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Quand je me lève, je suis dans la chambre, Aymen est dos a moi, je me retourne pour bien le regarder. Il se retourne a son tour.  Lui- tu veux vraiment aller bosser? 
Moi- oui
Lui- vas-y mais t'as intérêt que la maison reste propre  Je fais un "oui" de la tête . il s'en va.
Le lendemain, je m'empresse de le dire a Ness, elle est contente pour moi. J'appelle la patronne ,elle me dit que je peux commencer dès demain.
La journée passe lentement, j'ai tellement hâte de commencer. Le soir Aymen rentre accompagnée de la fille de la dernière fois. On s'échange quelques mots de politesse pas que j'en avais envie mais j'avais peur de l'attitude de Aymen.
Ils ont passé la nuit ensemble. J'ignore ce que Aymen lui a dit à mon sujet mais elle a l'aire sympa cette fille elle doit sûrement croire qu'elle ne fait rien de mal. J'ai pas fermé l'oeil de la nuit. pourquoi s'en prendre a moi si il a encore toutes ces filles.
Je pensais qu'il avait laissé tout ça vu que maintenant il m'avait moi.  Mon réveil sonne, je vais prendre une douche, une fois le petit dejeuner pret ,je toque a la porte de la chambre, la fille est déjà levé elle regardait dans le dressing.
J'ignorais ce qu'elle cherchait et cela m'importer peu. Je rentre prend mes affaires et je vais me changer. Une fois prête je me rend a mon travail.
La journée de travail se passe, ça m'a permis de changer les idées, avec Ness on a fait que rigoler , la journée se termine et je rentre.  En rentrant, j'ai failli avoir une attaque, l'appartement était retourné.
Malgré la fatigue, je m'empresse de tout ranger, la honte si Ness serait monter. Je me pose sur le canapé et fini par m'endormir. Je suis réveillée par Aymen qui me demande de lui faire a manger. Il mange et on va se coucher.
Ne trouvant pas le sommeil,je me retourne vers lui.
Il paraît tellement innocent . Je le regarde le coeur battant comme un fou. 
Moi- t'es beau, Aymen si tu savais comment j'ai mal, mon amour pour toi me rend mal, je voudrais qu'une chose que tu arrête tes bêtises que tu te range enfin, je te demande rien d'autre ,je veux pas que tu m'aime juste que tu change, stp Aymen 
Je le regarde encore les larmes aux yeux. Je m'yattendais pas, il a ouvert les yeux. J'ai stressé comme pas possible,j'avais peur de sa réaction . 
Lui- hmm quoi?
Moi- rien 
Lui- Nissa ça va? 
Moi- euh.. Oui
Lui- dors
Il s'avance et me prend dans ses bras. J'étais bien comme transportée.
Ce soir la,je crois bien, c'est l'une de mes meilleures nuits. J'ignorais s'il m'avait entendu. Et si c'était le cas, est-ce que mes paroles y etaient pour quelque chose . 
Les jours passent,et c'est la même routine. Entre le travail, et Aymen. Avec Aymen rien n'a changé, sauf qu'on se parle un peu plus. C'est pas des conversations longues ou intéressantes mais des petits échanges sur une personne de la cité, une émission de télé... Ce soir la il paraissait calme, on commentait un reportage sur les quartier.  Lui- n'importe quoi rien qu'il film ce qu'il veulent 
Moi- si c'est filmé c'est que ça doit être vrai en plus c'est toujours comme ça 
Lui- qu'est ce que t'en sais toi? Pour eux zeema c'est passe temps mais c'est pas ça c'est un travail, y a pas le choix 
Moi- y a toujours le choix , regarde ton frère Soufiane , Bilal ils ont leur petites vies loin de tout ça 
Lui- mdr t'es trop naïve sérieux, tu crois Soufiane il s'est construit comment? Pareil Bilal avant que ton père le fasse chef dans sa boite il bicravait c'est juste que eux ils se sont pas fait chopper faut pas être aveugle presque tout le monde traine dans ça 
Moi- ouais mais ils ont arrêté c'est l'essentiel ,vous..vous rendez pas compte le mal que vous faites autour de vous, vous pensez a qu'a votre gueule, on s'en fiche de l'argent que vous ramenez si c'est pour vous voir une fois tous les mois ,c'est..c'est dure quand vous êtes pas la
Lui- t'es sérieuse tu pleures la? Tranquille tes frères ils sont rangés maintenant 
Moi- oui mais..mais toi non 
Lui- dehka qu'est ce que tu t'en fou de moi! Crois pas que c'est parce qu'on est marié je vais arrêté ,t'as pas de compte a me rendre, si un jour je tombe refait ta vie je me trouverai une autre keh tranquille
  Je le regardais, il disait d'une façon ,c'était normal pour lui , rien ne le touche.Je savais déjà tout ça, mais l'entendre de sa propre bouche ça fait un truc.
J'ai essuyé mes larmes avant de lui donner raison. J'aurais peut-être du lui dire ce que j'avais sur le coeur, mais sa phrase m'avait blessé, rien ne servait a que j'en rajoute .
On a plus reparler,il semblait trop pris par ses pensées. 
Les jours passent et se ressemblent. Avec Aymen on ne se parle plus. Je sens qu'il veut me pousser a bout. Les coups se font plus violents et plus présents, les rapports sont plus violents aussi. Je sais pas ce qu'il cherche ,peut-être a me détruire a me faire mourir.
Je ne verse plus de larmes, malgré la douleur et mon mal être intérieur je fais tout pour montrer mon semblant de force. Tout le monde semble avoir remarqué quelque chose, mais j'essaie de faire bonne figure. Nesserine veut que je lui parle,mais pour lui dire quoi? Avec Aymen, je m'accroche a l'espoir qu'il changera, il a réussi a me mettre en tête que c'est de ma faute. Après chaque violence , ma voisine vient demander ce qu'il se passe.
