Traquée par mon gang.

Chapitre 36.

Je n'ai pas le temps de prononcer d'autres mots que mes paupières se ferment, me plongeant dans le noir complet.

Quelques minutes plus tard, je suis réveillé par une énorme gifle. Celle d'Adriano bien-sûr. Je me lève de la banquette arrière en sursaut pour reprendre ma respiration. Ma tête me fait mal, je découvre que le sang a un peu sécher quand j'effleure mon front. La voiture est arrêtée et Adriano sort de la voiture en me tirant à nouveau vers lui. Il me plaque contre celle-ci en me tenant la gorge.

Adriano: T'as parlé d'un certain Nolan hein? Il est où ce con?

C'est dents serrées qu'il prononce ces mots avec haine.

Il connait Nolan?

Je tente d'ouvrir les yeux avec difficulté, ma tête tourne et je n'ai plus d'équilibre. En ouvrant les yeux, je m'aperçoit que mon œil droit est trop gonflé pour que je puisse l'ouvrir en entier.

Moi: No... Nolan oui...

Il me secoue de plus belle, croyant que ça me fera parler plus vite.

Adriano: Il est où? Il est avec Roméo c'est ça?!

Moi: M... Mais non on devait... s'échapper.

Je n'ai plus de force, si ses bras ne me tenaient pas, je m'écroulerai au sol. Je n'ai jamais été autant battue par un homme. Violée oui, mais pas battue. Avec le peu de force qu'il me reste, j'essaie de reculer à tâtons pour trouver le siège arrière et m'y asseoir. Je ne peux empêcher les larmes de couler. Tant pis, tout est perdu. Qu'il me tue de ses propres mains sur le champs.

Adriano: Marco, va rejoindre les autres et ramenez le moi ! J'attendrais ici avec la fille.

Il me lève du siège avant que le voiture ne démarre. Je plonge tête baissé sur son torse dur comme du fer. Je titube jusqu'aux marches, encore une fois il me retient de ne pas tomber. Pieds nues dans les graviers, je ne ressens même plus la douleur, tellement celle de ma tête est forte.

Moi: Tu... connais Nolan?

Ma mâchoire douloureuse m'empêche de bien articuler et je respire difficilement.

Il me laisse tomber sur les marches pour que je m'y assoie, puis fait de même en se posant à côté de moi. Les mains sur la tête, il regarde le sol avant de relever d'une main sa longue chevelure.

Adriano: C'est simple.

Il marque une pause en me fixant de ses yeux bleus intenses. Et c'est dans ceux-ci que je reconnu un certain éclat, comme ceux que j'avais vu à un moment de ma vie.

Moi: Tu... es son...

Adriano: Frère, j'suis son frère ouais, et cet enculé c'est bien foutu d'ma gueule.

Je ne peux m'empêcher d'accéléré ma respiration, tout devient si flou dans ma tête. Je me tiens le crâne, manquant de peu de partir en avant si il ne m'avait pas rattrapé.

Moi: Qu'est-ce qu'il... t'as fait?

Il se relève, tournant à présent en rond devant moi.

Adriano: C'est trop long, et pourquoi je te raconterai ça? T'es du côté de l'ennemi.

Je fond en larmes, me laissant tomber en arrière et regardant d'un œil le plafond décoré, flouté par mes larmes.

Il me relève d'un coup, tenant mon menton, accroupi face à moi.

Moi: Je suis de ton côté... Putain...

Adriano: Je parle de Nolan, t'es du côté de Nolan.

Moi: Mais qu'est-ce qu'il a pu te faire bordel.

Adriano: Tu veux savoir? Vraiment? D'ailleurs putain mais comment il est arrivé ici, chez Roméo?!

Il se relève à nouveau pour faire les cents pas.

Moi: Je l'aime.

Les larmes continuent de perler sur mes joues et les lampadaires qui éclairent la cour sont les seuls choses que j'aperçois entre deux larmes. Il se rapproche de moi pour me secouer encore.

Je crois que je vais vomir.

Bien vu, je vomis après m'être dis cette phrase. Adriano recule d'un pas avant de faire le tour pour me tenir les épaules. J'essuie ma bouche avec un bout de la robe que je venais de craquer.

Adriano: Il a fait l'con. Il aurait pas du.

Moi: Mais quoi putain? Quoi?!

Adriano: Il t'as pas tout dis j'crois ma p'tite.

Moi: Alors dis moi...

Adriano: Il avait 16 ans, il a commencé à avoir des mauvaises fréquentations. J'ai 5 ans de plus, alors je faisais attention à lui. Mais j'ai pas vu le coup venir. Il est entré dans un gang, un gang encore plus grand que le tiens, avec un chef bien plus violent que Roméo, comme tu ne peux l'imaginer. Ils ont commencé à lui ordonner de tuer des gens...

Il marque une pause, montrant un soupçon d'émotions, de sentiments, comme s'il avait tout de même un cœur.

Adriano: Puis pour vérifier qu'il était fidèle au gang... Il lui ont dit de nous tuer nous, sa famille. J'ai réussi à lui retirer l'arme qu'il avait utilisé sur nos parents. Depuis je le chasse, je veux lui faire payer.

La bouche mi-ouverte, les larmes qui continuent de couler sans s'arrêter, je me laisse tomber contre lui. Comment Nolan a-t-il pu faire ça? Est-ce vrai?

Adriano: Depuis j'chasse les gang, j'leur en veux d'avoir rendu mon frère dans cet état.

Moi: Je... J...

Rien à faire, les mots ne sortent pas, je suis sous le choc. Reprenant peu à peu mes esprits après un long silence gênant pendant que j'essaye de calmer mes larmes, je me relève.

Adriano: J'suis désolé de t'avoir frappé, j'croyais vraiment à un piège.

Pour la première fois, il me tend une main que j'hésitais à prendre. Malgré la peur, je me laisse tenté par son geste. Il me baise la main avant de me prendre comme une princesse pour me ramener dans un des fauteuils de l'entrée. Après quelques minutes dans la grande cuisine, il revient avec des glaçons dans un mouchoir pour me le poser contre mon front.

Moi: Merci...

Adriano: S'ils reviennent avec Roméo, je te laisserai partir comme je t'ai promis.

Moi: Si non...

Adriano: Tu devras venir avec moi.

J'appuie un peu plus fort les glaçons sur ma tête en fermant les yeux.

Moi: Tant que j'ai mes chiens... ça me va...

Il sourit. Je ne l'avais jamais remarqué avant, mais il ressemble tellement à Nolan. Je me perd à nouveau dans son regard.

Adriano: T'as un vrai caractère de guerrière, la première que je rencontre. Pourtant j'en ai vu des femmes, j'en ai eu. Toutes aussi inintéressantes les unes comme les autres, n'attendant qu'une chose, que je leur montre que c'est moi le chef.

Il s'accroupi à nouveau face à moi, grimaçant.

Sa jambe ! La morsure de Black !

Adriano: Ton chien a une mâchoire bien féroce en tout cas.

Je souris à mon tour. Sauf que ce sourire est de courte durée.