L'Ensorceleuse

Chapitre 27

Média: Amarok en loup

PDV Megan

Il est revenu. Il est revenu pour finir ce qu'il avait commencé chez Morgane Strega. Comment ais-je pu être aussi bête ? Comment ais-je pu penser une seule seconde qu'il m'avait aidé ? Qu'il avait voulu me sauver la vie ? Comment ais-je pu éprouver de la reconnaissance envers un Chasseur ?

On dirait bien que même si la vie m'a toujours apprit que les Chasseurs sont mes ennemis les plus redoutables j'avais tout de même espéré que celui-là soit différent.
Et maintenant je me sens comme trahie.

"Quelle idiote ! Bien sûr que ce Chasseur veut ma mort, comme tous les autres !
Et bien Traqueur, prépare toi à souffrir !"

Je regarde mon loup qui s'est fidèlement placé devant moi pour me protéger de mon ennemi.

"- C'est bon Meg ? Vous avez fini de bavarder ou tu veux carrément lui proposer du thé ?" Me demande mentalement un Amarok impatient.

Seul un loup-garou peut parler mentalement à sa sorcière ou avec sa meute, je dois donc lui répondre tout haut.

- Fais toi plaisir mon beau ! Lui répondé-je avec un sourire sadique.

Amarok ne se fait pas prier et s'élance sur notre prochaine victime tous crocs dehors.

Je contemple le prochain cadavre avec suffisance. Ce dernier continu de me fixer. Enfin je crois qu'il me fixe. Il faut dire qu'avec leur stupide capuche rabattue sur le visage, on ne peut pas les voir. En tout cas sa tête est tournée dans ma direction et il ne prête aucune attention au loup-garou qui va lui déchiqueter le torse dans 3-2-1...

Je n'ai pas compris. Comment a-t-il fait ?
Il s'est simplement décalé d'un pas sur le côté et d'un coup d'épée il a dévié la trajectoire du loup. Je n'ai jamais vu un Chasseur réussir ce prodige.
En effet un loup-garou possède une grande force et presque rien ne peut lui résister. Mais on dirait que cette épée fait partie des quelques exceptions.

L'épée légendaire fend à nouveau l'air et vient s'écraser avec une vitesse et une puissance incroyable sur Amarok qui n'a pas le temps d'esquiver. La lame s'enfonce dans son corps de loup au niveau de son flanc et le coup le projette brutalement dans un coin du hall.

A la vue de ce spectacle, mes sens se figent d'horreur. Pour la seconde fois de ma vie, la peur me surprend face à un Chasseur. Je m'immobilise. j'ai peur non pas pour moi, cela fait longtemps que je ne me préoccupe plus de mon sort. Mais j'ai peur pour Amarok. Comme j'ai eu peur pour ma mère 14 ans plus tôt.
Je ne supporterai jamais de voir mon fidèle loup s'éteindre comme l'a fait ma mère.

J'ai l'impression d'avoir à nouveau 5 ans. Je suis à nouveau cette petite fille cachée dans un placard à regarder sans rien faire l'affreux spectacle qui s'offre à elle.
Les images se superposent, mon passé et le présent se confondent.
Je vois mon fidèle loup écroulé dans un coin du hall de ma maison. Je vois le Traqueur s'approcher de lui, son épée prête à frapper.

Je vois ma mère se faire attraper les cheveux par un Chasseur. Je vois l'autre Chasseur s'approcher d'elle son pieu prêt à frapper.

Et je suis là, paralysée par la peur.
Je suis toujours sur les escaliers.
Je suis toujours cachée dans le placard.
Et je ne peux aider la personne que j'aime car je ne pas peux utiliser mes pouvoirs.
Mes pouvoirs sont bloqués par le bouclier anti-sort du Chasseur.
Mes pouvoirs ne se sont pas encore manifester.

Je ne peux rien faire pour ma mère.
Je ne peux rien faire pour Amarok.

"Réveille toi Megan ! Tu n'es plus cette petite fille de 5 ans ! Tu es maintenant une sorcière, tu es l'Ensorceleuse !"

Pour une fois ma conscience me vient en aide. Elle a raison. Je ne peux pas rester figée sur place, je dois faire quelque chose, je ne peux pas laisser mon pire cauchemar se répéter.

Flashback

- "Ça va aller ma chérie, tu vas t'en sortir je le sais, tu vas devenir très puissante, articule ma mère avec peine.
Ce sont des Chasseurs Megan, ils nous chassent depuis toujours, ne les laisses jamais t'avoir ma chérie, jamais tu m'entends ?"

Fin du flashback

D'un coup je sors de ma torpeur et descends les escaliers le plus vite possible. Je saute les dernières marches et atterris gracieusement à quelques pas du Traqueur.
Je le vois lever son épée meurtrière et avant qu'il ne l'abatte sur mon loup qui peine à se relever je me place entre eux et lance un merveilleux coup de pied bien placé au Chasseur.

- Dans le mile ! Sourié-je.

PDV Tristan

Outch !

Je suis plié en deux tellement la douleur est grande. J'ai beau être entraîné à souffrir, je ne m'habituerai jamais à cette torture. Et pour ma défense, je ne l'ai vraiment pas vu venir !
J'étais sur le point d'achever l'autre chien quand Megan est apparue entre moi et ma cible. Elle a fait une belle pirouette sur elle même avant de lancer son pied là où ça fait très, très mal.
Je me suis écroulé comme une crotte en lâchant mon épée. Je suis tellement surpris que je n'arrive pas à reprendre mon souffle.

"Qu'est-ce qui lui a prit ?"

Le comportement de Megan est étrange. Une sorcière ne se met jamais entre son loup-garou et une arme. C'est au loup de la protéger. La sorcière est censée l'aider de plus loin avec sa magie. Je n'ai jamais croisé une sorcière qui se jette dans la bataille pour protéger son loup-garou.
Jamais je n'aurais imaginé ce petit diable capable de se battre comme ça. Son coup de pied était puissant, comme si elle s'était entraînée à se battre au corps à corps. Et c'est une première chez les sorcières qui ne se salissent jamais les mains.

Megan se penche sur mon épée échouée à ses pieds et la saisie. J'entends le démon que j'ai frappé pousser un hurlement strident. Ce n'est pas un hurlement de douleur. Non c'est un appel. Il appelle d'autres loup-garous.
Merde ! Je dois me dépêcher de les éliminer avant qu'une meute ne débarque.
Je me relève tant bien que mal et j'oublie le loup. De toute façon il est trop mal au point pour me porter préjudice. Il est déjà perdu.

Je fais face à Megan ma véritable ennemie. Son visage n'affiche plus cette expression suffisante qui m'agaçait ni cet air ironique et méprisant qui me donnait envie de l'envoyer en enfer. Non là elle est sérieuse et concentrée. C'est un combat à mort et un seul de nous deux survivra.

Pendant quelques instants, on ne fait que se jauger du regard, analysant les moindres gestes et déplacements de l'autre. Nous formons comme un cercle, bougeant en même temps dans le même sens. Elle a toujours mon épée en main et je ne peux que compter sur ma force physique et mon entraînement.

Elle regarde une dernière fois Amarok, incapable de se relever avec sa blessure au flanc. Puis alors que j'allais profiter de ce moment d'inattention pour charger, elle me regarde à nouveau et bondit sur moi en poussant un crie de rage où perce du désespoir, mon épée levée prête à empaler son maître.