Chapitre XXIV

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PDV DE MATHILDE

Toutes ces questions raisonnent dans ma tête, troublent mon esprit, embrouillent ma raison.
Deux jours sont passés depuis ce message, deux jours sans nouvelle, deux jours à devoir aller à ces réunions pourries sans aucun sens, à ne rien comprendre parce que mon esprit est ailleurs. Seul Tim est au courant de ce qu'il se passe.

- Mathilde ? Tu veux déjeuner où, ce midi ? Me dit-il d'une petite voix, sachant qu'il me sort de mes pensées.
- Je suis désolée. Dis-je soudainement
- Pardon ?  Il avait l'air étonné.
- Désolée de te faire vivre ça, d'être comme ça pour un homme. Tu me plais, je te le promets mais je n'y arrive pas, je n'arrive pas à passer au dessus parce qu'il hante mes pensées et que je n'arrive pas à l'en sortir. Alors oui avec toi je me sens bien, je veux continuer à rester à tes côtés. Je veux volontiers de tes calins, de tes mots doux qui remontent le moral, de tes légers baisers. Mais je suis bloquée par tout ce qu'il se passe actuellement dans ma vie.
- Je... je sais pas quoi te répondre Mathilde.
- Alors ne réponds rien. Dis-je en regardant la porte du restaurant japonais vers lequel nous nous étions avancés.
- Si, fin moi aussi je veux être avec toi parce que tu me plais énormément aussi et parce que je veux pas laisser ma chance comme Amine, je veux pas risquer de te quitter ( même si on est pas ensemble ) pour au final le regretter parce que je sais que si j'étais à sa place je regretterais. Et je sais aussi qu'il le regrette, me demande pas pourquoi, ni comment mais il le regrette. Me dit-il d'un ton étonnemment calme tout en me prenant dans les bras pour venir chuchoter ces derniers mots dans mon oreilles " c'est pas fini, Mathilde tu seras heureuse "

Il voit bien que mon attention n'est pas attirée vers lui quand il me parle, il a bien remarqué que la petite flamme dans mes yeux a disparu pour laisser place au vide. C'est difficile d'oublier autant de choses, de devoir tirer un trait définitif sur une personne qu'on aime réellement pour la première fois, une personne qui m'a fait découvrir tellement de choses aussi belles les unes que les autres. Mais je me suis toujours posé une question; aimer une personne c'est quoi au final ? Parce qu'on dit souvent  " je t'aime " à la personne qui partage notre vie mais  quelle en est la signification ? Notre coeur est juste un organe qui nous sert à vivre, il ne provoque aucun sentiment contrairement aux clichés connus de tous.
Alors d'ou vient cette forme d'addiction enver une personne ? J'aimerais bien savoir moi.
Je ne fais que me plaindre en ce moment, je provoque presque la pitié des uns et des autres, je pleure dès que je vois quelque chose qui me rapelle Amine.... je suis faible, et je sais que si il revient, je l'accepterais sans rien dire, sans rien demander parce que je suis dépendante de lui.

Nous revoir, nous reparler, sentir la chaleur du corps de chacun, redécouvrir ces sensations de frissons qui nous parcourent le corps quand il nous touche, nos mains l'une dans l'autre, scellées pour un temps indéterminé, ses baisers, ses mains, ses gestes, ses regards, ses papouilles, ses mouvements protecteurs comme ses bisous sur le front, son parfum qui me rend dingue, le « one million » ce parfum m'hypnotise j'aime tellement cette  odeur putain, qu'il me tienne la main au centre commercial pour montrer aux autres que je suis à lui et à personne d'autre, toutes ces choses si naturelles ( ou pas )  pour lui ne le sont pas pour moi et c'est justement ça qui me manque. Amine Perez, je suis peut-être conne de le faire mais je t'aime même si tu es un connard fini, j'ai appris à faire avec, certains me trouveront trop " cucul " mais quand on aime, rien ne nous paraît trop mignon pour cette personne.
Et puis à l'heure d'aujourd'hui qu'est ce que je m'en fou du regard des autres. Une seule chose me préoccupe, c'est lui. J'en fais peut-être trop, mais je ne m'en rends pas compte, et c'est sûrement ça qui fait que je suis amoureuse de lui, c'est que je ne me rende pas compte que j'en fais trop.

PDV D'AMINE

Mes journées avec Marianne sont toujours plus belles, elle est drôle, affectueuse, mignonne, sportive, battante enfaite elle me plaît, grâce à elle je n'ai pas le temps de penser, de repenser au fait que j'ai laisser une perle m'échapper des mains comme un gros con, je l'avoue puis j'ai tout niqué comme d'hab mais aussi comme d'hab j'ai vite retrouvé une fille pour m'occuper mais c'est différent de Mathilde.
Je suis heureux, épanouie mais... quand je me couche le soir, le regard sur la ville endormie à traver la baie vitrée, je repense à elle, à ses yeux, à ses mains, à ses lèvres, à ses frissons lorsque je la touche. J'ai joué avec elle, je me demande ce qu'elle pense, ses réactions en ce moment, son comportement.

