Je sors des cours en sifflotant l'air des sept nains dans Blanche neige. "On rentre du boulot !" Oui ! Enfin ! J'arrête de torturer mon pauvre cerveau de notions en anglais dont je n'ai que faire ! Je ne sais pas exactement de quoi mon avenir sera fait mais pas de maths... c'est sûr ! Je préfère le cours de littérature anglaise où nous étudions des auteurs connus ou non. J'aime la poésie des mots ainsi que leurs consonances chantantes.
Le clocher sonne 16 heures. Je vais passer par mon logement, manger une énorme tartine à la confiture de fraise en espérant ne pas devoir avaler leurs énormes scones tout secs. Bah ! J'adore la culture anglaise mais ... une crasse frite n'a jamais fait de tort à personne ! A cette idée, je salive déjà ! Honte à toi, Emilie ! Je ris et saute au-dessus des flaques que la pluie a parsemées sur ma route.
Tout à coup, je m'immobilise, une idée vaguement angoissante vient de faire interruption dans mes idées joyeuses. 16 heures ! Oh non ! Je vais être en retard !
Comme le lapin dans Alice au Pays des merveilles !
J'entends sa petite voix nasillarde dans ma tête pendant que je cours comme une folle jusqu'à la School of Arts. Luigi Alario m'avait demandé expressément de ne pas être en retard car il voulait que je répète une chanson avec la classe de hip hop ! Ensuite, il voulait entendre nos chansons du spectacle.
"En retard, je suis en retard !"
Ouf, j'arrive enfin. Heureusement que je ne prête pas d'attention à mon allure, qui doit en avoir pris un grade.
De toute façon, je n'en ai pas. Grand-papa me le dit souvent. Mais quand lui le dit, c'est avec tendresse et affection.
Aie ! Dans ma course folle, je viens de heurter un mur de briques... euh, non c'est un mur solide certes, mais c'est un homme.
Pas moche du tout ! Je continue de courir en lui adressant des excuses. Je me retourne brièvement avant de repartir. Hum, trois hommes avec beaucoup d'allure, eux.
Celui que j'ai bousculée sans le vouloir me lance un regard peu amène. Ah si les regards pouvaient tuer, je serais raide morte en plein dans cette entrée.
J'arrive dans la salle des répétitions où Luigi m'attend en tapotant sa montre d'un air sévère. Chien qui aboie, ne mord pas. Je me hisse sur la pointe des pieds et l'embrasse sur la joue. J'adore Luigi et il me le rend bien. Il connait mon côté... disons... distrait ?
- Cheap Thrills, fait-il en me montrant la scène de la main.
Je suis ravie, c'est un morceau que j'aime beaucoup ! Come on Sia, turn the radio on!
Bouger et danser en même temps, demande un souffle différent et une concentration extrême ! Alors quand je vois yeux revolvers avec ses petits copains entrer dans la salle, il faut que je me concentre sur un point fixe pour ne pas me troubler.
Ce n'est jamais positif pour moi d'être à ce point conscient du monde extérieur.
Je fixe ce point, c'est à dire le danseur près de moi et je m'approprie peu à peu les paroles. Je deviens cette nana qui peut s'amuser sans argent, cette nana qui revête ses talons et qui remue tout ce qu'elle a sur la piste de danse.
Je regarde un danseur puis un autre. Je danse et je veux ces frissons bon marché, tant que je les ai, tant que je t'ai, toi, je n'ai besoin de rien d'autre.
La musique s'arrête. Il me faut quelques secondes pour revenir à la réalité. Les danseurs quittent la scène et les copains installent leurs instruments. En effet, nous devions répéter nos morceaux du spectacle aujourd'hui.
Suzi, notre chorégraphe vient m'interpeller pour discuter de quelques détails techniques.
Le temps de notre échange, les gars disparaissent. Mais où sont-ils passés ?
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Dans les yeux d'Emilie( en réecriture)
Teen FictionAlors que son enfance n'a pas toujours été des plus faciles, Emilie reprend peu à peu confiance en elle, au sein d'un petit groupe de pop-rock. Lorsqu'elle chante, elle dégage ce petit quelque chose qui fait pétiller ses yeux et qui rend la musiqu...