L'Ensorceleuse

Chapitre 33

PDV Tristan

- Megan ! Crié-je.

Mais elle s'était déjà enfuie. Je suis complètement paumé.
Finalement je n'aurais pas dû l'inviter à danser. Ça aurait été mieux que tout le monde nous regardent comme si nous cassions l'ambiance plutôt que de partager cette danse avec elle. Car pendant cette danse j'ai éprouvé quelque chose d'interdit, quelque chose contre nature que j'avais déjà éprouvé quand j'étais venu chez elle pour la tuer et que j'en avait été incapable. J'ai l'impression que je n'en serais jamais capable.

Et j'ai peur de comprendre. Elle était tellement belle... Elle est tellement différente des autres créatures de la nuit. Elle était tellement douce et chaude dans mes bras, mon cœur battait fortement dans ma poitrine, me communiquant sa joie.
Elle était comme une bouée de sauvetage dans un océan de tristesse et moi comme un homme perdu en train de se noyer.

Je peux encore sentir son odeur sur moi. Et j'aime ça, ça me donne des sortes de papillons dans le ventre. Je n'avais jamais ressenti ce que j'ai ressenti dans les bras de Megan. J'étais bien, tellement bien... Un bien être que je n'avais pas ressenti depuis la mort de mes parents.

Mais c'est une sorcière et ma raison me souffle que c'est mal. Que je ne devrais pas penser à elle de cette façon, que j'aurais déjà dû la tuer avant qu'elle ne m'ensorcelle de la sorte. Car à présent il est trop tard, elle m'a piégé.

Je manque soudain d'air. Les étudiants deviennent brusquement trop bruyants et ma tête commence à tourner. J'ai besoin de sortir de ce gymnase oppressant. Alors sans plus attendre je fonce vers la sortie.

Une fois a l'abris de l'agitation de la fête, mon mal de crâne s'estompe et je peux respirer librement. Je déambule dans les couloirs de la fac sans savoir où je vais. Je me surprends à chercher Megan. Je secoue la tête, pourquoi voudrais-je la voir ? Je n'ai rien à lui dire. Il faut tout simplement que je l'oublie.

"Plus facile à dire qu'à faire mon pote"

Mais la ferme !

Je sors de l'établissement pour profiter du calme de la nuit. Traversant une allée de fleurs, je m'approche d'un grand arbre centenaire qui domine le parc de l'université. Il est environ minuit et la lune l'éclaire magnifiquement lui donnant un côté féerique. C'est une superbe nuit étoilée sans l'ombre d'un nuage pour la gâcher.

- Ouille !

Je sursaute à l'entente de ce cri, je me croyais seul. Tournant la tête de coté, mon regard se pose sur la personne à l'origine de ce crie plaintif.

- Tu me marches sur les cheveux abruti ! S'exclame une Megan en colère.

PDV Megan

Je suis tranquillement allongée à l'ombre du vieux chêne, mes yeux se ferment cherchant à profiter du calme du parc en cette heure tardive. J'ai toujours mon masque sur moi. Il n'ai pas gênant et j'aime le porter. C'est comme si je pouvais être quelqu'un d'autre le temps de cette soirée.

Je commence à réfléchir à ce que je dois faire concernant Tristan quand je sens soudainement une petite douleur à l'arrière de la tête. Quelqu'un me marche sur les cheveux ! Qui qu'il soit, il va le regretter, je ne suis vraiment pas d'humeur courtoise ce soir.