Dans les yeux d'Emilie( en réecriture)

Emilie et Neil: please, please, let me

NEIL

Ça craint.

Ça craint vraiment !

Luna, rouge pivoine, s'est mise face à Pimprenelle. Son visage si parfait est déformé par un affreux rictus. Je ne la reconnais plus.

-Parce que tu te permets de parler de lui ? Tu te prends pour qui ? Sa copine ? Tu n'es qu'une petite souillon d'arriviste !

Pimprenelle recule sous la violence des mots. Son visage est mortellement pâle.

- Quoi, tu as peur très chère ? Mais ce n'est rien comparé à ce qu'il t'arrivera si tu continues à t'approcher de lui. Continue de persiffler Luna avec un sourire rageur.

Pimprenelle secoue la tête. Se faisant, elle se redresse.

-Tu es ridicule. Je ne m'approcherais pas de lui, ne t'inquiète pas je sais où est ma place. Dommage que tu manques tellement de confiance en lui et que tu sois obligée de te donner en spectacle ! Rétorque-t-elle. Elle semble s'être reprise. Ses yeux sont flamboyants et ses petits poings serrés, parés à l'attaque.

Luna s'approche d'elle, les yeux tirés en une fente furieuse. Il faut que j'intervienne !

-Luna !

-Emi dégage de là ! Crie Gabriel.

Ce qui se passe ensuite est digne d'un vaudeville. La scène semble se dérouler au ralenti.

Je bondis pour rattraper Luna. Gabriel veut se jeter devant Emilie. Mon père se lève. Ma mère et Mary-Lee poussent un cri horrifié.

Elles touchent le sol au moment où nous parvenons à les attraper. Nous sommes entraînés dans leur chute. Il y a un énorme fracas de vaisselle et un bruit de chaises qui tombent.

Silence dans tout le restaurant.

Enfin, pas tout à fait... il est entrecoupé par les grognements de Luna et les halètements d'Émilie. Merde !

Je roule sur moi-même et porte mon poids sur Luna afin de l'immobiliser. Elle essaye de tirer de toutes ses forces les cheveux d'Emilie.

-LUNA ! Putain, calme-toi !

Elle est devenue dingue ? Emilie arrive à lui immobiliser les bras. Son regard est poignant, on y lit toute sa tristesse et son humiliation.

-Arrête ça ! Lui ordonne t-elle. Sa voix se brise.

Sous moi, je sens le corps svelte de Luna se ramollir. Toute tension semble s'être évaporée de façon subite.

-Je peux te lâcher? Elle acquiesce d'un hochement de tête, son visage tout défait.

Nous nous relevons tous. Toujours ce silence. Heureusement qu'il s'agit d'un endroit un peu sélect. A priori il ne devrait pas y avoir de journalistes.

Le maître d'hôtel est à côté de notre table et nous regarde d'un air consterné.

Je contemple les dégâts. Re-merde.

EMILIE

Je tremble sans pouvoir m'arrêter. Je me laisse conduire par Gabriel vers l'extérieur.

-Tu n'as rien fait chérie. Je ne sais pas ce qu'a vu cette fille en toi mais elle s'est trompée, c'est évident.

Il me prend dans ses bras et sa chaleur m'enveloppe instantanément. Il renifle.

-Ridicule. Conclut-il. Il me relâche et pousse un énorme soupir.