12 - Le revoir

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Zain sentait son cœur se comprimer dans sa poitrine. Il avait terriblement mal à cet organe, qui ne cessait de partir en vrille, surtout ces derniers temps. Il avait l'impression que son cœur ne faisait cela. Il ne battait même plus. Il n'était même plus une pompe, non il était ce qui n'allait réellement pas chez lui. Il se mordit la lèvre inférieure parce qu'il n'en revenait pas que cet abruti ose pointer le bout de son nez à son boulot. Il n'avait absolument, mais absolument, pas du tout envie de le revoir. Il avait autant envie de le revoir que de recroiser la route –s'ils étaient encore vivants- de Marcel, de Comilla et de Travis. Il n'avait pas du tout envie de revoir ce James McLay, mais alors là, pas du tout.

-Qu'est-ce que tu veux, abruti ? S'enquiert agressivement le métis en se levant de sa chaise pour se rapprocher de l'intrus.

-Bonjour, moi aussi je suis content de te retrouver, riposta sarcastiquement ledit abruti.

-Arrête avec tes conneries et dis-moi pourquoi tu es là, pauvre con, ordonna l'anglo-pakistanais avec détachement et sévérité.

Sauf que James, grand brun à la carrure carrée, musclé, beau, légèrement barbu, quelques tatouages ornant sa peau et des yeux chocolatés envoûtants. Il lui rappelait son mari, qu'il avait laissé à la maison sans aucune explication après avoir découvert qu'ils avaient fait l'amour. Il lui rappelait tellement son époux qu'une boule se forma dans sa gorge –qu'il détestait par-dessus tout- et l'empêcha d'en rajouter une couche et lui coupa carrément la respiration momentanément. Il n'en revenait pas d'à quel point cet homme –celui avec lequel il avait trompé l'anglais- ressemblait tellement à ce dernier. Il n'en revenait pas, parce que lorsqu'il avait commit cet acte irréparable et impardonnable, il était complètement bourré et n'avait plus conscience de rien du tout. Alors il ne se souvenait quasiment plus de son visage, de ses traits et de son corps. Il avait presque l'impression d'avoir son mari devant lui.

Mais ce n'était pas lui, malgré que les ressemblances soient étonnantes. Parce qu'il n'y avait pas que des similitudes. Il y avait aussi des différences telles que Liam a les dents plus blanches et mieux alignés, qu'il a un plus beau sourire, qu'il a une tache de naissance dans le cou, que ses yeux sont plus envoûtantes encore et légèrement plus claires, qu'il est plus frêle, qu'il est moins musclé, qu'il est plus tatoué mais aussi que les tatouages sont différents. Puis, James est légèrement plus grand, cinq centimètres tout au plus. Et ce sont toutes ces différences qui font que le métis ne l'aime pas, ou en tout cas encore moins. Il n'aimait pas James, parce qu'il n'était pas Liam et ce n'était pas plus compliqué que cela. Mais la question était vraiment ce que cet « abruti » faisait là.

-Je suis venu pour te demander si tu étais libre un de ces soirs pour qu'on puisse dîner ensemble..., répondit enfin à la question l'intrus.

Zain regarda son compagnon d'un soir éberlué. Est-il complètement fou ? ça ne se fait pas de demander à un gars avec qui on n'a pas passé qu'une seule nuit qu'il a envie de prendre un dîner avec lui alors que ce dernier est quand même marié et père de famille. Il avait juste envie de foutre une claque à ce James pour lui faire comprendre que ce n'était même pas la peine d'essayer de le contacter de nouveau et de lui proposer un quelconque autre dîner. Il ne voulait pas de lui. Il ne voulait de personne d'autre que de l'anglais, mais il savait que c'était tendu entre eux. C'était écrit depuis longtemps et c'était même à cause de cet homme qui ressemblait étrangement –presque un sosie- de son mari que tout avait commencé à partir véritablement en vrille.

Tout avait commencé par une soirée un peu trop arrosée, un peu trop dure à supporter. Les paroles blessantes avaient surgit de nulle part, alors que ce n'était partit de rien du tout. Le métis était partit de la maison en claquant la porte et s'était bourré la gueule comme pas permis. Et malheureusement pour lui, il avait croisé la route de ce James, qui lui faisait étonnement pensé à son époux, qu'il avait même prit pour lui alors il l'avait suivit et ils avaient baisé. Ils n'avaient pas fait l'amour, non ça non, c'était avec Liam que l'anglo-pakistanais faisait l'amour, pas avec un inconnu. Et c'était sûrement pour cette raison qu'il avait craqué, c'était parce que ce maudit James ressemblait tellement à son époux qu'il avait flanché sinon, il aurait maintenu le cap et ils n'en seraient pas là maintenant.

-Tu rigoles ou quoi ? J'espère vraiment que tu blagues..., s'exclama le métis plus méchant que jamais.

-Non, pas du tout. Alors, ça te tente ? Demanda à nouveau le brun.

-Et puis quoi encore ? C'est la meilleure ça, tu croyais vraiment qu'on allait se revoir toi ? C'était juste le coup d'une nuit mon gars, rien de plus, s'exprima l'anglo-pakistanais avec un sourire en coin.

-J'aurais cru que ça te tenterait vu que ça ne va pas du tout dans ton couple. Tu sais, un peu de fraicheur, ça ne fait pas de mal. Et puis pour l'histoire d'une nuit, ça valait bien le coup de retenter une nouvelle fois, crois-moi, rétorqua l'intrus qui n'appréciait pas l'ironie du sort et les paroles de son coup d'un soir.

-Excuse-moi, mais mes problèmes de couple ne te regardent pas, s'enquit Zain en essayant de ne pas flancher.

-Pourtant, il y a 4 mois, tu n'avais pas l'air contre de les fuir. Tu serais devenu responsable, tout à coup ? S'enquiert sarcastiquement James.

Et ce fût probablement la goutte de trop puisque le métis empoigna le jeune homme par le col et tandis qu'il essayait de le faire sortir de son bureau personnel, ce dernier essaya de l'embrasser et y arriva, manifestement. Ils échangèrent un baiser de trois secondes tout au plus avant que l'anglo-pakistanais ne réalise que ce n'était clairement pas son époux –et dont le seul homme qu'il aime sur cette planète- qu'il embrassait. Ce n'était pas ses lèvres et maintenant qu'il n'était plus sous l'emprise de l'alcool, il le sentait et le voyait même. Il éjecta en un tour de main l'intrus de son bureau et ferma la porte vivement à clé comme pour chasser toute trace de cet homme dans la pièce. Il n'avait pas envie de le revoir, clairement, et encore moins maintenant.

Zain inspira un grand coup, parce qu'il sentait enfin le poids qui reposait sur ses épaules et sur son cœur depuis quelques minutes s'en échapper et les laisser libre. Il inspira profondément, sentant à nouveau ses poumons se remplir d'air normalement. Il les sentait vidé et enfin remplit. Il se toucha le bord des lèvres et prit rapidement un mouchoir dans la boîte qui trônait sur un coin de son bureau pour effacer toutes les traces que James a pu laisser sur lui. Il sentait quand même son cœur battre jusque dans ses tympans. Il prit le téléphone et composa rapidement le numéro de son époux –qu'il connaissait par cœur depuis bien longtemps- et attendit que ce dernier décroche enfin.

La douleur était grande, immense même. Mais ce qui était surtout très grand et omniprésent, c'était le choc que venait de subir le métis. Il ne s'y attendait pas, vraiment pas et il avait besoin de se raccrocher à une bouée de sauvetage, de se raccrocher à quelque chose ou quelqu'un qui saurait supporter le choc. Et c'était sur Liam que c'était tombé, parce que l'anglais avait toujours été la personne qui savait tout gérer et tout contrôler sans que rien ne le dépasse, sans que rien ne lui passe au-dessus de la tête. Mais sauront-ils maintenir le cap, ou ravoir celui d'avant ?

***

Musique ; I Know You Care - Ellie Goulding

Disaster//Ziam [Hater 3]Where stories live. Discover now