Chapitre 47.

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J'entends le bruit du moteur rugir et je regagne le canapé. Lexa et Black viennent se coller à moi. Je me tient le ventre. Je suis certainement entrain de perdre mon enfant. J'en suis même sûre. À cette idée, les larmes ruisselles sur mes joues alors que je croyais ne plus en avoir. Je trouve les toilettes et m'effondre entre mes mains lorsque j'aperçois tout ce sang. Une chose est sûre : si cet enfant est encore en vie, c'est bel et bien un miracle.

Inconsciemment, je croise les doigts. Comme si ça allait arranger les choses. Comme si tout allait bien se terminer. Comme si, avec tout ce que j'ai fais de mal dans ma vie, on m'accorderais cette merveille.

Une fois sortie, je monte à l'étage pour prendre une douche et me vider la tête. Mais comment ? Comment faire pour ne plus penser à rien, alors que de l'autre côté, le père de mon enfant est parti je ne sais où, et va sûrement risquer sa vie ? Et s'il n'était pas le père ?

Mes genoux tremblent et je m'assoies dans la baignoire en rempliant mes jambes contre ma poitrine, totalement désemparée.

Je murmure à moi-même.

Moi: Nolan... Si tu savais à quel point je regrette... Mais putain mais quelle conne !

Si je n'étais pas aussi amochée et mal en point, je me serais frappée.

Je prends une grande respiration, avec l'impression que ce sera la dernière. L'eau qui dégouline sur mon corps m'apaise et le sentiment de réconfort me gagne. Je tiens une nouvelle fois mon ventre, comme un instinct de mère. Et mon enfant, quelle vie aura-t-il ?

Une fois de plus je ne peux retenir une seule pensée positive. Je ne vois qu'un avenir noir, rempli de malheur, de sang et de larmes. J'aurais peut-être dû rester là-bas, avec Roméo, et être traitée comme sa reine.

Cette fois si la baffe part toute seule et elle est si violente que j'en ai mal à la main.

Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ! Rebecca je t'en supplie reprend toi merde ! N'oublies pas qui tu es et d'où tu viens !

En sortant du bain, j'attrape le peignoir que j'avais laissé l'autre jour et l'enfile. Je me sens mieux. Même si toutes mes pensées se mélangent et que je ne vois que le Mal. Je n'ai plus d'espoir. Mais je dois vivre, pour mon enfant. Encore faut-il que lui, voit le jour.

Je me rend dans la chambre pour m'habiller. Quand j'ouvre l'armoire, je reste bouche bée. Chaque fille doit rêver d'avoir un jour un tel dressing. J'attrape une robe au hasard, simple et noire. Le noire a toujours été ma couleur préférée. Je l'enfile et redescends. Une fois en bas, je prend une boisson dans le frigo ainsi que des barres chocolatées. Depuis mes 6 ans, je n'ai jamais eu l'occasion d'en remanger. Le goût du chocolat fondant dans ma bouche me rappelle des souvenirs dans la seconde.

*Flashback*

Papa et maman sont enfin dans leur chambre, dehors il fait tout noir. Je me lève du lit et, à pas de souris, me dirige vers le réfrigérateur bien trop grand pour moi. Je réussis a porter une chaise jusqu'à lui et grimpe dessus pour atteindre les barres chocolatées. Maman les cache ici, je le sais car elle a dit à papa qu'avec la chaleur de l'été, elles allaient fondre. Une bruit venant de derrière me fait sursauter et la lumière s'allume. Je me retourne, les barres dans les mains.

Maman: Qu'est-ce que tu fais petite cachottière ?

Je baisse la tête et repose les barres au frais. Maman vient vers moi et m'enlace. Elle reprend les barres et me souris. Puis elle me porte et nous dirige vers le canapé du salon.

Maman: Moi aussi j'ai une petite faim, tu pourrais m'attendre et partager quand même...

Je souris à mon tour et papa nous rejoins.

Papa: Alors là ! Mes deux princesses qui me cachent des choses !

Moi : Mais non papa, on allait venir te chercher.

Papa et maman se regardent en riant puis papa fait une bisous sur la bouche de maman. Beurk. Je tends une barre à papa qui l'ouvre et la dévore comme un monstre. Je ris et maman aussi. J'aime papa et maman, de tout mon coeur.

*Fin du flashback*

Je n'ai pris qu'une bouchée. Et même si la faim me tord l'estomac, je jette la barre dans la télé, de rage. Je hurle, ce qui fait aboyer les chiens.

Moi: POURQUOI ?! POURQUOI TU ME LES A PRIS ! POURQUOI PAPA TU N'AS RIEN DIT ? MAIS QU'EST-CE QUE TU AS FAIT À NOTRE FAMILLE ?!

J'essuie mes larmes, totalement perdue. Je jette un œil au téléphone. J'ai un message de Nolan.

|De Nolan| Je vais bien, tout se passe bien, c'est une histoire de drogue. Mais il faut qu'on parle.

Je ne répond pas, m'attendant au pire. Alors Kyle vendait de la drogue. Et si lui aussi m'avait caché sa vraie vie ? Si sa fortune venait de son trafic ? Mille et une question surviennent dans mon esprit et je n'arrive plus à penser. Il faut que je me repose, et le bébé aussi. Une minute après avoir fermé les yeux, je m'endors.

Une main me secoue l'épaule, le réveil est difficile. J'ai reconnu Nolan, qui a l'air calme, alors mon cœur a arrêté d'accélérer. Il repousse une de mes mèches et la plaque derrière mon oreille pendant que j'essaye de me lever.

Nolan: Non, reste allongée et repose toi, tout va bien je n'ai rien.

Moi: Alors, raconte.

Il se passe la main dans les cheveux, je ne sais pas comment l'interpréter.

Nolan: Bon, Il vend de la drogue.

Il laisse un silence s'installer. Je fronce les sourcils.

Moi: J'avais bien compris mais ?

Nolan: Tu ne devineras jamais à qui.

Je sens mon visage se décomposer alors que Nolan baisse les yeux et tripote la poche de son short.

Nolan: Pour mon gang. Il les fournis entre autres.

Cette fois-ci je me redresse et lui serre le biceps.

Moi: Mais il t'ont reconnu ! Ils t'ont sûrement suivi ! Nolan putain mais...

Il pose délicatement son doigt sur mes lèvres.

Nolan: Calme toi, c'était des nouveaux, il ne me connaissent pas.

Je le pousse violemment et me lève du canapé, titubant.

Moi: MAIS NOLAN RÉFLÉCHIS !

Ma voix se casse tellement j'ai crié.

Moi: ILS SAVENT QUI TU ES ! TU ES RECHERCHE NOLAN ILS ONT CERTAINEMENT UN DESCRIPTIF OU UNE PHOTO DE TOI !

Il me regarde. Simplement. Et c'est à son tour de se décomposer.

Traquée par mon gang.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant