09 - Et bien plus encore

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Zain monta machinalement les marches de l'escalier, n'en pouvant plus d'entendre la voix de l'anglais résonné dans sa tête. Oui, il venait encore de se bourrer la gueule. Oui, il venait encore de boire comme un trou. Oui, il venait encore de s'enfiler un gros paquet entier de clope. Mais non, il n'avait pas remit le couvert par rapport à ce qui c'était passé 4 mois plus tôt. Il ne comptait pas refaire cette connerie de toute manière. Il avait comprit de ces erreurs et même si la tentation avait été de nombreuses fois la maîtresse de son corps, il avait longuement et ardemment combattu pour gagner la partie ensuite. Il avait vaincu ses démons, les empêchant de revenir malgré qu'il soit complètement bourré.

Liam attendait au bas des marches, les bras ballants et une mine incompréhensible et insaisissable sur le visage. Il ne comprenait pas pourquoi son homme fuyait encore, encore et encore. Ne savait-il pas faire autre chose dans sa vie de partir en prenant ses jambes à son cou ? Ne savait-il pas porter ses couilles et les assumer ? Ne savait-il pas seulement écouter ce que les autres ont à lui dire ? Ne savait-il pas rester, écouter et réagir ensuite ? Non, bien sûr que non puisque le métis n'a jamais fonctionné ainsi. Il n'a jamais agit et été ainsi. Alors pourquoi il commencerait maintenant, alors qu'il n'a plus rien à perdre –ou presque puisqu'il a déjà tout perdu ? Ce serait absurde de réagir alors qu'il ne restait presque plus rien à sauver et que le reste semblait nettement sans importance.

L'anglo-pakistanais ouvrit la porte de la chambre et le referma ensuite. Il retira ses vêtements jusqu'à n'être plus vêtu que de son boxer. Il souleva la couette pour venir s'y loger bien confortablement. Il la rabattit sur lui et se mit sur le côté. Il dormait bien comme ça, tranquillement. Il entendit le grincement familier et léger de la porte, puis il entendit quelques bruits provenant de frottements entre différents tissus. Il avait envie de relever la tête et d'ouvrir les yeux, mais il préférait ne pas réagir et faire croire qu'il était déjà tombé dans les bras de Morphée. Il entendit le froissement du drap et comprit que son mari venait de le rejoindre dans le lit. Anciennement « leur » lit.

C'était anodin, à première vue, puisque dans tout couple, il est normal de dormir dans le même lit. Mais pas pour eux. Enfin, plus pour eux. Parce que la situation n'est plus comme avant et que les choses ont bien changés, très négativement. Plus négativement ne pourrait pas être possible, parce que ce serait le divorce et vivre dans des maisons séparées. Ils étaient tous les deux dans le même lit alors qu'ils étaient pourtant en de mauvais termes et presque tout le monde le sait et peut se douter que dans ces cas-là, il y en a sûrement un qui dort le lit et l'autre dans le canapé. Habituellement –et cela ne fonctionne que pour les couples hétérosexuels-, la femme dort dans le lit et l'homme sur le canapé pour respecter tous les stéréotypes. Mais lorsque c'est un couple homosexuel, on fait quoi ?

Personne ne le sait vraiment mais là n'était pas vraiment la question non plus. Ce n'était pas le moment de réfléchir sur celle-ci, puisque Zain et Liam dormaient dans le même lit à nouveau alors que cela n'avait plus été le cas depuis presque 4 mois. Le métis se rendait compte des changements qui avaient été opérés dans leur couple depuis qu'il avait commit cette connerie irréparable et impardonnable. Il s'en mordait encore et toujours les doigts tandis que l'anglais s'en remettait doucement mais savait qu'il ne supporterait pas que l'erreur se répète une nouvelle fois.

Le métis envoyait continuellement et constamment le monde se faire foutre. Il envoyait toujours tout bouler, se faire voir ailleurs s'il n'y était pas ou si l'herbe n'était pas plus verte. Il n'était pas prêt de changer, mais là, une exception confirma la règle de base. Il ne dit rien et ne bougea pas d'un pouce lorsque son époux entoura son corps de son bras gauche musclé et colla son torse à son dos. Il ne protesta pas et au contraire, sa respiration se coupa. Il venait de se faire cramer, il le savait puisque les muscles de son amoureux se tendirent. Il s'insultait mentalement parce que son corps venait encore une fois de la trahir. Il en avait assez que son corps parle lorsqu'il n'arrivait pas à ouvrir la bouche puisqu'il aimerait bien que certaines choses restent secrètes, restent dans sa tête.

-Tu sais, Zain, que tu veuilles ou non, je t'aime toujours au moins autant qu'avant, s'enquit Liam, prenant de court le métis.

L'anglo-pakistanais ne réagit pas. Il n'en avait pas envie et puis, il avait déjà le souffle coupé dû à la proximité de son corps et de celui de son mari, alors il ne manquerait plus qu'il s'étouffe avec sa salive à cause des paroles de ce dernier. Il ne manquerait plus que cela, mais ça allait, sa bouche était tellement sèche qu'il ne pourrait pas s'étouffer avec de la salive. Il passa sa main dans ses cheveux et se retourna, mais comprit trop rapidement que c'était une « erreur » lorsqu'il sentit les lèvres de l'anglais se sceller violemment aux siennes. Il ne savait pas comment réagir mais les lippes charnues, douces, légères et rosées de Liam lui avaient tant manqués, qu'il se laissa faire et participa même au baiser.

Puis, les événements se succédèrent, rapidement et surtout sans vraiment aucune compréhension. Les gestes se faisaient naturellement, comme si c'était normal, comme si ça avait toujours été comme ça et pas autrement, comme si le métis n'avait jamais commit une seule connerie. Ils agissaient comme si jamais rien n'avait changé entre eux. Leurs mains se baladèrent sur le corps de l'autre, l'explorant de nouveau en découvrant toujours de nouvelles facettes. Ils s'embrassaient charnellement, se désiraient surtout plus que tout. Ils s'aimaient à s'en consumer sur place. Ils s'embrassèrent toujours plus sauvagement. Ils n'y avaient rien d'autre qui les retenait. Plus rien n'avait d'impact sur eux, ils agissaient et faisaient l'amour comme si de rien n'était. Ils refaisaient l'amour après presque 4 mois de manque constant.

La situation avait beau l'air de s'améliorer, ce n'était jamais vraiment le cas. Ce n'était pas parce qu'ils refaisaient l'amour que tout allait s'arranger. Ce serait trop beau pour être vrai. Ce serait trop beau pour être réaliste. Ils s'aimaient toujours et se le prouvaient mais il restait quand même pas mal de choses à éclaircir et le lendemain est toujours une autre journée. D'ailleurs le réveil s'annonçait merveilleux dans son sarcasme et les réalisations multiples.

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Musique ; Zayn Malik - Befour

Nda ; Alors, que pensez-vous de ce chapitre ? Je le dédicacerais lorsque j'aurais un PC qui fonctionnera. Comment allez-vous ? Au meilleur commentaire, la dédicace du prochain chapitre. Et la FAQ et reportée à la fin de la fiction jusqu'à un pois après pour que vous puissiez poser vos questions.

Disaster//Ziam [Hater 3]Where stories live. Discover now