03 - Le couteau dans la plaie

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Zain ne savait pas quoi dire de plus à son amoureux. Il ne savait pas quoi dire parce que tout était déjà dit. Tout avait déjà été dit et il ne savait plus quoi faire. Il ne savait plus quoi faire, parce que la situation le dépassait complètement, lui passait littéralement au-dessus de la tête. Il ne savait plus quoi faire pour arrêter de s'en vouloir et que Liam commence à lui en vouloir vraiment, à arrêter de s'inquiéter pour lui. Après tout ce qu'il lui a fait, il ne devrait même plus se soucier pour lui, il ne devrait plus s'en faire pour lui. Mais non, l'anglais continuait sans cesse de s'en faire pour l'homme qu'il continuait encore d'aimer et c'était sûrement ce qu'il y avait de pire dans cette situation. Savoir qu'il l'a détruit, mais qu'il continue de s'en faire pour lui simplement parce qu'il y a encore de l'amour dans l'air.

-Peux-tu répéter ? Demanda le plus jeune des deux hommes.

Le plus âgé refusa d'ouvrir la bouche ce qui eu don d'énerver l'anglais. La trentaine s'approchait doucement d'eux, ils le savaient et ils seraient sûrement bien trop tard que pour se caser à nouveau. Alors s'ils voulaient vraiment en finir, même si l'amour était possible à tout âge, c'était le moment de le faire avant qu'il ne soit trop tard. Ils commençaient à prendre l'âge et ils le savaient, ils l'avaient toujours su. Le métis passa sa main dans ses cheveux et fit la moue avec les lèvres tandis que le brun lui gardait son regard et son visage impénétrable et inébranlable. Tout restait intact tandis que le reste continuait de chuter, encore et encore. C'était injuste, surtout pour un si beau couple qui avait quand même beaucoup vécu, mais c'était la dure réalité de cette garce qu'est la vie.

-Tu sais très bien pourquoi, ne fait pas l'innocent ou le naïf, répondit le métis en se raclant la gorge mais avec la voix éraillée quand même.

Liam fit les gros yeux suite à ses mots. Il n'arrivait pas à croire que son homme, avec qui ils avaient déjà vécu tant de choses, affrontés plusieurs fois la mort aussi, lui disait ce genre de paroles. C'était complètement débile, mais il savait bien qu'il savait et il n'avait clairement pas envie de répéter ses paroles qui refusaient de sortir de sa gorge, qui refusaient de passer la barrière de ses lèvres. L'anglais savait très bien pourquoi, mais il avait d'entendre son homme le lui répété une nouvelle fois, pour bien se dire que c'était peut-être vrai, que c'était peut-être juste, que c'était sûrement la réalité, la vérité. Il refusait d'accepter que cela était autre qu'un mensonge, que ce son mari a fait était réel. Il le refusait, tout bonnement et la boule se formait petit à petit dans sa gorge et un boulet se formait doucement dans le creux de son estomac et pourrait bien venir à exploser un jour s'ils continuaient ainsi.

-Vas-y dis-le alors, si je suis censé savoir, pour être sûr que nous pensons à la même chose, lâcha sarcastiquement le plus jeune prenant ainsi son amoureux au dépourvu.

Zain n'avait jamais douté du fait que son homme ait du répondant, mais jamais une répartie pareille. Quelques injures allant à l'encontre de ses sentiments amoureux envers l'anglais apparurent dans ses pensées mais aucune d'elles n'arrivèrent jusqu'à sa bouche si bien qu'elles restèrent dans sa tête. Il n'avait pas envie de rester sur ces paroles, de se disputer à nouveau avec son homme. Il avait encore des sentiments pour lui, mais il doutait sérieusement que ce soit encore assez suffisant pour que cela tienne ensemble. Il doutait sérieusement du fait qu'ils puissent tenir ainsi encore longtemps. Il doutait simplement de sa capacité à endurer les conversations ardentes et dont les cris émanent du ton de leur voix avant même qu'un quelconque ton ne soit donné, que la tonalité ait été donnée.

-Tu le sais très bien, pas la peine de remuer le couteau dans la plaie, sortit le métis précipitamment si bien que les mots mâchées et presque avalées par sa bouche.

Liam fronça les sourcils malgré qu'il sache où voulait en venir l'homme pour qui il avait encore des sentiments. Il savait parfaitement bien ce qu'il sous-entendait par-là. Il le savait parfaitement, mais il ne comprenait pas pourquoi son homme l'utilisait, l'employait. C'était plutôt à lui, dans les règles conventionnelles de base, de l'utiliser. C'était à lui d'employer cette expression, mais non, c'était Zain qui venait de le dire, pas lui et cela lui faisait étonnement tout drôle. C'est vrai, c'était lui la victime dans l'histoire, lui qui s'était fait avoir, lui qui s'était fait berné, lui qui avait souffert, lui qui s'était fait cocu et non l'anglo-pakistanais. Il ne comprenait pas pourquoi c'était son amoureux et non lui qui venait de la dire. Cela n'avait aucun sens, normalement. Mais il ne savait pas ce qui se passait dans l'esprit du métis, donc il ne pouvait pas savoir que cette expression allait aussi pour lui.

-Pas la peine de remuer le couteau dans la plaie ? Tu t'entends parler parfois ? S'exclama le plus jeune.

Et ce fût comme un coup poing dans le ventre suivit d'une bonne claque dans la gueule pour le plus âgé. Et même, là encore ce n'était rien du tout. Et même là Zain n'était pas sûr que la comparaison soit complètement. Et même là, il n'était pas sûr que la douleur que ces coups donneraient soit équivalente avec celle qu'il a dans le cœur, dans l'esprit, en lui simplement. Il poussa un long soupire et se prit la tête entre les mains. Il en avait assez de toute cette agitation dans leur couple alors qu'il y a encore quelques temps –qui lui paraissent il y a une semaine encore alors que ça fait quelques mois déjà- que rien n'aurait pu ébranler leur histoire et le fil qui les liait, qui liait leur couple.

Zain sentit le choc lui retourner l'estomac et c'était désagréable pour lui, tellement désagréable. Il avait envie de vomir et sa gueule de bois ne l'aidait clairement pas. Liam se montrait dur avec lui et il en avait bien le droit. Le métis trouvait qu'il pourrait même encore augmenter la douleur parce qu'il méritait tellement de souffrir à ses yeux après tout ce qu'il a fait à la personne qu'il aimait. Il osa enfin croiser le regard de l'anglais et son cœur fit une embardée. Pas parce qu'il y avait voyait quelque chose qui lui coupa la respiration directement. Mais plutôt parce qu'il ne voyait pas quelque chose. C'était la colère qui émanait du corps du brun mais que l'inquiétude luisant dans ses prunelles chocolat au lait. Il avait envie de lui crier de le détester, de le haïr de toute ses forces, de l'éjecter de la maison comme un malpropre parce qu'il ne le méritait pas. Il avait simplement envie que l'anglais le déteste autant ou plus que lui ne se déteste après toutes les bavures que ce dernier a subit par sa faute.

Si quelqu'un se déteste énormément, il ne voudra pas que quelqu'un l'aime. Parce que c'est vrai, comment aimer quelqu'un ou se faire aimer, lorsqu'on ne s'aime pas soi-même ? Peu de personnes savent répondre à la question et même s'ils savaient y répondre il y a encore quelques mois, maintenant ce n'est plus le cas. Zain a merdé et Liam a tout prit dans la gueule, mais nonobstant cela, ils continuaient à s'aimer, tandis que le métis se détestait d'avoir fait subir toutes ces choses à la personne qu'il aime –ce qui n'est pas normal à la base.

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Musique ; Ron Pope - A Drop In The Ocean
NDA ; Alors, qu'en pensez-vous de ce chapitre ? J'espère que votre curiosité arrive à tenir un tant soit peu en place, si ce n'est pas le cas, essayez alors de l'assommer, ce sera plus rapide. Aussi, je tiens à dire que j'attends vos pensées sur ce chapitre avec impatience, comme tous les précédents et tous les suivants. Et celui qui donnera le "meilleur" commentaire se verra attribué la dédicace du prochain, donc bonne chance et à vos claviers ! PS : Ne me tuez pas si vous voulez avoir la suite.

Disaster//Ziam [Hater 3]Where stories live. Discover now