P.O.Y. : the memory remains

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JIM

- NEIL! STOP!

J'ai beau hurler, il fonce comme un fou dans la masse. Lorenzo et moi courons derrière lui.

Etant celui qui m'occupe un peu plus de la gestion du groupe, je me fais une grimace intérieure à l'idée des choux gras qu'en feront les journalistes demain. Et Luna aura gagné finalement. Quelle belle garce, celle-là ! Elle aura bien réussi son coup !

Les stands colorés des boissons sont en vue. Neil commence à attirer l'attention alors qu'il cherche Emilie et son père. On va se faire griller en moins de deux !

Je peux tenter de comprendre. Ton père qui te fait ça, il y a de quoi devenir marteau. Tout comme je me doute pourquoi Neil n'a jamais affronté son père malgré les crasses que celui-ci lui a fait. Je le connais bien maintenant, mon frère de scène, je sais qu'il admire beaucoup son père.

J'ai une pensée pour le mien de père, un homme solide et bon. Qui se doute que nous ne menons pas la vie qu'il aurait voulu pour moi. Mais il ne m'a jamais rien reproché, m'encourageant chaque fois à dépasser mes propres limites.

Neil est quelqu'un d'intègre et sous ses airs bourrus, quelqu'un de très sensible. Ce qu'il ne montre pas, il l'écrit et, je ne suis pas objectif c'est certain, mais ses chansons remuent les tripes. Le public ne s'y trompe pas. P.O.Y. c'est notre groupe à tous les trois mais il faut avouer que le charisme et le talent de Neil contribue pour beaucoup à notre succès. Bien-sûr, les fans n'en ont pas que pour lui, loin de là... des lettres, des déclarations en sont là pour témoigner. Les groupies, ce n'est pas un mythe, elles existent. Et nous avons déjà passés de jolies soirées entre leurs bras, Lorenzo, Neil et moi avant que Neil ne rencontre Luna. Une fois en couple, il se contentait de se soûler copieusement au bar en compagnie de membres de notre équipe, ou d'un autre groupe. Il nous a sauvé la mise quelques fois. Nous en avons traversés des moments, bons ou mauvais, en tant que groupe mais aussi en tant qu'amis. Il n'y a rien que nous ne ferions les uns pour les autres. Parce que nous sommes devenus plus proches que des frères.

Nous arrivons à la hauteur de Neil à l'instant où celui-ci s'arrête. Son corps s'est raidi et il fixe un point de façon menaçante.

- Neil ! Calme-toi ! C'est bourré de journalistes, ici ! Ne va pas foutre en l'air tout ce qu'on a construit !

Ma menace lui fait de l'effet car il respire profondément et relâche doucement ses poings.

- Ok, les gars, on y va.

Lorenzo me donne un coup de coude, il a repéré le père de Neil. C'est assez inhabituel de le voir dans ce genre de lieux et encore plus en jean's et basket, des bières à la main.

Emilie n'est pas avec lui. Je jette un coup d'œil furtif autour de moi mais je ne la vois pas. Elle est toute petite en plus, on va se marrer !

Lance Sanders nous salue dès qu'il nous reconnait.

- Hé les gars !

- Où est-elle? Qu'est-ce que tu en as fait ? Tu as tenté de la violer, elle aussi ? Tu n'en as pas eu assez ? hurle Neil furieux devant le flegme de son père.

Son père blêmit et nous consulte du regard.

Lorenzo, tout comme moi, esquive ce contact visuel. Notre frère, avant tout !

- Neil, mon garçon, calmes-toi voyons, tu te donnes en spectacle! Tente-t-il d'apaiser son fils aîné.

- Je m'en fous bordel ! Je veux que tu me dises où elle est !

Dans les yeux d'Emilie( en réecriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant