L'Ensorceleuse

Chapitre 44

PDV Megan

Nous courons depuis plusieurs heures dans les bois sombres. Enfin quand je dis "nous" je veux dire les loup-garous. Car les sorcières ne peuvent voir dans le noir et encore moins courir. Chacune des huit sorcières qui se sont portées volontaire pour secourir les aïeules chevauchent un loup-garou. Pour ma part c'est simple, Amarok ne me laisserait jamais monter sur le dos d'un autre loup.
Callie quand à elle est sur Garet tandis que Jenna s'est installée sur Jean. Un loup de la "meute au loup bleu" s'est proposé à Rebecca de la porter. Un beau jeune homme d'ailleurs qui ne dois pas laisser la sorcière aux chevaux de jais indifférente.

Nous sommes donc huit sorcières et seize loup-garous provenant des trois meutes qui courent à travers une forêt sombre sur les traces des vampires.

La fatigue commence à se faire ressentir aussi je désespère de garder les yeux ouverts. Je m'accroche à la fourrure brune de mon loup pour ne pas tomber.

-"Tu peux dormir Megan, il ne se passera rien ce soir, nous somme encore loin des vampires"

- D'accord, merci, murmuré-je à Amarok les paupières lourdes.

J'enserre son cou de mes bras et me cale sur son dos. On ne le croirait pas comme ça mais les loup-garous sont hyper confortables !

Je tombe vite dans les bras de Morphée, bercer par le doux balancer de la course de mon ami.

***

Du sang. Beaucoup de sang. Et des cris, beaucoup de hurlements. De la haine. De la douleur. Des pleurs. Des familles et des meutes détruites, des vies prises. Un loup gisant au sol, sa belle fourrure rouge de sang. Des larmes. Un cœur fissuré qui se craquelle encore plus. Un éclair argenté aussi pointu qu'une canine de vampire. Une trahison. Une vengeance.

Je hurle, je hurle pour échapper à cette horreur. Je hurle pour échapper à ma vision, à notre destin. Des bras m'attrapent et me serrent contre un torse chaud et protecteur. Une odeur que je connais si bien qu'elle me réconforte me chatouillent les narines et une voix grave me supplie :

- Réveille toi Megan, réveille toi ! Ce n'est qu'un rêve, reviens !

Je me laisse guider par cette voix apaisante et fini par ouvrir les yeux.

- Amarok ! Soupiré-je avec soulagement.

Quelque chose de liquide coule sur mes joues et j'y porte la main.

"Merde mais depuis quand je pleure en public ?"

- Chut ! Tout va bien ma belle, tout va bien, me réconforte le loup-garou.

Il pose un doigt sur mes joues et enlève les larmes d'un mouvement extrêmement tendre.
Je me rends soudain compte que tout le monde me regarde étrangement.

- Tu hurlais dans ton sommeil, m'explique mon ami.

Je me redresse et sors de la cachette sécurisée de ses bras. Je regarde alors un à un tous nos compagnons de voyage qui me dévisagent les obligeant à baisser les yeux devant mon regard glacial.

- J'ai eu une vision mes sœurs, énoncé-je finalement aux sorcières.

Toutes se précipitent alors sur moi et commencent à parler en même temps donnant l'illusion d'être dans un poulailler. Les loup-garous eux se crispent. Ils n'aiment pas beaucoup la divination.