona.
Elle lève la main, en criant "c'est moi !" Beaucoup de garçons bavent devant elle, et je vois Grey sourire devant l'action de son amie.
- Ce voyage est donc terminé. C'est triste, je sais. J'espère qu'il vous a plu, et que vous en gardez de très bons souvenirs. Nous allons donc rentrer chez nous, et les examens commenceront comme vous le saviez déjà, dans deux semaines. Révisez bien.
Tous les élèves râlent. Ils savaient déjà pour les examens, je leur ai simplement rappelé mais ils semblaient tous les avoir oublié. Heureusement que je suis là pour leur rappeler.
- Et une dernière chose : chaque personne ici présente doit me remettre un dossier d'au moins 10 pages sur le voyage et ses impressions dessus. Vous pourrez raconter votre vie, je serais la seule à lire vos dossiers, donc même si vous avez fait des choses où les professeurs ne seraient pas trop d'accord, si vous voyez ce que je veux dire, alors vous pourrez me le dire. Voilà c'est tout.
À cette annonce, les élèves sont stupéfaits. J'entends des gens qui râlent, et qui se demandent comment ils vont faire. Je vois des mains qui se lèvent, de plus en plus nombreuses. J'interroge un élève au hasard.
- Le dossier sera à remettre quand ?
- Vous avez jusqu'au premier jour des examens à peu près.
De nombreuses mains se sont baissées suite à ma réponse. Ça leur laisse un petit peu de temps, et ce n'est pas très compliqué à faire puisqu'ils ont juste à raconter leur semaine.
- On les rends où ? demande une autre élève.
- Je mettrais une boîte à côté de mon bureau à votre disposition, vous pourrez déposer les dossiers dedans.
D'autres mains se sont baissées. Il ne reste plus que deux mains en l'air.
- Vous allez lire les dossiers de tous les élèves Présidente ? Ça va vous faire beaucoup toute seule non ? Vous ne voulez pas de l'aide par hasard ?
Je souris.
- C'est gentil merci. Mais ne t'en fais pas, je vais me débrouillez. Je ne veux pas que certaines personnes en profitent pour connaître la vie privée des autres.
Tout le monde est impressionné. C'est vrai que ça fait beaucoup toute seule, donc je demanderais à mes amis s'ils veulent bien m'aider (même si je pense que peu d'entres eux voudront bien).
Il reste une dernière main en l'air, et j'interroge cet élève.
- C'est quoi l'intérêt de ce dossier ? Pourquoi ne pas faire un sondage tout simplement ?
- J'y avais pensé, mais ce n'est pas très intéressant. Alors que ce dossier, que je vous rendrais après les avoir lus bien évidemment, a beaucoup plus d'intérêt. Le voyage était totalement libre, alors c'est par simple curiosité que j'aimerais savoir ce que vous avez fait.
Un grand silence se fait dans l'avion. Soudainement, Erza se lève et prends le micro.
- Maintenant, vous pouvez remercier notre chère Présidente pour nous avoir préparé un tel voyage et demander un simple dossier en retour, alors que dans les autres écoles le programme aurait été très culturel et non libre. Remerciez la donc chaleureusement.
Je souris à Erza, qui m'applaudit tout comme les élèves et professeurs ici présent. Je vois de la joie sur les visages des élèves présents ici, et j'en ai les larmes aux yeux. En voyant ça, Erza se mets à sourire encore plus.
- Tu mérites amplement tous ces applaudissements Lucy.
Je souris d'autant plus.
- Je sais bien.
Erza rigole et retourne s'asseoir. Je reprends le micro.
- Nous allons maintenant décoller, veuillez maintenant attaché vos ceintures et remontez vos tablettes. Passez un bon voyage dans notre compagnie.
Tout le monde explose de rire, et moi aussi.
- Désolée, j'ai toujours rêvé de faire ça. Bon plus sérieusement on va vraiment décoller. Vous pouvez profiter de ce vol pour faire votre dossier, mais vous n'êtes absolument pas obligé. Bon vol à tous.
Je retourne m'asseoir auprès de Natsu. J'attache ma ceinture, et regarde par le hublot en repensant à tout ce qui m'attends quand on atterrira. Il me prends la main, et croisent nos doigts.
- Je sais que tu es perdue Luce, mais tu peux m'en parler tu sais.
Je regarde Natsu, et baisse légèrement la tête. Il me caresse les cheveux et joue avec. Nos fronts sont collés, et je l'embrasse. Notre baiser est écourté par les indications des hôtesses de l'air et du pilote.
- J'ai déjà fait mon choix Natsu. Il est fait depuis longtemps.
Il me regarde, inquiet. J'ai les larmes aux yeux à nouveau, car je sais très bien que dans n'importe quel choix je ferais de la peine à quelqu'un qui compte pour moi et c'est bien la dernière chose que je veux.
- Dis-moi Luce, je dois savoir.
Je lui fais donc part de mon choix sur cette situation.