Je ne saurais vous dire ce que je veux maintenant, avec qui je veux être, je suis complétement perdu, est-ce que je l'aime ? Nan mais qu'est ce que tu dis Amine putain, toi tu parles d'amour alors que tu en a aucune idée de ce que c'est, alors c'est normal que t'arrives pas à répondre à une question pourtant si simple. J'arrive pas à mettre des mots, des raisons sur mon comportement. Elle me manque certes beaucoup même mais pas tout le temps, je l'aime plus que tout mais différemment, j'ai du mal à vivre sans elle mais je le fais quand même sans problème, j'ai envie de lui parler, de rigoler, de l'aimer pour ce qu'elle est, mais je n'y arrive pas. Je change de caractère, elle subit. Je la quitte, elle subit  mais sans rien dire et d'ailleurs c'est pour ça que  j'ai du mal à la reconnaître à vrai dire, elle, MA Mathilde, la fille pleine de joie, heureuse, toujours à crier, grande gueule, toujours à me parler que ce soit par message ou quand elle m'appelle, je me souviens d'une fois où elle était en voyage, elle m'avait appelé pour me raconter sa journée, j'étais sur ma terrasse avec un verre à la main, je l'écoutais parler sans chercher à comprendre ce qu'elle disait parce que j'étais dans mes pensées, je rêvassais mais son rire, me faisait sourire en pensant que c'est une fille tellement bien pour moi. Aujourd'hui même si je ne lui parle pas je sens qu'elle s'est comme éteinte, je me suis renseigné auprès de ses amies mais elles n'ont rien su me dire, étant donné qu'elle n'ont aucune nouvelle ni rien. Je l'ai détruite juste avec un message, je le sais et je me rattraperais mais... pas maintenant, j'ai besoin de temps, d'espace mais en fait je ne comprends même pas ce qui m'arrive, pourquoi je lui fait subir ça alors que je l'aime ? Je ne trouve même plus les réponses à mes questions puisque je suis perdue, sûr de rien. Mais ce qui est bizarre c'est que je suis pas bien juste avec elle, avec marianne tout va bien, mais dès que je repense à Mathilde beh j'y arrive plus, je bloque, ça fait énormémment de temps ( enfin pour moi ) que je suis avec elle, alors peut-être que je me lasse d'elle  tout simplement même si ça me  fait mal de l'admettre beh je l'aime, mais je n'arrive plus à lui dire, c'est plus un automatisme comme avant. Tout à changer pourquoi, je ne sais pas, les raisons, je ne les connais pas, les solutions, le temps. Je pense que le temps reste la meilleure des solutions, il me faut du temps, je sais que ça peut être compliqué à comprendre mais elle n'a pas le choix. Je ne l'ai pas forcée à être amoureuse de moi. Elle savait très bien que je n'étais pas le mec idéal, que je pourrais lui faire un sale coup d'un moment à l'autre sans jamais avoir de remord mais ça l'a sûrement blessée voir même très certainement mais je ne peux rien y faire c'est comme ça pas autrement, c'est mon caractère j'y peux rien. J'ai besoin de souffler mais je veux pas qu'on me laisse seul. Qu'on me laisse réfléchir dans mon coin, en fait c'est bizarre mais j'ai besoin d'elle comme j'ai besoin de respirer, j'ai besoin qu'elle me parle mais je me sens mal à l'aise avec elle. Je sais c'est complètement con ce que je dis mais c'est ce que je ressens au fond de moi. Je ne comprends d'ailleurs même pas pourquoi je ressens ça.
Pour moi une fille soit tu l'aimes soit tu l'aimes pas point barre, il n'y a pas cinquante mille questions à se poser. Mais moi je le fais pour essayer de comprendre l'incompréhensible. Je suis un connard, je le sais, j'aurais pas du lui faire tout ça mais je me sens bizarre, bien. Je lui ai déjà dit que j'étais amoureux d'elle mais je pense que je ne l'étais pas vraiment, que ce n'est  que depuis quelques semaines je me rends compte que je le suis,  parce que je pense que le fait d'être amoureux de quelqu'un me fait peur, j'ai peur de m'attacher, d'être dépendant de quelqu'un. Oui, j'en ai peur parce que c'est la première fois.
Même si aujourd'hui je veux prendre mon temps, de me poser, de réfléchir sur nous, une chose est sûre c'est que Amine et Mathilde c'est encore loin d'être fini...

CONNARD à tout prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant