04 - Répliques alcoolisées

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Une vibration retentissait près de lui, bougeait même jusqu'à ce qu'un bruit sourd ne parvienne jusqu'à ses tympans et le tire finalement presque totalement du sommeil dans lequel il était plongé. L'anglais se frotta doucement les paupières et remarqua son cellulaire qui vibrait à nouveau sur le sol, il le prit entre ses mains et la luminosité de l'écran lui fit fermer les yeux plusieurs fois et ensuite ouvrir à mi-clos jusqu'à ce qu'il s'y habitue à peu près. Le nom de son époux figurait sur l'écran, ce dernier l'appelait à passer 4 heures de matin. Il fronça les sourcils malgré le peu de compréhension qu'il arrivait à avoir, parce que se faire tirer du sommeil si tôt et de cette manière ne l'aidait pas vraiment à avoir des idées claires, nettes et précises.

-Allo ? S'enquiert-il la voix ensommeillée.

Un rire assez sonore retentit dans le combiné. Il était étonné d'entendre son mari rire alors que ce n'était pas vraiment la situation qui pourrait le rendre ainsi. Mais il ne suffit pas de quoique ce soit de supplémentaire pour comprendre que ce dernier était complètement bourré alors qu'il n'allait pas tarder à avoir le soleil qui se lève à l'horizon, chez lui. Il se massa les paupières closes et soupira légèrement tandis que le rire de son époux résonnait toujours dans le combiné.

-Tu savais que tu avais une voix bizarre au téléphone ? Ria l'anglo-pakistanais.

Liam leva les yeux au ciel, parce qu'il n'arrivait pas à croire que le métis osait l'appeler alors qu'il n'était clairement pas dans son état normal vu comment leur dernière discussion c'était terminée. Mais maintenant il se doutait bien qu'il avait bu parce que la conversation s'était très mal terminée. Il se demandait où il se trouvait d'ailleurs. Dans une rue de la capitale ? Dans sa chambre ? Dans le métro ? Dans un bar du coin ? Ou à l'autre bout du pays ? Il n'en savait rien mais ça le rassurait de savoir qu'il n'était pas au volant parce que c'était la dernière chose qu'il aimerait voir devant son époux lorsqu'il était dans un pareil état.

-Zain, tu es saoule..., souligna l'anglais, complètement fatigué et à bout. En plus, tu n'as pas vu l'heure, j'aimerais bien dormir moi..., renchérit-il ensuite, espérant que le message passerait malgré que le cerveau de son époux soit complètement sous l'effet de l'alcool.

Sauf que le message ne passa que trop bien puisque le rire qui résonnait dans le combiné s'arrêta net. Plus aucun son, même pas la respiration de l'anglais-pakistanais. Le brun ne s'attendait pas à ce que son mari change de réaction aussi soudainement et brusquement que ses yeux tiquèrent et se fermèrent subitement pendant un court laps de temps. Il contracta la mâchoire en s'attendant à se prendre sûrement une claque dans la gueule mais il ne s'attendait clairement pas à une aussi forte.

-Je suis saoule ? Et bien à ce que je vois, tu remarques encore quand les gens ne sont pas dans leurs états normaux. Je croyais que tu ne faisais attention plus qu'à ta petite personne, moi. Et puis c'est moi le coupable parce que je t'ai trompé avec James il y a 7 mois ? Tu n'es pas tout blanc de l'histoire, bébé, parce que c'est de ta faute si nous en sommes là..., souffla le métis en riant narquoisement.

Liam savait très bien à quoi il faisait allusion et il s'en voulait tellement qu'il se mordit la lèvre inférieure jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il avait du sang dans la bouche. Jamais il n'aurait dû laisser cet homme l'approcher et cette femme se souvenir de lui. Mais il n'y pouvait rien si un gars avait tenté de le draguer alors qu'il faisait un petit passage chez sa famille, et qu'il y avait aussi l'une de ses ex qui l'avait reconnu et lui avait fait de l'œil durant toute la fête. Sauf qu'il trouvait que c'était un peu tiré par les cheveux, de remettre ça sur le tapis alors que justement, il avait bien pire ; il y avait James. Il y avait ce qu'il avait fait avec James.

-Tu peux parler avec James, tu n'es pas un ange non plus..., signala le plus jeune des deux maris.

Zain ria jaune de l'autre côté du combiné, à 385 miles de là. Il était complètement bourré et n'arrivait plus du tout à différencier le bien et le mal. Il n'arrivait plus à faire la différence entre ce qui était positif et négatif. Il n'arrivait plus à faire la différence entre ce qui était bon et mauvais, si bien qu'il déconnait complètement. Il ne se doutait même pas que les mots pouvaient faire mal parce que ceux de son époux ne l'atteignait plus du tout lorsqu'il était dans un état pareil. Il ria à gorge déployée sur le trottoir d'une rue qui lui était bien plus qu'inconnue, mais il s'en foutait complètement.

-Moi, pas un ange ? Ce n'était pas ce que tu disais il y a quelques temps encore. Puis, entre nous deux, c'est qui, qui ne sait pas faire gaffe à ce qui l'entoure à 8 ans ? Toi ou moi ? Toi, bien évidemment parce que moi je ne suis pas fais violé comme une merde ! Enfonça le couteau dans la plaie le métis.

Liam lâcha une larme sans être capable de la retenir. C'était bien trop dur pour lui d'entendre son Zain dire ses paroles, reparlé de cet événement traumatisant de sa vie. Mais ce qui était le plus douloureux n'était pas vraiment le fait d'en parler, mais plutôt la manière dont cela avait été dit. Il se mordit l'intérieure de la joue et essayant tant bien que mal de se reprendre. Parce que cette façon crue de le dire. Cette manière de détacher ces mots et de les dire comme si de rien n'était, comme si ça ne valait pas grand-chose, comme si un viol n'était rien du tout et n'était limite pas douloureux. Il essaya de contenir ses larmes parce que son cœur s'en retrouvait arracher de sa poitrine tellement que les mots étaient douloureux, horribles et surtout, que ça le tuait de l'intérieur. Ce que Marcel Dino Guido lui a fait, il s'en souvient toujours. Il s'en souvient comme si c'était hier.

Zain aurait pu lui dire qu'il l'aimait nonobstant la situation délicate, même cela aurait été moins douloureux. Il raccrocha brutalement, coupant à nouveau court à la discussion qu'il avait avec son époux. Il lâcha le cellulaire, qui tomba silencieusement sur le matelas. Il se coucha sur le dos et fixa le plafond alors que son visage s'humidifiait sous les larmes. Son cœur était réellement entrain de se décomposer et il ne savait pas comment faire pour le rattraper, pour le récupérer et le réparer. Il n'y avait que le métis qui savait comment faire, mais il venait d'enfoncer le clou et de le détruire littéralement. Il venait de briser son cœur de la plus pire manière que ce soit. Il venait de le mettre à genoux devant sa douleur, devant ce qui lui rongeait les os jusqu'à la moelle depuis presque 20 ans à présent.

Ils merdaient, gaffaient, encore et encore. Ils essayaient tant bien que mal de se dépêtrer d'une situation qu'ils ne connaissaient pas, qui ne leur allaient, qui ne leur collaient pas à la peau. Ce n'était pas fait pour eux tout ça ; les disputes, l'alcool, la distance, les souvenirs douloureux, la dépendance. Ils n'étaient pas faits pour ce type d'amour destructeur et qui agit comme une bombe à retardement. Et cette putain de bombe à la con, elle n'était même pas encore prête à exploser.

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Musique ; Let It Go - James Bay
NDA ; Alors comment allez-vous et comment se déroule vos vacances ? J'espère que les deux auront une réponse affirmative. Qu'avez-vous penser de ce chapitre ? Et comme toujours, la dédicace du prochain chapitre reviendra au meilleur commentaire !

Disaster//Ziam [Hater 3]Where stories live. Discover now