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J'ai donc mis un voile et on est parti. Les conférences se sont enchaîné.
A la fin de l'après midi, on sort.
Je rigolais avec les filles, on était dans un coin en attendant que les quelques frères qui étaient encore la partent quelques minutes après, je me retourne.
Tout est remonté en moi, toutes ces années, mes blessures, mes joies, tout absolument tout. Je les suivais du regard, comment? Pourquoi?
Tant de questions se bousculaient dans ma tête. Sarah m'a tiré, je crois que mon regard devenait trop insistant sur les frères.
Je me retourne vers elle, les larmes aux yeux. 
Moi- c'est lui
Elle- Non?! 
Moi- si c'est lui, c'est Aymen
Elle- Non arrête
Elle s'est terminée mais ils étaient plus la. Mais non je n'avais pas rêvé, c'était bien lui. Je l'ai reconnu, son sourire, sa façon de se tenir, ça peut pas être quelqu'un d'autre c'est lui.
Je l'ai reconnu mon coeur la reconnu. Mais.. Mais comment? Pourquoi il était la? La barbe, le qamis, tout ça fait sa beauté, il a tellement changé, il a l'aire d'aller bien, et Kaïs? Pourquoi Kaïs était pas avec lui?  Moi- si Sarah c'est lui je l'ai reconnu
Elle- tu nous avais pas dit que ton homme était un frère 
Moi- parce qu'il l'était pas, c'est.. Il était pas comme ça 
Elle- la preuve que tout le monde peut changer.
J'étais encore sous le coup de la surprise. Je m'y attendais pas et je pense que si quelqu'un me l'aurait dit je l'aurais pas cru. Aymen a t'il finalement changer? A t'il finalement quitté la rue? J'arrive pas a y croire, mais pourquoi? Je devrais être heureuse il es enfin arriver a ce que je voulais, mais la surprise était trop grande, le changement trop brusque!
J'ai passé la nuit a penser, j'essayais de me souvenir de son nouveau visage, mais la seule image que j'avais était celle de Aymen roi de la rue.
Le lendemain, j'ai réveillé les filles, on devait retourner a la mosquée. Je devais être sûre que c'était lui. Une fois la bas, y avaient des frères mais pas de Aymen.
Alors tout ça était faux? C'était mon cerveau qui me jouait des tours, ou alors son manque qui devait trop pesant 
Sarah- t'inquiète pas ma belle ça se trouve c'était lui mais qu'il est juste pas la 
Moi- non laisse tomber, je sais pas comment j'ai fait pour croire que c'était lui, Aymen il est pas comme ça.
Les jours continuent de passer. Le mari de Noura est revenu, du coup Sarah et moi on a du partir. J'avais envie de rentrer, du coup avec Sarah on a pris des billets direction chez moi.
J'ai beaucoup stressé, j'avais peur qu'on me reconnaisse, malgré ma couleur de cheveux, mon style de vêtement que j'avais changé, je restais quand même reconnaissable.
Une fois a la gare de ma ville, je n'osais plus bouger, Sarah m'a regardé et elle a explosé de rire. 
Elle- ne me dis pas que t'as peur
Moi- rigole mais j'ai pas envie de me faire reconnaître
Elle- mais attends tu m'avais dit tu voulais rentrer chez toi
Moi- bah je suis chez moi la, mais.. Je suis pas encore prête a leur faire fasse
Elle- comme tu veux, aller viens 
Je la suis.
On rentre dans les toilettes, elle me sort un jilbeb et un voile, j'en file le tout
Maintenant je savais qu'on allait pas me reconnaître parce que simplement on me voyait pas! On est sorti de la gare et on est allée direction la mosquée.
On a attendu un peu et une soeur est venue nous chercher. 
Ça fait une semaine que je suis de retour. Aicha la soeur qui nous a accueilli est très gentille. Avec Sarah on a chercher des cours de religion on a finit par trouver.
Pour ne pas me faire prendre, je met le voile, ça ne m'amuse pas parce que pour moi, le voile c'est quelque chose de sacré qui doit être mis avec le coeur.
Mais je n'avais pas trop le choix. Un jour on était au marché avec les filles, on faisait nos courses, et la je me suis arrêtée.
Je les ai regardé, elles avaient changé, leur visage cerné reflétaient leur fatigue, sûrement du au travail.
J'avais les larmes aux yeux, je ne cessais de les fixer
J'avais envie de les prendre dans mes bras et de leur demander pardon pour tout.  Sarah- ma soeur qu'est ce que t'as? 
Moi- regarde discrètement la bas, discrètement, c'est ma mère et ma belle mère 
Sarah- non?! 
Moi- heureusement que j'ai dis discrètement
Sarah et la discrétion c'est comme l'eau et l'huile ça va pas ensemble.
Évidement ma mère a remarqué qu'on les regardais, du coup elles sont venus vers nous. 
Maman- Salem aleikoum benthi, depuis tout a l'heure tu nous regarde avec ta copine y a un problème? 
Sarah- euh.ah.. Désolée, c'est juste que.. Vous ressemblez beaucoup a ma mère que Allah lui fasse miséricorde 
Maman- ah d'accord, qu'Allah te facilite alors ma fille, t'es jolie( euh juste tu peux pas la voir maman)
Elles finissent par partir, mais se retournent a plusieurs reprises. Je sais pas si c'est son amour maternelle qui parlait en elle, mais ça m'a fait mal de voir son regard aussi triste. Je suis un monstre, un monstre qui tue les gens autour de lui.
On finit nos courses et on rentre. Ma "rencontre" avec ma mère m'avait beaucoup bouleversé. Mais une chose m'a marqué, Kaïs n'était pas avec elle, et je doute que ma mère l'ai laissé tout seul, ou même a Kenza.
Peut-être qu'il est chez khelti, ou alors que c'est Aymen qui le garde.
Si c'est lui, ça serait... Je sais pas vraiment comment réagir, mais après tout je n'ai rien a dire, si c'est lui qui s'en occupe il aurait au moins eu le courage de le faire contrairement a moi.
Avec Sarah, on se rend souvent a la mosquée près de chez nous.
Elle assez loin de mon quartier. J'ai été surprise de voir mon frère Amine la bas. Il avait changé, il avait embelli, la barbe le rendait beau. 
Moi- c'est mon frère Amine 
Elle- Non? Et Aicha Aïcha tu connais pas quelqu'un ici? Je veux Amine comme mari, il est trop beau! 
Moi- calme toi c'est mon frère
Elle- bah tant mieux non? 
Cette fille est folle. On a continué a parler des frères qui cherchaient a se marier. Aïcha et Sarah voulaient se marier du coup elle s'impatienter
Je sais pas pourquoi, mais je me sens mieux depuis quelques jours, avoir revu ma mère, khelti et mon frère m'a fait plaisir, j'aimerais revoir les autres.
Avec les filles on menait notre petite vie tranquille, sans prise de tête.
Avec Sarah on a décidé de trouver un appartement plus près du local ou on prenait les cours.
Ça nous a beaucoup facilité, parce que du coup ça nous évitait des minutes de trajet.  Un vendredi, comme d'habitude on se rendait a notre cours.
Mais ce jour la, ce n'était pas le frère qui donnait les cours d'habitude qui parlait, non ce jour la j'ai cru rêver. Ce n'était pas possible, lui? 
Lui- Salem Aleikoum wa Rahmatuh Allah wa Barakatuh mes chers frères et soeurs... 
Je n'ai plus rien écouter. Trop prise par sa voix. Trop de question dans ma tête. Il parlait, parlait, je voyais autour de moi les soeurs s'empressaient de tout prendre en note, moi je me contentais de retourner la tête a droite, a gauche, j'essayais de comprendre. Non c'était une blague, une fois le cours fini, je fixais devant moi. J'étais déconnectée de toute la salle. J'entendais les soeurs m'appelaient, mais les voix me semblaient loin.
Sarah- oukhty ça va? 
Moi- oui oui ,c'est lui, Sarah c'est lui!
Je la regardais les larmes aux yeux.
Elle m'a pris dans ses bras.
J'ai pleuré, je comprenais pas pourquoi je pleurais. Surment le manque, la surprise.  Sarah- calme toi, ça va aller 
Moi- c'est lui Sarah, c'est Aymen, Aymen  Sarah- calme toi hbiba c'est rien, c'est bien s'il a changé, t'es pas contente?
Moi- je.. Je sais pas, oui c'est bien.
J'ai fini par me calmer. Je devais voir le bon cote de la chose, il avait quitté la rue, c'était tout ce que je voulais depuis le temps, alors pourquoi est ce que ça me faisait pas plaisir? J'avais du mal a accepter, a accepter son changement, parce qu'au fond je me disais qu'il avait changer pour une femme, et j'étais jalouse de cette femme, je me demandais pourquoi il n'avait pas changer pour moi.
J'ai aussi pensé a mon fils, est-ce que ce changement avait poussé Aymen a s'occuper de mon fils, dans ce cas la mon fils allait avoir une éducation digne de ce nom. 
On a fini par sortir du local. J'ai battu mon voile. Des frères étaient encore la, j'attendais que Sarah sorte, je regardais les frères, ils rigolaient tous, puis j'ai vu Aymen sortir, les autres frères sont allés le féliciter. Il était beau, encore plus beau.
Y avait cette chose qui se dégageait de lui, cette lumière, cette assurance.
Mon frère Amine était la aussi, ils étaient beau.  Sarah a fini par sortir, on est rentré. Depuis ce jour, voir Aymen dans le local est devenu une habitude. Il ne ratait pas un seul cours, tout le monde disait du bien de lui. Des fois j'entendais des soeurs parlaient de lui, elles disaient qu'il cherchait a se marier. Ça m'a beaucoup touché, il m'avait oublier. Non, je ne sais même pas pourquoi je dis qu'il m'avait oublié, il ne m'a jamais aimé alors m'oublier, refaire sa vie ne devait surment pas lui demander beaucoup d'effort. A chaque fois j'entendais ces filles, je n'avais qu'une envie, leur dire d'arrêter, que Aymen etait marié et que j'étais sa femme. Mais c'était pas possible, j'étais morte.  C'était un jour, avec les filles on s'est rendu chez une soeur dans mon quartier, pour une vente privée.
Après une après midi entre soeur, on était en voiture, quand je les ai vu main dans la main qui traverser la route.
C'était donc ça, ils m'avaient oublier, refait leur vie. Je n'étais plus qu'un souvenir dans leur vie. Ils semblaient tellement heureux.

Chronique d'Anissa- Ce bébé nous a sauvés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant