08 - Complètement bourré

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Liam avait les mains jointes sur ses genoux. Il tapait énergiquement et frénétiquement des pieds sur le sol et attendait patiemment le retour du métis pour s'excuser. Les adolescents étaient couchés depuis longtemps déjà, les heures devenant de plus en plus matinale. Une nouvelle heure venant de passer, parce qu'il y avait le « ping » qui venait d'émaner du téléphone de l'anglais. Il regarda l'heure dans la pénombre du salon. Seule une petite lampe était allumée mais elle n'était pas encore assez suffisante pour éclairer toute la pièce.

Liam avait envie de se tirer une cigarette mais il savait que s'il replongeait là dedans, il était foutu. Ce n'était pas comme si il pourrait retomber dans cette crasse mais c'était tout comme. Alors il attendait patiemment que l'homme qu'il aime ne fasse son retour dans la maison. Les minutes défilaient et rapidement les 3 heures du matin se transformèrent en 3 heures et 30 minutes et ensuite, en 4 heures du matin. Le brun avait besoin de dormir parce qu'il devait se lever dans deux heures et demie seulement, et conduire les enfants aussi. Mais le fait que le métis ne soit toujours pas de retour l'inquiétait dangereusement.

Liam avait peur qu'il remette le couvert, qu'il lui fait subir le même châtiment encore une fois. Il n'avait pas envie de connaître une nouvelle fois cette douleur qui lui tiraillait les entrailles encore 4 mois après que l'acte se soit commit. Il n'avait pas envie de revivre la même situation encore une fois, parce qu'il doutait fortement qu'il serait capable de résoudre cette douleur, de résoudre le problème et surtout, de pardonner au métis. Il ne s'en sentait déjà à peine capable maintenant, simplement parce qu'il l'aime trop que pour le laisser partir, mais il douterait qu'une nouvelle fois pourrait faire en sorte qu'il continue de le voir sans lui crier dessus toute la haine qu'il peut contenir dans son corps.

L'anglais entendit le grincement familier de la porte d'entrée. Il comprit donc que son mari était de retour. Il se leva doucement, prudemment surtout, et se dirigea lentement vers la porte. Il était sur le point de prendre le jeune homme –enfin, il approchait largement la trentaine maintenant- dans ses bras lorsqu'il réalise que ce dernier était complètement bourré. Lorsqu'il avait fait un détour par la ville, il avait fait le tour de deux autres bars sans le vouloir et s'était fait accosté plus d'une fois. Et même si la tentation avait été grande et que plusieurs fois il avait faillit repartir avec l'un des gars qui l'accostaient et lui payaient quelques verres ; il avait quand même tenu.

-Tu es encore saoule..., lui reprocha l'anglais.

-Et alors ? Qu'est-ce que ça peut te faire ? Ce n'est pas comme si on vivait l'amour fou, rétorqua subtilement l'anglo-pakistanais.

Liam se prit comme une claque dans la gueule, mais c'était les paroles de son homme à la place. Il aurait encore préféré recevoir la main sur son mari dans le visage plutôt que ces mots balancés comme ça. Il savait bien que Zain n'avait déjà pas pour habitude de mâcher ses mots et d'avoir sa langue dans sa bouche à la base, mais alors lorsqu'il a but, c'est encore pire –si ça pouvait être pire. Le métis était né comme « sans filtre ». C'était comme si on ne lui avait pas accordé cela, alors la plupart du temps, il disait comme ça ce qui lui venait à l'esprit malgré qu'il soit quand même une personne réservée à la base. Lorsqu'il parle, il ne mâche pas ses mots. Et le meilleur moyen pour que ces mots ne fassent pas mal, c'est de ne pas les entendre ou simplement qu'il n'ouvre pas la bouche.

L'anglo-pakistanais retira sa veste et ses chaussures sans adresser un seul regard à son époux. Il manqua quand même de se le prendre de plein fouet lorsqu'il se dirigea vers la cuisine pour se prendre à boire puisqu'il avait soif et que sa gorge avait été déshydraté avec le chemin à parcourir entre le bar qu'il vient de quitter et dont il ne se souvient même plus du nom –s'il avait seulement regardé comment il se prénommait. Il se prit un verre d'eau avec son mari sur les talons, munit de l'un de ses regards désapprobateurs qui ne marchaient que lorsque le métis était normal ou encore en pleine gueule de bois mais pas du tout lorsqu'il était bourré. Surtout pas au niveau auquel il était là. Il ne s'était vraiment pas épargné et encore privé de boire. Il s'était complètement laissé aller et le brun était étonné que son époux se soit souvenu du chemin et ne soit pas rentrer à quatre pattes ou entrain de remettre ses boyaux.

-Pourquoi tu as bu ? Et surtout autant ? S'enquiert le brun pour faire la discussion et avoir des réponses.

Parce que même si l'anglo-pakistanais a encore moins de filtre lorsqu'il est saoule, il est aussi encore plus franche. Et plus franche que lui à ce moment-là, ça n'existe sûrement. Toute sa réserve s'envole presque totalement et il dit ce qu'il pense avant même qu'il ne le pense. Ça sort tout seul sans aucune réflexion et sans vraiment faire attention à ce qu'il dit. Donc, si Liam voulait des réponses quant à son bourrage de gueule, c'était le moment ou jamais d'avoir ses réponses. Au risque de se prendre plusieurs « claques » dans la gueule, ça valait quand même la peine. Même s'il fallait finir par pleurer et hausser le ton.

-Tu devrais savoir, parce que c'est de ta faute, répondit le métis, ne mâchant toujours pas ses paroles.

Et en voilà une supplémentaire de claque en pleine face du brun. Il écarquilla les yeux et resta figé, sur place, en plein milieu de la pièce. Il n'en revenait pas que le métis lui rejette la faute même s'il n'avait pas totalement tord. C'était en partie de sa faute, pas totalement et puis, il avait subit un châtiment bien plus terrible encore que son amoureux alors il ne comprenait pas pourquoi ce n'était pas lui qui avait été se bourrer la gueule et pour l'anglo-pakistanais lui rejette la faute alors qu'il pourrait bien lui en vouloir encore plus pour ce qu'il a fait, il y a presque 4 mois. Il se pinça les lèvres entre elles en réfléchissant à ce qu'il pourrait bien lui répondre.

-Ouais, peut-être, mais tu me fuis toi aussi. Tu te défiles lorsque je veux en parler, alors tu n'es pas vraiment mieux placé que moi cette fois-ci, riposta-t-il, peu sûr de lui.

Liam croisa le regard du métis et en moins de secondes qu'il ne faut pour le dire, il comprit. Il comprit ce qui passait dans la tête au moment-même où la pensée filait dans l'esprit du jeune homme comme une étoile filante. Il comprit qu'il s'en voulait de revenir bourré, d'avoir des pensées peu cohérentes, de parler sans réfléchir, de jouer avec le feu, de se défiler tout le temps, et surtout, d'avoir commit l'acte 4 mois plus tôt. Il s'en voulait et c'était maintenant qu'enfin l'anglais comprenait la douleur qui rongeait les os jusqu'à la moelle de l'anglo-pakistanais. Ce n'était que maintenant et heureusement que c'était enfin arrivé, parce qu'il n'était pas trop tôt.

La douleur qui bouillonnait dans les cœurs des deux hommes presque trentenaires était grande, imposante, supérieure, grandissante, douloureuse, insupportable, maléfique, torturante, intouchable et surtout, insoignable. C'était comme une maladie incurable mais ils étaient bien décidés à l'affronter quand même, au risque de se retrouver avec un cœur encore plus mal foutu qu'à la base, encore plus ensanglanté, encore plus cassé. Ils n'étaient plus à ça près, de toute manière.

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Musique ; You're Safe - Rachel Platten
NDA ; Alors, comment allez-vous ? J'espère que ce chapitre vous a plût ! D'ailleurs qu'en pensez-vous ? Merci, aussi, pour les 1000 vues sur l'histoire, c'est génial ! Et comme pour les chapitres précédents, le "meilleur" commentaire sur ce chapitre, se verra avoir la dédicace du suivant ; bonne chance et à vos claviers ! Puis, n'oubliez pas la FAQ qui se clôture le 01 juin (je peux repousser la date s'il le faut).

Disaster//Ziam [Hater 3]Where stories live. Discover now