Ce jour la, je crois les cris d'Aymen étaient plus forts. Ça toque fort a la porte, Aymen va ouvrir. J'entends la voix d'un homme et une femme. 
Homme- police monsieur, on nous a signalé des cris
Aymen- y a rien, c'est une dispute de couple 
Femme- on peut rentrer svp
Aymen- je vois pas pourquoi faire 
Aymen- ohoh vous faite quoi la?! 
Je relève la tête, deux policiers étaient en face de moi. Aymen était derrière, la femme vient vers moi. Elle me rassure,comme quoi tout va bien se passer, que je n'ai plus a avoir peur. L'autre policier passe les menottes a Aymen qui ne dit rien, ils s'en vont.
La femme reste avec moi, je suis complètement perdue. Aymen était en sursis et par ma faute il allait repartir en prison. Je ne réponds pas aux multiples questions qu'elle me pose. Le SAMU finit par arrivé, je suis conduite a l'hôpital.  A l'hôpital, je passe quelques examens de routines.
Une femme essaie de me parler, elle tente d'en savoir un peu plus, mais je ne dis rien. Elle utilisait des mots que je n'osais pas employé. Elle parlait de violence conjugale, de porter plainte, mais il en était hors de question. 
Elle- vous voulez qu'on prévienne quelqu'un? 
Moi- non ça ira
Peu de temps après, deux policiers sont la, ils me demandent encore pour le plainte, ils m'expliquent que je n'ai pas a avoir peur de lui, que l'État me protégerait.
Je ne croyais pas un mot de ce qu'ils me disaient, ils en a avaient rien a faire, ce qui comptait c'était de mettre Aymen en prison. Après avoir refusé de porter plainte, ils m'expliquent que mon mari sera quand même garder en GAV jusqu'à demain. Je rentre chez moi seule. 
Le lendemain, j'attends Aymen. J'ai préparé a manger il ne devrait pas tarder. Il finit par rentrer . il était accompagné de mon frère Amine. A voir leur regarde je pensais ils allaient me sauter dessus.
Amine me prend dans ses bras, Aymen lui est parti se doucher. 
Amine- tu pouvais pas me prévenir toi
Moi- de quoi? 
Lui- bah qu'il a été emmené je serais venu passer la nuit ici hegouna
Moi- ah ouais j'ai pas pensé smeh
Lui- ça va sinon? Tu supporte? 
Moi- Oui Oui, bah il faut.
Lui- je t'avais dis c'est pas un mec pour toi je le connais il est pas prêt a se poser
Moi- pff on disait la même chose de toi et pourtant  On a plus reparler.
Aymen est sorti de la douche. On a mangé mon frère est partie. On était que tous les deux. A un moment on s'est regardé, il s'est avancé. Je me demandais ce qu'il me voulait.
Il s'est approché et m'a pris dans ses bras, j'ai pas pu me retenir et j'ai fondue en larmes. Il disait rien,Il se contentait de me serrer contre lui. 
Lui- pourquoi tu pleures ta race?
Moi- j'ai eu peur, Aymen..j'ai pas envie tu rentres en prison ,désolée 
Lui- c'est rien aller calme toi J'ai fini par me calmer et me détacher de lui.
Il m'a pris le visage entre ses mains. Il me regardait d'une façon jamais vu encore.  Lui- t'es une guerrière même pas t'as peur de moi
Moi- mdr non j'ai..j'ai confiance en toi
Lui- tu devrais pas Après avoir dit ça ,il m'a lâché et il est parti. J'ai rien compris. Mais peu importe ce qu'il dira, je serais toujours la, je garde espoir qu'un jour il changera et qu'il sera meilleur.
Après ce jour la, Aymen rentrait tous les soirs, mais jamais dans son état normal. Dans ces moments la je savais pas réagir, ne savais pas quoi faire,il pouvait être doux comme il pouvait être violent. Dans les moments ou il était "cool" il lui arrivait de s'excuser. 
Ma vie continuait son rythme. Entre le travail et la maison j'avais plus trop le temps. Tout le monde se portait bien autour de nous, j'avais l'impression de ne pas vu le dans le même monde qu'eux.
J'étais dans mon univers de souffrance, et de tristesse, j'avais cette impression que Aymen et moi on était lié par notre mal être, lui aussi n'allait pas bien, trop de choses le tourmentaient trop de chose le bouffaient de l'intérieur.
Pas un sourire sur notre visage, pas un rire, il m'avait tout pris, ma joie, mes sourires, mes rires, pour remplacer par les larmes et la tristesse, il m'arrivait parfois de douter de mon amour, mais il suffisait que je le regarde pour que tout mes sentiments reviennent.
La vie a été rude avec lui,alors il faisait la même chose avec moi, c'était comme ça que je me consolais.  Ma vie, mes jours se ressemblent, je n'ai même plus envie que ça change. Ma routine dépourvu de tout bonheur me réconfortait les coups d'Aymen me donnaient de l'importance a ses yeux, les nuits avec lui me détruisaient chaque jour un peu plus mais encore une fois j'étais importante a ses yeux.
Ma vie arrivait presque a me plaire. Des paroles folle, dépourvu de sens, mais c'était ce que je pensais. 
Ce matin la je me suis levée, c'était un week end, j'ai eu un pré sentiment que ça allait. Changer, et c'est en voyant Aymen que ça s'est concrétiser.

Chronique d'Anissa- Ce bébé nous a sauvés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant