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Un jour, je rentrais du boulot, avec Kamel on est allé au restaurant.
Après avoir manger, il me regarde, je fuis son regard, autant que je peux. Je me sentais gênée, j'appréhendais ce qu'il allait me dire.
Il se lance enfin, je l'ai regardé, j'ai affiché un sourire alors qu'au fond de moi ses mots me brûlaient.
Lui- Anissa je t'aime
Je l'ai regardé, ses mots résonnaient dans ma tête, j'avais tellement attendu le jour ou j'entendrais ça, mais ces mots la je les voulais de toi Aymen.
Je voulais que ça soit toi qui me dise mon premier "je t'aime" .
Je l'ai regardé, il est tellement tout ce que je veux, a une chose près ce n'est pas toi. Pourquoi? pourquoi aymen tu n'as pas su m'aimer? Pourquoi n'as tu pas su voir en moi ce que Kamel lui a su? Pourquoi Aymen t'as tout gâcher nous? J'ai pas pu lui répondre a son "je t'aime" je pouvais pas lui mentir sur ça.
Je crois qu'il a fini par comprendre.
On est rentré a la maison.
"Les jours passent mais ça ne compte pas J'ai tant de mal à vivre, ivre De ce parfum si différent du tien Pire, j'ai compté chaque minute qui me retient à lui Comme si j'étais ma propre prisonnière Ca fait bientôt un an qu'il m'a sauvé de toi"
J'ai passé la nuit a regarder au loin, je me demande ce que tu fais, ce que tu deviens, si tu as accepté mon fils, est ce que tu penses à moi? Est ce que tu regrettes? J'ai tellement de question te concernant Aymen, mais jamais je n'aurais mes réponses.
Kamel passe ses mains autour de moi, son touché, son odeur, ce n'est pas la même que la tienne.
Je me retourne et me blottie dans ses bras. Lui- tu finiras par l'oublier
Mon amour pour toi est-il tellement puissant qu'il m'est impossible de le cacher? Je ne veux plus t'aimer, je ne veux plus penser a toi, je veux tout oublier, Aymen je t'en prie sort de mes pensées!
"Souvent je me demande où j'en serais pour toi Souvent je me demande ce que tu fais, où tu es, qui tu aimes... Sors de mes pensées J'ai changé d'adresse, de numéro merci J'ai balancé tes lettres et tes défauts même si J'ai fait semblant d'avoir trouvé la force Je garde au plus profond de moi tout c'que tu m'as aimé"
Avec Kamel tout va bien, je tente de faire des efforts, je me force pour lui rendre ce qu'il me donne.
Je ne veux pas qu'il voit que mes sentiments pour lui ne sont pas a la hauteur des siens. Je suis attachée a lui, mais de la a parler d'amour ... Aymen est dans mon coeur, des fois je me dis que je vais mourir avec cette amour, peut-être même a cause de cet amour. Je ne sais pas si aimer a ce point n'est pas de la folle, quoiqu'il en soit je dois oublier.
Sûrement que lui m'a déjà remplacer, surment que lui ne pense pas a moi, surment que lui...
Les jours passent, les mois défilent, Kamel me fait rêver, j'ai fini par l'aimer.
Non je n'ai pas oublié Aymen, mais je vis malgré les sentiments.
Je n'aurais jamais Aymen, alors autant vivre comme il le faut.
Le jour de mes 20 ans, je me lève dans ses bras, cet homme me rend heureuse. Je le regarde,tentant de comprendre ce qu'il me trouve, il n'est pas comme les autres, non lui il est simple, ne se prend pas la t'être, et laisse les choses se faire par elles même.
Il ouvre enfin les yeux, j'aimerais que ce moment dure a jamais, que le temps soit en pause.
Lui- sbah Noor ma femme
Moi- sbah kheir bien dormi?
Lui- magnifique, alors ça fait quoi d'avoir 20 ans?
Moi- rien, tu me dis pas bon anniversaire? Lui- si approche
Ses lèvres ne sont pas comme les tienne, sa tendresse n'est pas comme la tienne, seul toi a le secret de me faire frémir en un seul touché.
J'ai passé la journée avec lui, mais c'est avec toi que je voudrais être.
Ce soir il a une surprise pour moi.
Je repense a il y a un an, quand j'ai du passé mon anniversaire seule, tu ne connais même pas ma date, alors que moi je connais tout de toi. Aymen, je t'en veux mais si tu reviens je serais à toi.
"J'essaye de t'oublier avec un autre, Le temps ne semble pas gommer tes fautes J'essaye mais rien n'y fait je ne peux pas, je ne veux pas, Je n'y arrive pas, je ne l'aime pas comme toi J'essaye de me soigner avec un autre Qui tente en vain de racheter tes fautes Il semble si parfait mais rien n'y fait je capitule, Je ne peux pas je ne l'aime pas comme toi"
Je m'habille, puis je vais le rejoindre, j'ai le coeur qui palpite. Je sais pas ou est ce qu'il m'emmène.
Après quelques heures de routes, on arrive au bord de la plage. Je le regarde et lui souris. Sur le sable main dans la main, j'aimerais que ce moment n'est jamais existe, j'aimerais que ce moment s'arrête, mon coeur me brûle, me brûle de pas être a tes cotes. Je m'arrête et regarde Kamel, il me sourit, je le vois, je le sens, mais je ne veux pas. Alors avant qu'il ne se lance je le fait, dans l'espoir de ne pas le blesser. Moi- Kamel je suis désolée, mais... Je peux pas. T'es quelqu'un de bien, je suis énormément attachée a toi, mais j'ai encore trop de sentiments pour lui, depuis le début tu vis dans son ombre, pas un seul instant ne passe sans que je pense a lui, je compare avec toi et je n'ai pas envie de te faire perdre ton temps alors que je sais que mon amour pour lui est maladif.
Kamel- tranquille, viens la
"Je ne l'aime pas comme toi Dis moi seulement pourquoi ? Tu me restes comme ça... Je veux t'oublier Reprends tes rêves et disparaît Car je veux l'aimer comme toi..."
Il me prend dans bras, puis on fait demi tour, je regrette déjà ce que je viens de lui dire, mais une voix me dit que c'est le mieux.
Moi- tu m'en veux pas?
Lui- non je savais de toute manière, juste que la je sais pas quoi faire avec ma bague Il me montre la bague qu'il m'avait acheté. Je l'ai pas prise ça n'aurait servi a rien. Il a fini par la garder. Après ça Kamel a quitté l'appartement. On est resté de très bon potes.
On a passé un mois de vacances ensemble, j'aimais la vie que je menais mais j'avais cette impression que ce n'etait'pas ma vie. Aujourd'hui mon fils fête ses un an.
Je me demande s'il marche, s'il parle, à qui est ce qu'il ressemble.
Je pense à Aymen aussi: est ce qu'il a changé, est ce qu'il n'est pas encore en prison? Puis toute ma famille, je me demande ce qu'ils sont tous devenus ,ils me manquent tous énormément et Aymen est celui que j'ai le plus envie de revoir.
Ça peut paraître bizarre, normalement c'est lui que je devrais détesté mais pourtant c'est lui qui me manque le plus.
J'ai appelé des centaines de fois chez moi, entendre la voix de ma mère, celle de mes soeurs, de mes frères, j'avais besoin de ma famille, parce que malgré tout, c'était eux mon pilier,sans eux je ne suis rien.
Il m'arrive parfois de penser a mon retour, a quelles seraient leurs réactions, est ce qu'ils me comprendrait? Est ce que ma mère me pardonnera? Et mon père? Et mes frère?
Ma "mort" a du les toucher, peut-être même les anéantir. Mais je n'avais pas le choix, oui je n'avais pas le choix.
C'était mon bonheur contre le leur, égoïste? Peut-être que je le suis. J'ai pensé a moi, mais pourtant je ne suis pas heureuse, je me sens pas a ma place ici, dans ce quartier, tout me rappelle avant, tout me rappelle ma vie d'avant.
Ces filles discrètes qui me rappellent Ness et mes soeurs, ces teneurs de murs qui me rappellent mes frères, ces filles faciles qui me rappellent mon quotidien avec Aymen, ces flics qui débarquent, tout absolument me rappelaient d'où je venais.
J'ai pris la décision de déménager, je me suis retrouvée a Lyon dans une petite résidence calme. Je me suis installée, je passais mon temps a regarder dehors, je n'avais pas trouver de travail alors je vivais sur mes économies.
Dehors c'est toujours la même, cette vieille femme avec ses deux chiens, cette maman débordée par ses trois enfants, ce couple qui vit dans un nuage, puis ces filles, avec leurs longs voiles, et leur robe.
Toujours a la même heure, je les vois venir, a leur mains des livres. Leur visage sont dissimulés derrière un voile.
Je ne les comprends pas.
Un jour j'ai pris la décision d'en savoir un plus sur ces filles, elles m'intriguaient, leur mains gantés, leurs vêtement traînant par terre, le visage voilés, je voulais comprendre, alors je suis sortie, je les ai suivi.
Elles sont entrées dans le bâtiment collé au mien. J'y suis entrée a mon tour, mais elles n'étaient plus la.
Sur la porte d'un local, il y avait une feuille avec des horaires d'ouverture. J'ai hésité a sonner mais finalement je ne l'ai pas fait. Les jours qui ont suivi, je regardais toujours ces filles, je voulais absolument savoir qui elles étaient, voir leur visage et comprendre alors un jour je les ai suivi, j'ai attendu qu'elles sortent de leur local pour les suivre dans l'autre sens.
Oui je passais pour une folle, mais ma curiosité était plus forte. Je les ai suivi, elles se séparaient peu a peu. J'ai alors décidé de rentrer chez moi en abandonnant cette idée ridicule.
Les mois passent, je me sens terriblement seule, pour passer le temps je sors au parc juste en face il m'arrive de rester la bas des journées entières malgré le froid.
Je regarde les petits enfants défiler,jouer,rire,je regarde ces mamans riant aux éclats,applaudissant le moindre geste de leur enfant puis j'imagine mon fils, est ce qu'il grandit, est ce qu'il connaît des moments de bonheur pareil? Je ne peux m'empêcher de laisser échapper une larme que je m'empresse d'effacer, je n'ai pas le droit de pleurer, c'est moi qui suis partie, a moi d'assumer . je sens une main se poser sur mon épaule.
Elle- t'as le droit de pleurer ma soeur, je sais pas ce que tu vis mais sache que Allah a dit " après la difficulté vient certes la facilité"
Je la regarde, lui sourit, puis ne peut m'empêcher de pleurer.
Je pleure dans ses bras, je ne la connais pas, mais j'avais envie de la connaître, je savais au plus profond de moi que cette rencontre était un bien.

Chronique d'Anissa- Ce bébé nous a sauvés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant