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Je prends ma veste, j'ai la main en sang, je sors de cet appartement, ou je laisse une partie de moi.
Je conduis jusqu'au quartier. La nuit commençait a tomber.
Dehors toujours les mêmes tête, je trace sans calculer personne.
Je monte, arrivé devant la porte,j'hésite a entrer. Je finis par actionner la poignée mais c'est fermé, je sonne donc.
Ma mère m'ouvre, en me voyant elle s'est direct mis a pleurer. Je suis rentré et je l'ai prise dans mes bras.
Yemma- mon fils!
Moi- Elle est partie yemma, partie putain,je vais faire quoi sans elle hein?
Elle- chute calme toi Aymen In Sha Allah kheir Ouais j'aurais beau avoir 24 ans frère je pleure dans les bras de ma mère.
Je suis encore qu'un enfant, un enfant confronté a la disparition de ceux qu'il aime. J'ai besoin d'un point de repère, quelqu'un sur qui m'appuyer et cette personne c'est ma reine, ma mère.
Elle tente de me réconforter, elle s'accroche a moi comme elle peut, mais elle est trop petite a yemma,alors c'est limite si je la porte pas. Je finis par la lâcher.
Elle- vient mon fils, y a Allah c'est quoi encore ta main la?
Moi- c'est rien je vais mettre de l'eau.
Je me regarde sur le miroir, j'ai des cernes de fou. Je suis fatigué, je suis plus que le reflet de moi même.
Anissa...rien laisse tomber. Je vais au salon, ma mère est la, je m'allonge la tête sur ses cuisses.
Dans cette position tout enfant se sent en sécurité. Je regarde ma mère et j'ai la rage en moi, je repense a tout ce qu'elle a enduré pour nous, ce mari violent, souvent absent et je me rends compte que je n'ai fait que reproduire ce schéma avec Anissa, je suis un putain de bâtard.
Moi- elle me manque
Elle- je sais mon fils, a nous aussi elle nous manque, tu sais elle t'aimait beaucoup, c'était...mskina benthi
Moi- putain yemma c'est moi qui l'ai tué, c'est a cause de moi
Elle- dis pas n'importe quoi
Moi- c'est vrai, je.. Je l'ai frappé, insulté, yemma je regrette mais c'est trop tard. Elle méritait pas tout ce que je lui faisais, elle a jamais rien dit et a toujours jouer la comédie ,je suis pas un homme bordel j'ai détruit ma soeur, ma femme
J'ai passé la soirée avec ma mère, juste en sa présence, on ne parlait pas, je crois que chacun dans son coin mesurer les conséquences de ses choix, et le poids des regrets.
Y a pas pire que le regret, c'est même pire que la mort. Nesserine a fini par rentrer avec le bébé, je la regardais s'en occupé. Ma soeur et Anissa c'est les mêmes, deux guerrieres.
Je sais que la Ness est détruite de l'intérieur mais elle ne laisse rien paraître. Je finis par aller dans ma chambre.
J'ai passé la nuit a cogiter. C'est trop tard pour regretter, je sais pas ce que t'en pense Anissa mais je crois que je vais partir.
C'est trop dur, tout me rappel toi, tout me ramène a toi, faut que j'oublie.
La vie elle fait pas de cadeau, j'ai perdu les gens que j'aimais, a croire que la vie s'acharne sur moi, mais en vrai je crois je l'ai mérite, j'ai jamais rien fait de bien dans ma pute d'existence.
Ton goss il fait que pleurer c'est hard, tu dois surment le voir. Ness elle fait une très bonne mère, tu m'as vue elle essaie de gardzer la face, mais on sait, toi et moi, que ça va pas durer qu'un jour elle lâchera tout. Je sais pas ce que t'en dis, mais je pense que c'est mieux si le petit grandi avec ta famille, avec ta mère, elle lui apportera ce dont il a besoin.
J'ai pas vraiment envie qu'il grandisse sous mes yeux, c'est ton fils, et je veux oublier chaque souvenir qui es lié a toi.
Le revoilà qui pleure, tu l'entends, la vie c'est une migraine,faut lui faire comprendre que les hommes!ça pleurent pas.
Moi je pleure mais c'est pas pareil, moi j'ai perdu ma femme, celle que j'aime.
Ah si au fond c'est pareil, il a perdu sa mère, il est plus en droit de pleurer que moi. Ça fait trois jours, que je suis dans cette chambre.
J'ai pas la notion du temps, seul l'appel a la prière qui retenti dans la maison me donne l'heure a peu près. J'ai pas fermé l'oeil une seule fois, j'ai passé mon temps a lui parler, a rattraper le temps que j'ai perdu.
Anissa est la, près de moi, je crois devenir fou, même son odeur est la. J'ai besoin de lui parler, de faire le deuil a ma manière.
Je t'ai tout dit, tu sais tout maintenant, je crois que j'ai jamais autant raconter ma vie. T'imagines tu serais la encore? Non vas-y laisse tomber...
J'ai qu'une envie c'est de prendre ma veste, ma vago et me rendre a Nice pour te ramener. J'ai encore du mal avec l'idée que tu sois morte, je crois que c'est l'espoir de te revoir un jour qui m'empêche de faire face a la verité, a cette foutu vérité.
C'est fini la déprime, aujourd'hui je me reprends en main. Bah ouais faut bien que ton fils soit le plus beau dans sa poussette et pour ça il faut des sous.
Je te vois venir, j'arrêterai pas Nissa, surtout pas maintenant, je n'ai aucune raison de!le faire ,et je ne sais faire que ça.
La rue c'est ce qui va m'aider a t'oublier, l'argent, les braquages, la drogue, tout ça va occuper mon esprit, mais je te promet Nissa je retoucherais plus a aucune femme. Une fois douché, habillé, je capte mes frères pour une soirée tranquille.
Avant de sortir je cherche les filles, elles sont pas la. Ton fils dort dans le lit de Ness, il est en sécurité t'inquiète pas.
Je sais pas si je dois le laisser seul. Je suis sur le point de sortir, il se met a crier, je t'ai dit c'est pas ton fils pour rien. Vasy nique Ness va revenir dans pas longtemps.
Je referme la porte et je m'en vais.

Chronique d'Anissa- Ce bébé nous a sauvés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant