Chapitre 27 : Rencontre nocturne

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Je sus que je revenais à moi même quand la vision se brouilla et que je mis à chuter dans le vide. Quelques secondes plus tard j'ouvrais les yeux sur la réalité. La chambre était encore plongée dans l'obscurité : le petit réveil posé sur ma table de chevet indiquait 5 heures 28. Je m'étirais légèrement, sachant que je n'arriverai pas à me rendormir. Puis j'allumais ma lampe de chevet, avant de me redresser en position assise. Je me levais finalement, et fis un pas pour me diriger vers la salle de bain. Mon pied buta contre un objet, le faisant glisser un peu plus loin dans la chambre. Dès que mon regard se posa dessus, je le reconnu instantanément. Mon Livre aux Souvenirs se trouvait dans ma chambre. On me l'avait surement ramené pendant mon absence. Je le ramassai et fixai son vieux cuir, abîmé par les siècles qu'il avait traversé. Peut-être s'y trouvait-il une solution ? Rien n'était moins sûr. Je n'avais pas eu le temps de réellement l'utiliser ni même de fouiller un peu dedans. Si j'avais bien compris le fonctionnement de ce Livre, il suffisait d'y écrire un mot, pour y ajouter un moment de notre vie, un souvenir. Et lorsqu'on Voyageait dans un des souvenirs, la voix du propriétaire du souvenir racontait une sorte d'histoire, le texte qui y était associé. Je regardais à nouveau l'heure : 5 heures 29. J'avais bien le temps pour quelques Voyages. Personne ne serait levé à cette heure ci, de toute manière. Je déposai le Livre sur le bureau, tandis que mon ventre se manifestait par bruit, absolument pas sexy. Je soupirai. Comment se faisait-il que j'avais déjà aussi faim ? Je me dirigeai en traînant les pieds vers la porte menant au couloir. Je n'étais bon à rien quand je n'avais rien dans le ventre. Je posais ma main sur le bois et poussai, puisqu'il n'y avait plus de poignée. Un courant d'air frais s'engouffra dans la chambre aussitôt que j'eu ouvert la porte, me rappelant que j'étais toujours torse nu. Je n'étais pas du genre à me montrer à moitié nu partout, mais de toute manière, qui rôdait dans les couloirs à 5 heures du matin ? Je sortais de al chambre, et repoussais un minimum la porte de la chambre vers l'intérieur. Un autre courant d'air, plus froid et plus fort me provoqua un autre frisson. Je frôlais ma cicatrice au ventre de mes doigts. La dernière fois que j'étais sortit la nuit, je l'avais bien regretté. Je n'eu qu'à faire quelques pas avant de trouver la cause de ces courants d'airs. Il y avait une fenêtre entrouverte dans le couloir. Je me dirigeai rapidement vers elle, dans le but de la fermer. Je regardais distraitement dehors en fermant la fenêtre. Il faisait toujours nuit, et tout était calme, comme endormi. Pourtant de l'agitation dans un buisson, un peu plus bas, me poussa à y accorder un peu plus d'attention. Un homme en sortit et se mit à courir vers le bâtiment où je me trouvais. Il prit une impulsion, puis sauta à une hauteur hallucinante. Il arriva à mon niveau et ce fut comme si le temps se figeait. Nos regards se croisèrent, et il sembla aussi étonné de me voir, que moi de le voir. Eclairé par la lune, je reconnu immédiatement un détail qui me fit rater un battement. Il possédait une mèche bleue, la même que possédait le tueur, quand j'avais Voyagé pour la première fois. Son regard bleu semblait me transpercer. Il recommença à retomber et disparut de mon champ de vision. Ni une, ni deux j'ouvrai la fenêtre et regardais en bas. L'homme était à accroché à une des nombreuses plantes grimpantes. Il cassa une petit bouteille de verre, et en bu le contenu.

-Hé toi là ! M'écriai-je en commençant à sortir dehors pour l'attraper.

Il leva les yeux vers moi, termina d'avaler son liquide étrange, avant de me balancer un couteau. Je l'évitais facilement. L'homme profita que mon attention soit détournée, pour sauter dans le vide. Il attrapa le couteau qui retombait vers le sol, vu qu'il ne m'avait pas touché puis il brilla une seconde, avant de disparaître dans la nuit en provoquant comme une onde de choc. Je fus obligé de placer mon bras devant mes yeux pour les protéger, tandis que mes cheveux s'envolaient dans tous les sens. Dès que le vent fut calmé, je me le cherchai à nouveau dans l'obscurité. La même faible lumière apparut un peu plus loin dans la forêt : il s'était téléporté. Je refermais la fenêtre. Je n'osai penser à ce qui se serait passé si je ne l'avais pas surpris. Il serait sûrement rentré dans la propriété, et aurait commit un autre meurtre. Mon ventre me rappela mon but premier, qui était de trouver de quoi grignoter en attendant le déjeuné.

Je me dirigeai prudemment vers les escaliers et les empruntait pour me rendre au rez-de-chaussée. Je comprenais bien pourquoi mon arrière grand-mère m'avait bien mit en garde. Dès qu'ils seraient levés, j'en informerais l'Alpha, Aidan et tous les autres. Nous n'en avions clairement pas finis avec cette histoire.

J'arrivais au rez-de-chaussée et traversait le grand salon ainsi que la salle de réception pour atteindre la cuisine. Elle était ouverte, et je pus donc aller chercher quelque chose à manger. Je fis deux placards, et en sortait avec deux barres chocolatées, une brique de lait, et une pomme. Je remontais tranquillement dans ma chambre et commençait à manger un peu. Il était presque 6 heures, et j'avais toujours le temps de Voyager tranquillement. J'étais peu rassuré à l'idée que le meurtrier rôdait toujours dans les environs, mais je n'allais pas rester tranquillement à ne rien faire. Je feuilletais le Livre, afin de voir si l'on parlait d'une quelconque créature capable d'aspirer l'énergie vitale à quelqu'un. Il faudrait que je demande s'il y avait une bibliothèque ici. Peut-être que j'arriverai à trouver des informations ? Je me résignais finalement à ne pas Voyager. Je me fatiguerai inutilement.

Un bruit dans le couloir me fit sursauter. Je me relevais immédiatement, attrapais l'épée qui était posée près de mon lit, et sortait d'un bond dans le couloir. Un jeune garçon un peu plus jeune que moi visiblement avait une serpillère et un seau remplit d'eau à côté de lui, qui était renversé. Quand il vit l'épée pointée vers lui il eut un mouvement de recul.

- Que faites-vous là ? Demandais-je avec un ton plus froid que prévu.

- Jesuisdésoléjetravailleicietcommejesuismaladroitj'airenversémonseaud'eaualorsquejedevaisnettoyerlecouloir ! Ne me tuez pas ! Dit-il à toute vitesse.

Je soupirai et rengainais mon épée.

-Bien sûr que non je ne vais pas vous tuer !

-Ouf, merci bien. Je pensais que tout le monde dormait et comme je devais nettoyer le couloir...

-Pas de soucis.

-Je suis vraiment du genre maladroit, vous savez, mais ici tout le monde est gentil avec moi, heureusement sinon je serais déjà à la porte. M'expliqua-t-il en redressant son seau et en commençant à essuyer par terre.

-Tu travailles déjà ? Tu as l'air bien jeune pourtant. Enfin je dis ça mais j'ai à peine dix-huit ans.

-Je suis orphelin. Mais l'Alpha m'héberge et me paye pour mon travail.

-Tu es un Chasseur ?

-Non, loin de là ; je suis un simple humain. Mais mon père en était un à ce qu'il parait. Et il s'est marié avec une humaine. Malheureusement je n'ai pas hérité de ses dons de Chasseurs. Bon, et bien, désolé de vous avoir dérangé je reviendrais plus tard. Me dit-il en se relevant.

-Attends, je peux te poser une dernière question ?

-Oui, bien sûr.

-Est-ce qu'il y a une bibliothèque ici ?

-Hum...Oui, à l'autre bout du château.

-Sa te dérangerai de m'y conduire ?

-Non, pas de soucis. Suivez-moi. Dit-il en commençant à avancer dans le couloir.

Bien, j'allais pouvoir commencer mes petites recherches...

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