Il serre de plus en plus fort son téléphone et le balance contre la porte d'entrée. Puis il s'effondre, posant les deux genoux sur le carrelage glacé. Il passe un fois encore une main dans ses cheveux. Black grogne et Lexa le suis.Quant à moi, je reste debout, les bras le long du corps.
Je le savais, il n'y a plus aucun espoir.
Je me rapproche de lui, je ne sais pas d'où je tire cette force, mais je me déplace. Devant lui, je m'agenouille et lui attrape les mains.
Moi: Tant pis, on aura vécu une belle histoire tous les deux.
Il relève la tête, son visage est crispé, comme lorsque je l'ai vu pour la première fois, sous son air de gros dur. Il m'empoigne le bras.
Nolan: Tu vas te laisser abattre alors ? Tu abandonnes ?
Il ne cessera jamais de m'étonner.
Je lève les sourcils.
Moi: Putain t'es sérieux ? C'est toi qui est à terre je te rappelle ! Et où est-ce que tu vois encore une once d'espoir ? J'ai peut-être perdu le bébé et là on est dans la merde ! À quel moment tu as envie de continuer ?! Moi je n'en peux plus !
Il se relève et moi avec. Il me pousse dans le canapé puis se mord la lèvre, jetant un œil sur mes chiens prêts à bondir. Je fais un signe pour les retenir.
Nolan: Tu veux savoir une chose ? J'ai moi aussi perdu l'envie de vivre, et pas seulement à partir de maintenant ! J'ai moi aussi vu et vécu des choses qui font que je n'ai plus le goût de rien ! Et pourtant dès que je t'ai vu j'ai ressenti quelque chose, moi, Nolan, qui ne croyait plus en rien. Je ne savais même pas que je pouvais encore ressentir un seul sentiment dans cette vie de merde.
Moi: Et moi alors ! Je ne ressens pas ça aussi peut-être ?
Il se rapproche mais je recule et me bloque contre la table de cuisine. Il me tient les joues de ses mains douces.
Nolan: J'ai tout fais pour toi, et je ferais tout pour toi. Je ne laisserai personne te faire du mal, en tout cas plus maintenant.
Il caresse ma joue, je le regarde dans les yeux.
Moi: Je te le redemande, ou vois-tu encore de l'espoir ?
Je sens ses mains se crisper et ses veines gonfler. Il les enlève et recule.
Nolan: Alors quoi ? On fait quoi ? Tu veux plus de moi ?
Je détourne le regard vers la fenêtre.
Moi: Ils arriveront bientôt.
Il attrape l'un des vases en porcelaine posé sur une étagère et le jette au sol. Les morceaux volent à travers la pièce et je manque de m'en recevoir un.
Moi: NOLAN !
Je ne sais plus quoi faire, ni comment le calmer. Les chiens ne font qu'aboyer. Il retourne les meubles et brise l'unique miroir du salon, se coupant la main. Le sang coule au sol et il reste droit, en le regardant, ses muscles ont doublé de volume. Puis il sort de la maison alors que je suis toujours collée à la table.
Je n'ai même pas la force de remettre de l'ordre dans la pièce. Je me laisse glissé sur le sol et me met en position fœtale. Si seulement je pouvais tout recommencer.
La nuit est tombée quand Nolan rentre. J'ai réussi à me lever pour me déplacer jusqu'à la chambre à l'étage, puis je n'ai plus bougé. Plus du tout. Je suis restée là, à regarder dans le vide. Je l'entends monter les escaliers qui grincent et ouvrir doucement la porte. Je ne me retourne pas, je continue de contempler le mur, j'ai enfin réussi à ne plus penser. Sa présence se rapproche et le lit s'abaisse avec son poids.
Nolan: Je n'arrive pas à comprendre ce qui se passe dans ta tête, pourquoi tu n'as plus ta rage de tigresse, mais moi je veux te retrouver, ma Rebecca, qui n'a peur de rien. J'ai merdé, mais avec un peu de chance, on s'en sortira.
Je n'ai pas envie de répondre. Je ne bouge pas un cil. Il se rapproche encore et nos bras s'effleurent.
Nolan: Reb, pardonne-moi pour tout à l'heure.
Cette fois il attrape ma main et la serre dans la sienne, pleine de sang séché.
Nolan: Je t'aime, sincèrement. Je... J'ai tellement peur de te perdre Reb. Je t'en pris, je t'en supplie, je pourrais me mettre à genoux devant toi mais... Reprends toi, viens, suis moi, tirons-nous... On a pas besoin de cette baraque de riche, on prend un peu d'argent pour vivre, j'arrête la drogue et vivons une vie normale. Dis oui, Reb, si tu m'aimes toi aussi.
Je tourne enfin la tête pour le fixer. Cette fois, les larmes ne coulent pas, je n'en ai certainement plus. Son regard, ce fameux regard. Nolan. Mon Nolan. Je me penche pour l'embrasser, je m'abandonne à lui. Il retient mon corps qui manque de tomber du lit, mon corps à bout de force. Mon esprit l'a vaincu, je ne trouve plus cette vivacité, car mon esprit est mort.
Il continue de m'embrasser, comme si c'était la dernière fois. Ça l'est peut-être. Les douleurs de mes blessures se réveillent quand il m'attrape la nuque. Sa main glisse sous ma robe et il caresse ma peau abîmée. Je n'ai pas la force de caresser la sienne, ou peut-être pas l'envie. Je ne sais plus. Lui continue de remonter sa main jusqu'à empoigner mon sein. Une vive douleur me prend mais je ne le repousse pas, je n'en ai pas la force. Il arrête de m'embrasser pour blottir sa tête dans mon cou et y laisser des baisers. Je ne bouge pas, mes bras n'arrivent même pas à l'enlacer. Des images se bousculent dans ma tête. Le visage de mes parents, si flous après tant d'années. Celui de Roméo, bien encrée dans a mémoire, qui me forme une boule dans la gorge. Celui de Nolan, qui me sauve, le seul qui me retient en vie.
Moi: Oui.

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Traquée par mon gang.
Novela JuvenilRebecca a 6 ans lorsqu'elle est enlevée par le chef du gang de son père. Son père les ayant trahis, ils l'ont retrouvé puis tué ainsi que sa mère. Elle a été formée pour tuer, dealer, se battre, c'est une réelle badgirl. À ses 18 ans, elle décide de...