Chapitre 35.

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La voiture roule de plus en plus vite, mon cœur s'emballe. Adriano fixe la route sans oublier de jeter un œil sur mes mains pour vérifier que je ne tente rien.

Moi: Prochaine à droite, ensuite tout droit pendant environ trois minutes avant d'arriver.

Adriano: Accélère encore.

Ma tête bascule en arrière contre le siège après la puissante accélération. Une seule chose passe en boucle dans ma tête. Une seule question.

Comment ça va se passer?

J'essuie mes mains moites sur ma robe déchirée. Plus que quelques mètres avant le drame. Enfin le drame, dans un sens, je peux enfin me débarrasser de Roméo. Mais mon angoisse est de ne pas pouvoir m'échapper. Pourtant il m'a promis ma liberté, devrais-je avoir confiance?

Moi: C'est ici.

Adriano: Sortez et tirez sur tout, GO !

Il attrape mon bras et me tire hors de la voiture. Je sors en tombant, ne trouvant plus l'équilibre sur mes talons hauts. Il me relève d'un seul bras, d'une force surpuissante. Je sens sa main passer sous ma gorge, ou plutôt une lame.

Ma vue devient trouble, ma tête tourne, je crois que les effets de l'alcool se manifestent. Je n'entends que des coups de feu. Nous avançons vers les grandes portes. Je penche ma tête vers la droite, dans l'espoir de voir Eliza avec Nolan. Je ne vois que des ombres.

Ma respiration saccadée à l'air de ne pas plaire à Adriano qui me serre de plus en plus la gorge avec son couteau. Une fois à l'intérieur, la fraîcheur m'aide à reprendre mes esprits. Je vois les hommes d'Adriano se disperser, certains montent à l'étage, d'autres parcours les alentours. Devant Adriano qui m'utilise comme otage contre Roméo, je monte les marches jusqu'à arriver en haut.

Moi: L.. Laisse moi retirer mes chaussures, s'il te plait.

Adriano: Ta gueule et aide moi plutôt à trouver cette merde de Roméo.

D'un coup de poing dans le dos, il m'encourage à ne pas désobéir et continuer d'avancer. Mais la tigresse en moi n'accepte pas ça. Je dois me réveiller. Même si ce gars fait deux fois ma taille, possède plus de six fois ma force, je n'ai jamais reculer devant un homme, jamais. D'un coup de pied, j'enlève ma chaussure gauche, puis l'autre, faisant tomber le papier que m'avait glissé Eliza.

Oh putain... J'avais oublié...

Adriano me devançe pour attraper le bout de papier. Son regard se dirige directement vers le miens, intrigué.

Adriano: C'est quoi ça? C'EST QUOI?

Je ne prend pas le risque de me faire tirer dessus par ses hommes qui sont encore près de nous en m'échappant.

Moi: J'avais prévu de me tirer d'ici avec quelqu'un.

Adriano: Alors tu mens pas, tu veux vraiment te casser d'ici.

Je secoue la tête de haut en bas, mais son regard ne s'attendrit pas du tout.

Adriano: Peut-être que tout était prévu au final. Que tu m'amène ici, que tu enlève tes chaussures, que je trouve ce papier, que je me rende à l'endroit et BOOM, je meurs. Tu m'aura pas comme ça Roméo, jamais.

Un sourire malsain apparaît sur son visage. Je suis soulagée d'un côté qu'il croit ça. Mais de l'autre, je me demande toujours comment rejoindre Nolan. Sans rien dire, je continue de marcher jusqu'à la première chambre où gisent déjà deux corps, que je reconnais de suite. Marie et Andréa, les filles qui m'ont préparée. Les larmes me montent aux yeux. Nous sortons de la pièce pour aller vers une autre.

Moi: Je... je crois pas qu'ils soient ici...

D'un main violente il attrape ma mâchoire pour que je le regarde.

Adriano: TU T'FOUS D'MA GUEULE? IL EST OÙ?! TOUT LE MONDE DEHORS !

Il me menace avec son couteau pointé dans mon dos pour descendre en vitesse les escaliers.

Moi: Je sais pas, attends écoute.

Je me retourne vers lui en posant ma main sur son torse, trempé par la sueur, l'empêchant de descendre. il me fusille du regard, pourtant ma main ne bouge pas, je suis décidée à montrer que je n'ai pas peur de lui, que moi aussi, je suis forte.

Moi: Ils étaient aux alentours du bar, en attendant que je te fasse sortir ils étaient aux alentours... Maintenant je ne sais pas, comme j'ai échouée à ma mission, ils doivent être sur le chemin de retour, je crois qu'on est arrivé avant eux.

Il dégage ma main de son torse avant d'attraper mon poignet et de venir postillonner sur mon visage.

Adriano: T'as pas intérêt de mentir cocotte, sinon tu sais ce qui arrivera.

Il me retourne puis me pousse dans les escaliers, heureusement que je n'ai plus mes talons. Une fois en bas, je l'interpelle avant de monter dans sa voiture.

Moi: Attends...

Adriano: QUOI? PUTAIN TU VOIS PAS QU'ON A PAS L'TEMPS LÀ?

Moi: ATTENDS!

Je vois dans son regard qu'il est surpris de mon agressivité. Surtout qu'une femme ose lui répondre en haussant le ton. Il empoigne ma gorge avant de me coller contre la bagnole.

Adriano: Tu t'prends pour qui? T'ose me gueuler dessus hein? HEIN?

Il serre de plus en plus fort, je sens mon sang se couper et mes joues chauffer.

Moi: Ar... Arrê... J...

Je peux respirer l'air à nouveau quelques secondes plus tard. Reprenant mon souffle, il me prend par le bras pour me secouer.

Adriano: Tu crois qu'tu peux rivaliser avec moi? Tu crois qu'c'est moi qui t'obéis? RÉPONDS!

Je tousse pour reprendre ma respiration quand j'entends un aboiement venant du coffre. Avant que je puisse courir pour l'ouvrir, Adriano pose sa main dessus pour m'en empêcher.

Moi: PUTAIN MAIS RENDS MOI MES CHIENS SALE CONNARD !

Il attrape une touffe de mes cheveux pour venir claquer ma tête contre la vitre arrière gauche qui éclate en morceau. Je sens le sang couler sur mon front puis le goût entre dans ma bouche. Complètement sonnée par le coup, j'ai du mal à retrouver ma vision.

Puis sans la moindre idée d'où me vient cette force, je prend un morceau de verre au hasard puis le plante devant moi, à l'aveugle. Malheureusement je ne le touche pas. Par contre, en retour, je reçois une énorme gifle qui me projette dans les graviers. Ma robe se déchire encore plus pour laisser apparaître mes sous vêtements. Dans un effort surhumain, je lève ma main pour l'empêcher de continuer de me battre.

Moi: Stop... S'il.. te plait... Je suis... de ton côté.

Il me relève et ma plaque à nouveau contre la portière.

Adriano: C'est moi qui décide ok? Alors tu monte tout de suite.

Il me balance à l'arrière, ma tête devient si lourde que je ne peux ouvrir les yeux. Le sang chaud qui coule de mon front rejoint ma bouche.

Moi: Nolan... Je suis... désolé.

Adriano: Nolan?

Traquée par mon gang.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant