Chapitre 3: Margot & les Gaulois.

5 1 0
                                    


    Un sifflement strident, la fit sursauter, hébétée elle se redressa sur ses oreillers et vit Deimos* qui la fixait de ses petits yeux :

-Ton maître a besoin de toi humaine, en route !

En un instant, elle se retrouva dans la tanière du démon.

- Que dois-je faire Maître ?

L'heure de te racheter a sonnée. Tu vas te rendre à l'Oppidum gaulois et t'y faire accepter, je te fais confiance pour trouver quelques ruses.

-Que dois-je chercher ?

-Tous les renseignements que tu pourras sur leur grand prêtre, le druide appelé Calix et ses rapports avec le monde divin. J'ai de fortes raisons de croire que Calix est en contact avec eux, alors fouine et trouve !

PARENTHESE

Ce que la noirceur ne disait pas et qui l'inquiétait, c'était que, juste après le départ de son associé, un matin, le grand corbeau aux yeux de rubis s'était réfugié dans le royaume des ténèbres. L'oiseau diabolique avait été chassé par le druide et sa magie terrestre du dos de la déesse clef.

FIN

Alors que dans le bourg gaulois, tous comme à l'accoutumée se livraient à divers travaux, un des enfants arriva en courant vers Almerix.

-Hé bien petit, te voilà bien essoufflé !

-Chef, vite venez, il y a une étrangère qui veut vous voir.

-Une étrangère ! Par Toutatis*, allons-y !

C'est ainsi que le chef Almerix et le petit gaulois firent la connaissance de Margot.

Pauvrement vêtue, sale, les cheveux emmêlés et pieds nus, elle faisait pitié à voir.

Bonjour grand chef, dit-elle, j'ai besoin d'aide, je n'en puis plus, je marche depuis des jours sans croiser âme qui vive, je meurs de faim et de soif, ayez pitié, aidez-moi... Sur ces mots elle s'effondra sur l'herbe.

Almerix fit appeler les femmes et l'inconnue se retrouva dans la hutte des gens de passage*.

Elle dormit deux longs jours, veillée par la fille du chef, la ravissante Belisima*. Le troisième jour elle se réveilla enfin, reposée. Elle avala goulûment la bolée de soupe et tout ce que lui offrit la gauloise.

Carlix avertit par Belisima entra.

-Bonjour inconnue, sois la bienvenue chez nous, je suis le druide de ce bourg, je viens donc voir comment tu te portes et si tu as besoin d'une de mes médecines.

Margot ouvrit enfin la bouche :

-Bonjour à vous deux et merci de m'avoir accueillie.

Calix sourit, cela tu le dois à notre chef Almerix, le père de cette ravissante demoiselle. Bon voyons, lèves-toi que je puisse t'ausculter.

Margot obéit et le druide fit son examen.

-Bon tout à l'air d'aller pour le mieux, Margot.

-Comment savez-vous mon prénom ?

-Tu as délirée pendant ta fièvre, et c'est ainsi que nous l'avons appris, mentit sans vergogne Calix.

-Je te fais porter un flacon de potion qui t'aidera à reprendre des forces, ne t'inquiètes pas, ce ne sont que des plantes.

Et moi dit Belisama, je te fais envoyer de quoi te vêtir, ma servante te donnera aussi un bon bain aux étuves*, à tout à l'heure Margot et surtout fais comme chez toi !

Les gaulois disparus, Margot se releva et fit le tour de la hutte, elle s'assit auprès de la flambée centrale et regarda curieusement autour d'elle. Bon me voici dans la place pensa-t-elle, ce druide est bien curieux et surtout très futé !

Une jolie petite gauloise entra, mettant fin à ses pensées.

Elle l'entraina 'aux étuves' où elle l'aida à se laver, avec cette boule* sans nom dont le peuple des Gaules était si fier. Séchée et habillée de propre, elle suivit la gauloise chez Calix. Ce dernier l'invita à entrer et lui donna le flacon de médecine. Curieuse, elle regardait l'univers de ce druide dont son maitre se méfiait.

Calix calmement continuait à remuer ses mixtures, tout en tournant les pages de son grimoire aux enluminures* parfaites et incompréhensibles pour un profane.

Comment Margot, malgré toute sa science du mal, aurait-elle pu deviner que cet homme sans âge qui se tenait devant elle, l'air d'avoir la tête dans les nuages, était en fait le seul et unique représentant de sa race chez les mortels. Que nul ne connaissait son âge. Qu'il avait, des centaines d'années plutôt, étudié dans la seule université druidique qui eut existée.

Que son maître fut Ogmios* le druide des druides et que, quand il décida de se retirer il fit don à Carlix des plus secrets des pouvoirs druidiques. Sans parler de tous les autres mystères que son regard profond gardait précieusement.

Si Margot avait su ne serait-ce qu'un dixième de cela, elle aurait surement pris la meilleure des solutions, la fuite !

Mais au royaume du mal, l'obéissance aveugle domine ! Alors sans peur, elle continua sa mission.

Le peuple des Gaules l'accueillit comme une des leurs, très vite elle s'adapta à cette vie simple et joyeuse, parfois au cœur de la nuit, la petite flamme de ce qui fut la jeune et douce Margot tremblait légèrement...

Peut-on réellement savoir jusqu'à quel point la lumière de son âme d'enfant survit envers et contre tout ?


YUMANA : La Fille des UniversTome II.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant