Neil: plug in baby

226 38 7
                                    

Je les regarde partir, songeur. Le stress leur a coupé les moyens... et je dois avouer que le public a déjà été plus chaleureux.

Retour dans la loge. Je ricane devant Lorenzo s'acharnant sur sa petite console de jeux, son petit rituel relax avant le concert. Jim et Dylan sont plongés dans une discussion sérieuse.

-Quelqu'un est mort ? Je demande sur un ton léger.

Jim passe sa main sur son crâne et soupire.

-On parlait de la débâcle de nos petits jeunes. Tu les as vu ?

Oui.

J'étais derrière eux comme une mère anxieuse de lâcher son bébé le premier jour d'école. Pathétique, franchement.

-Oui.

-Pas terrible, hein ? On avait mal pour eux. Nous dit Jim avec une grimace de pitié.

Je hausse les épaules.

-Ne perdons pas de vue qu'il s'agissait de leur premier concert. Le nôtre n'était pas brillant, non plus! Vous vous souvenez ?

À ces mots, le visage de Jim s'éclaire et Lorenzo lâche sa console en riant.

-Haha oui ! Je me suis étalé sur la scène ! Et Jim a balancé une de ses baguettes dans la tronche d'une nana ! Mémorable !

-Et moi je chantais tellement doucement que même au premier rang, ils ne m'entendaient pas !

Je n'oublie pas nos premiers flops. Ils ont contribué à souder notre amitié.

Un des gars vient nous prévenir... c'est parti. Je respire un bon coup. Le stress, je connais ça aussi même si je suis habitué à le gérer.

Nous avançons tous les trois vers la scène et après une accolade amicale, je lève le pouce. Nous sommes prêts.

La musique débute, c'est un morceau électronique pour notre entrée en scène.

Le public applaudit très fort. Mon cœur bat au même rythme.

Jim s'élance sur la scène sous des hurlements de quelques fans. Il lève ses baguettes et donne l'impulsion pour le prochain titre. Lorenzo et moi entrons dans la danse à ce moment précis.

Lumières, batterie, guitare, basse, sons électriques, nous nous mélangeons dans un tourbillon où les notes deviennent des sons, les sons éclatent en mille particules de lumière. Chaque cellule, chaque atome de mon corps accroche une note pour faire partie de cette union vieille de plusieurs millénaires. Le mariage de la lumière, de la musique et de l'homme.

Parce que la musique a toujours fait partie de l'homme. Et ce soir, elle fait partie de moi.

-Salut à tous !

Hurlements de joie!

-Vous êtes prêts pour chanter et danser avec nous ?!

Hurlements d'approbation !

-Alors c'est parti !!

Guitare et basse, nous attaquons avec un morceau très rock.

« Kill me! » J'entame ma chanson.

Me voici en train de crier que je préfère que tu me tues, plutôt que de subir la pression des politiques. Je veux que tu me tues si je cède. Les salades qu'on nous sert, il faut aller au-delà, les mensonges, il ne faut plus y croire. Tant que nous sommes ensemble, je ne crains rien mais tues-moi si je deviens comme eux !

Applaudissements frénétiques ! Un public à la hauteur !

Je regarde mes amis en plaquant les derniers accords sur ma guitare. Jim me fait un clin d'œil et Lorenzo a un sourire jusqu'aux oreilles.

Dans les yeux d'Emilie( en réecriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant