Rebecca a 6 ans lorsqu'elle est enlevée par le chef du gang de son père. Son père les ayant trahis, ils l'ont retrouvé puis tué ainsi que sa mère. Elle a été formée pour tuer, dealer, se battre, c'est une réelle badgirl. À ses 18 ans, elle décide de...
Putain. C'est le seul mot qui me vient en tête quand je découvre où je suis.
Putain c'est pas vrai...
Je me lève du canapé en velour rouge où j'étais apparemment assoupie. Ma tête tourne, je reste immobile quelques secondes pour reprendre mes esprits. Personne d'autre n'est dans la pièce, que je ne reconnais pas d'ailleurs.
Je me presse vers l'immense fenêtre sans rideau, le soleil se lève dehors. Mais je reconnais l'endroit, je suis dans la maison de Roméo, mon chef de gang. Mon sang ne fait qu'un tour, les larmes me montent aux yeux et je sens un noeud ne nouer dans mon estomac.
C'est pas vrai putain, je vais me réveiller.
Réflexe à la con: je me pince le bras. À part gémir comme une conne, je me rend bien compte que ce n'est pas un rêve. Pourquoi je suis ici? Je cours vers la porte et tente de l'ouvrir mais, bien évidemment, elle est fermée. Je me revois encore dans la grande maison, loin de ces problèmes. Je revois le visage de Kyle, tout beau, dans son costume aussi luxueux que le reste de ce qui l'entoure.
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Je force sur la poignée des portes doubles. Rien n'y fait. Je cherche si je peux trouver quelque chose pour ouvrir cette putain de porte mais à part un livre et une bougie, il n'y a rien sur cette foutue table.
En poussant sur la porte, je suis bousculée en arrière, quelqu'un entre. Je recule de quelques pas, main sur la bouche et la gorge qui se noue.
Moi: Roméo...
Roméo: Ma beauté, que tu m'as manqué.
Il ouvre ses bras pour m'enlacer, je recule jusqu'à ce que je touche le mur. Deux de ses hommes armés le suivent.
Roméo: Pourquoi tu m'as fait ça hein? Ma douce Rebecca.
Il est maintenant très proche, trop proche, et son parfum fort me monte directement à la tête, comme avant. Ses hommes, d'une vingtaine d'années, que je ne reconnais pas, me fixent comme des chiens en rute, les yeux pétillants.
Roméo: Parle ma belle, je ne te ferais pas de mal.
Ses doigts caressent ma joue pour remonter jusqu'à mes cheveux, ses bagues en or reflétant dans mes yeux à cause de la lumière.
Moi: Je sais pas, j'ai pas voulu.
Mes jambes tremblent, est ce qu'il va me tuer?
Roméo: Qu'est ce que tu dis?
Les mots ne sortent pas et trop de pensées me viennent en même temps.
Moi: Je suis... désolée.
Il attrape mon bras, passant le sien en dessous. Son gros ventre me répugne, ainsi que sa barbe grisâtre.
Roméo: Bon, viens avec moi, j'ai quelque chose à te demander.
Nous descendons du premier étage, suivis par ses deux hommes. Je n'ose même pas regarder autour, je marche tête baissée sans rien dire. Nous arrivons vers deux portes blindées au sous-sol. L'un des hommes ouvre la première. À l'intérieur, un vieux canapé seulement sur lequel se trouve le reste de nourriture, puis une fenêtre en hauteur en face. Dans le coin, Kyle. Il se colle contre le mur. Son visage fait peur, l'un de ses yeux est bleu, sa joue enflée, presque violette et son costume est arraché à quelques endroits. Je sens ma gorge se nouer à nouveau.
Moi: Kyle... je suis désolée...
Roméo: Alors, c'est qui lui?
J'hésite un instant, je le connais, peu importe la réponse, lui seul décidera de son sort.
Moi: C'est... je... c'est un ami, il n'est pas dans l'histoire, laissez le partir...
Il claque des doigts. BOOM. Kyle tombe au sol et je pose mes deux mains sur ma bouche. Ils venaient de l'abattre, devant moi. Le sang qui dégouline de son corps me donne un haut-le-coeur. Je ne rétorque pas, je mets toutes les chances de mon côté pour survivre.
Code 10: Ne jamais laisser en vie un inconnu au courant de l'existence du gang.
Voilà l'un des codes. Tous doivent être respectés, sous peine de mort en cas de désobéissance. Il y en a une vingtaine. Le premier par exemple:
Code 1: Ne jamais trahir/quitter le gang.
Je m'estime heureuse d'être en vie à cet instant. Mais pourquoi?
*flashback*
Eliza: Tu seras la femme de Roméo et enfantera sa descendance.
*fin du flashback*
Il se dirige maintenant vers l'autre porte et je sais ce qui m'attend. Je mime une envie de vomir qui le retiens quelques secondes.
Roméo: Tout vas bien?
Moi: Je... je pensais à... mes chiens? Où ils sont?
Il mouille ses lèvres d'un air embarrassé, son regard fixant le miens.
Roméo: Ton pitbull n'a pas survécu à l'accident. Il reste ton doberman, dans les cages avec les autres chiens.
Spike...
Mes larmes coulent à flots, je n'avais pas pleuré autant depuis longtemps. Je suis anéantie. Tout semblait se passer pour le mieux et voilà que tout repart à zéro. Putain, pourquoi?
Roméo: Ce n'est qu'un chien mon ange, je vais t'en trouver un autre, bien meilleur.
Je sanglotte sans prononcer un mot, tellement j'ai peur du sort qu'il me réserve, et j'acquiesce comme une débile.
Roméo: Bon, on peut passer à l'autre?
Moi: Non! Attends je...
Je ravale mes larmes et repousse mes cheveux en arrière. Il penche sa tête en frottant sa barbe immonde, comme à son habitude.
Moi: Je suis restée endormie combien de temps?
Roméo: Deux jours déjà, je devrais t'appeler la Belle au bois dormant.
Moi: C'est... pas possible...
Roméo: Bon, assez papoter, ouvrez.
La deuxième porte s'ouvre. Plus lentement. A l'intérieur, la même chose que dans l'autre pièce. Et lui. Il court vers nous, poings serrés. Son visage aussi est amoché, on ne le reconnaîtrais même pas. L'un des hommes le repousse à l'intérieur, le menaçant avec son arme.
Nolan: Rebecca ! Reb !
Moi: Qui... Qui es-tu?
Roméo: Tu ne le connais pas?
Nolan: Reb ! C'est moi ! Nolan !
Ferme là Nolan.
Moi: Non je... je ne me souviens pas.
Roméo: Alors j...
Moi: Non ! Ne le tuez pas ! Je veux me souvenir avant!
Il baisse sa main qu'il avait préparée pour ordonner aux hommes de le tuer.
Mais comment je vais faire pour le sortir de là? Pour nous sortir de là?
Bien sur que je me souviens de sa vielle tête de con ! Mais il me faut une stratégie pour le garder en vie le plus longtemps possible. Nolan observe lentement mes larmes qui ne sont toujours pas sèches. Lui aussi semble avoir du mal à me reconnaître.
Ah oui, l'accident, j'ai dû avoir quelques blessures moi aussi. Je jette un dernier regard au sien avant que la porte ne claque, faisant voler mes cheveux. Je reste figée, pétrifiée. Je suis perdue. Tout est perdu.