Disaster//Ziam [Hater 3]

13 - Appel téléphonique

Liam avait son cellulaire dans le creux de sa paume. Le contact de son époux apparaissait pour la troisième fois au moins sur l'écran. Il ne voyait pas pourquoi ce dernier se montrait si insistant alors que ce matin, il était partit sans rien dire de plus que « C'était une erreur ». Dans la tête de l'anglais, ces dernières paroles se répétaient en boucle, encore et encore, et n'en sortaient pas du tout.

Il n'arrivait pas à se les sortir de sa boîte crânienne et il avait presque l'impression qu'ils se marquaient derrière le nom de contact de son époux sur l'écran tactile de son téléphone dernière génération. Il se mordit la lèvre inférieure fiévreusement, et ne savait pas du tout s'il devait décrocher ou non. C'était un dilemme qu'il avait sous les yeux et comme le métis se montrait insistant, il se doutait bien qu'il commencerait bientôt à en avoir marre et refuserait de lui répondre s'il l'appelait ; il le savait d'avance tout ceci.

-Allo ? S'enquiert-il lorsqu'il décrocha enfin, interrompant les sonneries incessantes dans l'oreille de son époux.

Un silence, enfin le son d'une simple respiration de l'autre côté du combiné fût sa seule réponse à cette question un peu oratoire. Il soupira parce qu'il détestait le silence qui comblait le vide entre eux. Il avait l'impression qu'ils étaient à des kilomètres l'un de l'autre alors qu'ils n'étaient même pas de chaque côté opposé de la ville. Il n'avait pas envie que cette discussion tourne au silence ou encore à un pétage de plomb. Il passa sa main dans ses cheveux tirant sur les quelques mèches mais alors qu'il ouvrit la bouche, la voix de son époux résonna dans le combiné lui faisant refermer en un claquement tout sauf silencieux et avec une once de douleur face aux mots qui sont sortis.

-James est revenu me voir, dit-il soudainement.

Liam n'arrivait pas à croire que cet homme arrivait encore à foutre le bordel dans leurs vies. Il n'avait pas envie de le revoir, lui non plus. Il ne l'avait jamais vu physiquement mais cela lui était bien suffisant, parce que rien que son prénom le répugnait tout entier. Il n'avait pas envie de le croiser dans la rue parce qu'il savait déjà qu'il ne répondrait plus de ses actes et qu'en présence de Quentin et Finnegan ou non, il en viendrait quand même à lui arracher la tête avec ses doigts.

Cet homme était le principal responsable de toutes les multitudes disputes qui se faisaient entre eux deux. Il était l'objet de toutes ces disputes, mais aussi de tous ces éloignements et regards douloureux. C'était à cause de lui, principalement, que tout avait tourné au vinaigre, que tout était partit littéralement en couilles. Tout n'était plus comme avant et ne sera plus jamais comme avant. Parce que tout n'avait plus aucun sens et que tout avait totalement et trop rapidement dégénéré que pour rattraper quoique ce soit, même pas le temps perdu ou les larmes qui ont coulés, voire même les paroles blessantes qui ont été prononcés.

C'était à cause de James, surtout, que tout cela était devenu si dur entre Zain et Liam, parce que s'il n'était pas passé par là et qu'il ne ressemblait pas tant à l'anglais, jamais le métis n'aurait trompé son mari. Jamais il n'aurait succombé à cette tentation et il serait juste rentré bourrer un nouveau soir de plus, juste une fois de plus et dès le lendemain, ils seraient revenus comme avant et comme si de rien n'était. Mais non, il avait fallut qu'il passe par là et qu'ainsi, tout se brise et vole en éclats.

S'il n'était pas passé par là, ils seraient peut-être en vacances sur une île à s'aimer comme des fous et à s'embrasser dès que l'occasion se prononce. Puis, leurs fils dragueraient sûrement des filles et des garçons. Parce que même si Finnegan n'en a jamais parlé, Liam et Zain le soupçonnent tous les deux –et c'était bien avant l'arrivé de James et de l'alcool dans la vie du métis- d'aimer les garçons. Mais ce n'était pas le sujet de cet appel téléphonique qui tournait déjà au vinaigre alors qu'il n'y avait presque aucun ingrédient qui avait été mit dedans.

Et c'était ainsi que l'anglo-pakistanais était devenu alcoolique, parce que si James n'était jamais entré dans sa vie, il n'aurait pas la culpabilité sur le dos qui lui donnait envie de tout oublier et où les boissons alcoolisées étaient son meilleur moyen pour perdre la mémoire pendant quelques instants même si le retour à la réalité était brusque et douloureux. S'il le faisait, ça qu'apparemment, ça valait la peine de se bourrer la gueule et d'oublier pendant quelques heures même si lorsqu'il ne sera plus saoule, il lui sera encore plus dur se regarder dans la glace.

-Comment ça ? Réagit enfin l'anglais, complètement choqué que cet abruti ose pointer à nouveau le bout de son nez après le chantier qu'il avait mit dans son couple.

Dans le ton de sa voix, on pouvait entendre et même sentir toute la colère du monde et toute la haine qu'il ressent envers cet abruti qui a tout détruit et tout bousiller entre lui et son amoureux. Il en voulait à cet homme qu'il qualifiait de « bâtard », de « connard » et de tas d'autres noms d'oiseaux. Il ne voulait plus de lui dans sa vie, ça c'était sûr et certain et même le métis l'avait comprit. Il l'avait comprit dans sa manière de le dire, même pas en voyant son visage –ce qui était encore plus lisible et perceptible. Il n'avait pas envie que ce con revienne dans leurs vies et qu'il foute à nouveau le bordel comme si cela n'avait pas déjà été assez le cas.

-Oui, mais je l'ai remballé, dit le métis pour calmer le jeu après quelques minutes de silence.

-Heureusement, renchérit directement le brun avec un semi sourire sur les lèvres.

Liam respirait plus librement déjà, mais il sentait bien que son amoureux ne lui avait tout dit. Il le sentait jusqu'aux plus profonds de ses entrailles mais préférait se taire plutôt que de brusquer son époux. Il n'avait pas envie de repartir encore une fois au point de départ tandis qu'ils avaient quand même déjà bien avancé. En tout cas, il le sentait aussi qu'ils avaient eu chaud avec cet abruti qui revenait comme ça, de nulle part. Il soupira et raccrocha ensuite. Il sortit son paquet de cigarettes de sa poche et alla dehors. Il tira une première latte dès que le bout du cylindre fût enflammé par le briquet que le brun avait volé à son mari. Enfin, voler était un bien grand mot, c'était plutôt une sorte d'emprunt.

Ils avaient été à deux doigts d'une rechute, mais ils l'avaient surmonté tant bien que mal. Mais ils étaient à deux doigts aussi de la suivante. Comme si jamais ils n'auraient la paix, comme si jamais ils ne pourraient essayer de reconstruire leur amour comme ils en ont envie, comme ils le devraient. Il y a toujours quelque chose pour les empêcher de se reconstruire et de repartir à zéro. Et ils se détestaient de ne pas y arriver, de faire du mal à l'autre mais surtout, ils en voulaient à la vie de ne pas les laisser vivre leur amour en paix et de toujours faire en sorte de les briser.

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Musique ; Save My Soul - JoJo
NDA ; Alors comment allez-vous ? J'espère que la réponse sera un "oui !". D'ailleurs, que pensez-vous de ce chapitre ? Et comme toujours, le meilleur commentaire sur ce chapitre, se verra décerner la dédicace du suivant ! Bonne chance et à vos claviers ! Ah oui, et peut-être que je posterais plus souvent comme c'est les vacances :)