Chapitre 33.

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En me retournant vers Pietro, je ne suis pas étonnée de voir qu'il me regardait déjà. Je jette un coup d'oeil par dessus son épaule pour apercevoir Léo, toujours collé au mur, faisant mine de draguer une des serveuses du bar.

Moi: Oh, alors c'est lui?

Je déglutine après avoir prononcé ces mots. Pietro continue de me fixer en hochant la tête verticalement. Évidemment, cet homme à la longue chevelure me fait vraiment peur, et en aucun cas je n'ai envie de l'approcher.

Pourtant, une force intérieur, peut être celle qui m'a mené jusqu'ici, me pousse à faire un pas vers lui. Ce qui je fais, instinctivement. Dans un gang, on écoute son instinct, nous sommes prêts à mourir à tout instant, à risquer nos vies. J'ai dû être trop bien apprise, maintenant je ne contrôle plus rien, un pas devant l'autre, de plus en plus vite et je me rapproche de lui.

J'entends les pas de Pietro derrière, qui essaye sûrement de m'arrêter. Mais c'est lui qui s'arrête, sûrement a-t-il peur de ce gars.

Je suis assez près pour sentir l'odeur qu'il dégage, une forte odeur de sueur, de sexe, et de drogue. L'une des serveuses se retourne vers moi, une grande blonde aux cheveux bouclés, bandeau dans les cheveux et machant un chewing-gum.

???: Qu'est ce qu'elle nous veut la pétasse?

En un éclair, le grand blond se retourne face à moi. Il fait au moins trois... quatre... têtes de plus que moi. Sans rien laisser paraître, je me redresse sur mes hauts talons, fixant la blonde d'un regard méprisant.

Moi: Je voudrais parler à Adriano.

Elle fait les gros yeux, mais à peine a-t-elle le temps d'ouvrir sa sale bouche que le baraqué se dresse devant moi en me rapprochant de lui par la taille.

???: C'est moi, Adriano.

Moi: Eh bien... enchantée.

Il part en éclat de rire en se retournant vers ses camarades, puant l'alcool. Les serveuses, toutes aussi dépourvue de cerveau l'une que l'autre, imitent leur rire en se collant contre lui. Il les dégage en un coup de coude, reprenant son sérieux. Mes joues deviennent chaudes, mes mains moites, je serre un peu plus la chaîne qui me relie à mes fidèles compagnons.

Adriano: Tu veux quoi?

Sa voix si rauque me donne des frissons. Je suis tétanisée face à ce géant. Mais je ne dois pas me laisser abattre. Je me redresse une nouvelle fois, prête à montrer mon vrai caractère.

Moi: Je peux t'offrir un verre? J'ai des choses à dire.

Il est apparemment surpris et écarquille les yeux en se retournant à nouveau vers les autres. Les serveuses me regardent toutes d'un air jaloux en voyant leur héro se diriger au bar avec moi. Curieusement, mes chiens restent silencieux et ne semblent pas lui vouloir de mal. Mais au cas où les choses tourneraient mal, je sais qu'ils sont là.

Moi: Deux whisky s'il vous plaît.

Adriano: J'en prendrais trois.

Il fait un clin d'oeil au barman qui lui apporte directement sans même le faire payer.

Moi: Oh, ce bar est à vous?

Il esquisse un sourire de coin, et je vois les serveuses au loin le fixer, coudes posés et mains contre le menton, rêvant sûrement d'une nuit avec lui.

Adriano: J'suis juste bien connu ici, par contre toi, j't'ai jamais vu.

D'un coup de souffle, je pousse ma mèche de cheveux qui tombait sur mes yeux. Ça le fait rire à nouveau.

Moi: Je suis pas d'ici, et je sais même pas où on est.

Son rire fait retourner toute la salle et plus un bruit ne se fait entendre. Ce qui a l'air de l'énerver.

Adriano: QUOI? UN PROBLÈME?

Le barman se précipite pour attraper un verre et l'astique d'une rapidité étonnante. Les autres reprennent le billard et je croise le regard de Léo qui paraît inquiet, prêt à agir. Je jette un oeil à l'horloge: 23h20.

Adriano: Tu m'as l'air d'être une sacrée nana toi, alors comment tu connais mon nom?

Moi: Eh bien, vous êtes bien connu ici? Vous venez de le dire.

Adriano: Et en plus elle me vovoie. Mais pire, elle est maligne.

Son sourire ne le lâche pas, pendant que je l'amadoue, je cherche en vain un moyen de le faire sortir d'ici. Il se rapproche un peu plus de moi et attrape mon visage d'une seule main. Le barman n'était plus là. Les gens paraissent se forcer à ne pas nous regarder. J'ai l'impression de perdre ma mâchoire instantanément.

Oh non putain ça part en couille. Léo...

Son regard ne se détachant point du miens, je tente par tout les moyens de trouver celui de Léo, en vain. Il éclate de rire encore une fois, puis enlève sa main pour la passer dans ses cheveux.

Adriano: Désolé, c'est plus fort que moi, i'faut qu'je montre qui est le chef ! Comme t'as l'air d'être une tête, faut pas que j'me fasse avoir, mademoiselle.

Je passe ma main sur ma joue, la frottant pour enlever le mal qu'il vient de me causer. Pourtant, je ne suis pas furieuse, mais plutôt excitée à l'idée de découvrir qui se cache derrière cette machine de guerre. Je laisse échapper un sourire à mon tour, montrant que je n'ai pas froid aux yeux. En me redressant, je ne vois pas Léo.

Putain il est où? C'est un piège? Ou il est au toilette? Mais au fait... pourquoi mes chiens n'ont pas réagit quand il...

En baissant la tête, j'aperçois mes chiens allongés au sol, dans le gaz.

Ils les ont drogués?

Je me lève en trombe puis me laisse tomber au sol, près d'eux. Mais une main me relève de force. Adriano.

Adriano: Maint'nant dis moi, qui t'envoie?

Jambes tremblantes, je ne peux m'empêcher de riposter quand même, lui donnant une énorme gifle. Sa tête dure comme du fer ne bouge pas, pourtant ma main me brûle.

Léo... aide moi... où es-tu?

Adriano: J'ai r'péré le p'tit rigolo au coin dans le fond. J'ai tout su d'puis l'début. Mais si tu m'dis qui t'envoie, peut être que toi, t'auras une chance de vivre, j't'écoute?

Traquée par mon gang.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant