Sweet afterglow

333 43 46
                                    

EMILIE

Il y a quelque temps, une voyante a regardé ma main et y a vu des « serpents », elle a eu raison. La lutte a été âpre. Un des serpents a réveillé les autres. Et la lutte s'est intensifiée. Un autre serpent s'est reconverti en quelque chose d'un peu plus doux...

A aucun moment, je n'ai été seule pour les combattre.

La voyante m'avait prédit que Neil serait sauvé par l'amour et la musique. Il se moque gentiment de moi mais son attitude est tellement différente, aujourd'hui, de celle qu'il arborait comme une armure lors de nos « débuts ». Les périodes où il est sombre deviennent plus rares.

Le dernier point soulevé par la bohémienne était : « qui vous sauvera vous ? »

J'ai été sauvée par Neil, Meghan, Gabe, Darren, Ethan, Jim et Lorenzo. Mon papa, grandpapa, Mary-Lee, Luigi et un peu par moi aussi.

Debout sur la scène face au public, les deux mains entourant mon micro, je chante doucement le début de Sia « cheap thrills » avant l'envolée que fera Gabriel pour donner du rock à cette reprise. Nous sommes sur la scène de nos débuts, là où tout a commencé. Là où tout est devenu possible.

Le tempo de la chanson s'accélère, j'enlève le micro de son socle pour virevolter, m'approcher du public sous son acclamation enthousiaste. Je repars un peu vers l'arrière pour aguicher mes musiciens. Un mouvement dans les coulisses capte mon attention. Monsieur Ours s'adosse plus confortablement pour m'observer. Il me fait un clin d'œil. Mon cœur bat la chamade. Même si le « nous » est devenu concret, je rougis encore comme une collégienne à la moindre marque d'attention. Il adore ça et en joue, le bougre !

Nous avons eu quelques contrats pour les Fireflies depuis la soirée des « expats ». Ce soir est le dernier contrat que nous honorons. Luigi nous a « embauché » pour animer une soirée qu'il organise chaque début d'année afin de faciliter l'intégration des nouveaux élèves.

Nous sommes retournés vivre à Brighton quelque temps. Mary-Lee est ravie de nous avoir un peu chez elle. Nous nous étions téléphonés quelques fois mais je suis heureuse de passer du temps avec elle.

Nous avons repris nos discussions autour de notre tasse de thé.

Les repas « familiaux » incluent à présent aussi Meghan. Mary-Lee adore tout le remue-ménage que cela procure. Même si c'est temporaire.

En effet, une nouvelle étape s'inscrit dans notre histoire demain soir. Nous décollons pour les Etats-Unis ! Neil a su trouver les arguments pour que je l'accompagne, lors d'une certaine balade le long de la Seine, et avant que je n'y comprenne quelque chose, Gabe, Ethan et Darren étaient aussi du voyage. Nous essayerons de trouver des petits contrats dans des bars. Et si cela ne suffit pas, nous nous trouverons un boulot le temps de l'enregistrement. Nous ne sommes pas vraiment inquiets. Un monsieur dont je suis folle m'a dit un jour : « A dix-huit ans, on a toute la vie devant soi ! » Un sage, mon papa !

Je termine de chanter Sia quand les garçons entament un morceau qui n'est pas repris sur notre setlist, je me tourne vers Gabe, les sourcils froncés. Il me fait un petit sourire.

Trois diables sautent sur scène sous les hurlements des centaines de jeunes qui ne doivent pas croire à leur chance. Les Plug On You lors d'un petit concert organisé à la School of Arts ! Même s'ils les ont déjà vus au sein de l'école, ce n'est pas exactement la même chose !

Neil Sanders les salue en s'approchant de moi. Les filles hurlent, complètement hystériques. Il sourit, me prend par la taille et me coince entre son corps et sa guitare. Oh, oh, oh bon sang...je me comporte comme une vraie groupie. Mes mains deviennent toutes moites.

Dans les yeux d'Emilie( en réecriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant