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Ce soir la avec Aymen on a passé la nuit ensemble.
C'était pas comme la première fois, la j'en avais pas envie, malgré que c'était mon mari j'avais l'impression d'être salie, c'est difficile a dire mais a ses yeux je n'étais qu'une fille parmi tant d'autre. Il avait oublié que avant j'étais sa petite soeur de coeur.
Dans ses bras, je me suis mise a imaginer un avenir a deux, cette nuit la m'avait redonné espoir en des jours meilleurs, mais si seulement je savais que ce n'était que le début d'une descente aux enfers. 
Le lendemain, je me lève et le le laisse dormir. Je fais ce que j'ai a faire.
La journée passe lentement, Aymen n'est pas sorti de la chambre. Je le laisse, peut-être qu'il a besoin d'être seul.
Le soir,il sort enfin, il parait stressé ,énervé alors je ne parle pas. Après avoir mangé, il s'habille et sort, voyant qu'il avait oublié les clefs de sa voiture je cours derrière lui pour lui passer.
Il était encore dans le couloir. 
Moi- Aymen? 
Il se retourne et sans me répondre,fonce sur moi. Je n'ai rien vu venir, sa main a atterri sur ma joue.
Automatiquement, et vue la douleur mes yeux se remplissent d'eau. Je le regarde tentant de comprendre son geste.
La haine se lisait sur son visage, il m'attrape par les cheveux, me forçant a me mettre a terre, je ne me débat pas, j'ai conscience que je ne ferais pas le poids.
Je le regarde toujours, je ne le reconnaît pas, je ne reconnaît pas l'homme que j'aime, celui avec qui j'ai grandi, ce n'est n'y le Aymen de la rue, non le Aymen qui se trouvait près de moi était haineux,tellement enragé que son visage ne reflétait rien d'autre que sa colère.
Je le suppliait de me lâcher, la douleur était insupportable. Je vous parle de la douleur physique, parce que la douleur morale ça fait tellement longtemps que je la supporte que j'en ai l'habitude . 
Moi- Ay.. Tu..tu me..fait mal 
Lui- je te fais mal sale pute ! Jamais tu prononce mon prénom de ta gueule de keh
Sa phrase était rythmée par des coups, au début c'était juste des claques, puis c'était des coups plus violents, a chacun de mes cris Il y mettait plus de force, alors j'ai arrêté de crier dans l'espoir qu'il s'arrête.
Il s'arrête. Il ouvre la porte. 
Voix- j'ai entendu des cris j'espère que tout va bien
Lui- ouais ouais ça va Il referme la porte. Me regarde, je baisse le regard, trop honteuse de ce qui venait de se passer. Il ré ouvre la porte et s'en va. Je me relève avec difficulté et je vais me coucher. 
Ça fait quelques heures que je tente de dormir, mais le sommeil me fuit, ou alors c'est mon corps trop douloureux qui m'empêche de dormir.
Je ne pleure plus, je tente juste de comprendre a quel moment j'ai fait un mauvais pas, a quel moment est ce que ça a dérapé, mais j'ai beau réfléchir jusqu'à en avoir mal au crâne je ne trouve pas la raison.
C'est donc ça être amoureuse? Souffrir, tout le temps? Sans répits ?  Je sens le lit bouger, ça ne peut qu'être Aymen, je ne bouge pas, je fixe devant moi. Je l'aime il pourrait encore continuer comme ça je l'aimerai, c'est fou ce que je dis, mais pour cet homme je pourrais donner ma vie, pour son bonheur je serais prête a mourir. 
Le matin est déjà la, j'ai affreusement mal partout, Je me lève et prépare son petit déjeuner ,puis je vais me doucher et je me mets sous la couette sur le canapé .
Je regardais tranquillement la télé puis Aymen est sorti de la chambre il m'a regardé et il est venu vers moi.
Je me suis assise, j'y croyais ,je croyais qu'il allait s'excuser, qu'il allait me promettre de ne plus recommencer ,trop naïve, trop faible face a l'homme que j'aime, trop amoureuse tout simplement. Il s'est assis. 
Lui- bouge la ramène le petit dej'
Je le regarde, l'information a mis peu de temps a arriver a mon cerveau.
Mais sa main sur mon visage et la douleur qui s'en est suivi m'ont tiré de mon monde naïf. Il venait a nouveau de me mettre une claque, sans attendre je vais lui ramener ce qu'il m'a demandé.
Je le laisse manger et je vais m'allonger dans la chambre. Je pouvais rien faire, j'étais fatiguée. 
Lui- t'es sérieuse la? Tu crois la maison elle va se ranger toute seule!
Moi- je..je suis fatiguée Aymen 
Lui- j'en ai rien a foutre y a mes potes qui se ramènent après je veux ça soit nickel 
Il me laisse pas le temps de lui répondre et s'en va. Je me lève a mon tour, je regarde le salon les larmes aux yeux, il a tout mis par terre, absolument tout . Je range tout en pleurant, les bleus sur mon corps me font affreusement mal je sers les dents et continue de ranger.  Une fois le tout terminé, Aymen débarque avec une dizaine de mec, ils se mettent au salon et moi je fais a manger. 
Tout le monde est parti, je suis crevée , je vais rejoindre Aymen. Je pensais pouvoir me coucher mais ma journée n'était toujours pas finie. Je suis a ses côtés, je le sens qui s'approche. Il m'en roule de ses bras, ses baisers dans le cou,ses mains baladeuses, en seulement quelques secondes je suis complètement a lui.
Je tente de le pousser, mais ma force n'y fait rien. 
Moi- stp je...je veux pas
Lui- ta gueule 
Moi- Aymen
Il ne m'a pas entendu,non écouter, a ce moment la peut lui importer ce que je pouvais dire a ce moment ,peu importait mon mal tout ce qui comptait c'était son désir,son envie. Je n'étais qu'un objet entre ses mains. Mes larmes coulent, mon coeur saigne,j'ai beau crier il m'entend pas. A ce moment la j'ai regretté, regretté de lui avoir donné ma fierté ,de m'être donné cette nuit la. Mais j'aurais beau regretter rien ne changera.
Après des minutes qui n'ont paru être des heures, il se retire enfin, me regarde et comme pour atténuer ma douleur,pour s'excuser peu être ,il me déposé un long baiser sur le front. Il s'en va se doucher. Je reste la, a regarder le plafond, je ne réalise pas encore, je me contente de me cramponner a ma couette comme une petite fille après un cauchemard, tout me parait flou, comme un rêve ,mais quand je le vois devant moi je reviens a la réalité . 
Ce n'est qu'une fois sous la douche que je réalise enfin, mes idées se remettent en place et je longe le mur pour finir par terre. Mes larmes se mêlent a l'eau, mes cris sont étouffés, les images se bousculent dans ma tête, je deviens hystérique a l'idée que ce soir la j'ai été "violée" par celui que j'aime. Certains diront que c'est mon mari,c'est même mon devoir de répondre a ses envies, mais a t-on vraiment l'aire d'un couple marié ?
Je n'étais pas consentante, alors même si c'est mon mari ça reste un rapport forcé. Je suis restée longtemps sous l'eau, au point de ne plus arriver a respirer comme il le faut. Je finis par sortir et je vais me coucher.
Je m'endors encore une fois en larmes.  Le lendemain, je me lève, j'appelle ma mère, encore apeurée de la veille ,je cherche du réconfort auprès d'elle sans pour autant expliquer.
Je ne dis rien sur ma situation, parce que je sais que mes parents et ma famille en générale n'accepterait jamais ça, et je ne pourrais supporter que ma famille et ma belle famille se separent a cause de moi.  Elle- Tu t'occupe bien de Aymen benthi  Moi- Oui, maman? 
Elle- oui ma fille? 
Moi- rien, vous...vous me manquer. 
Elle- nous aussi ma fille, mais tout le monde est occupé mais on essaiera de se réunir ,appel ton papa aussi oublie pas. Aller je te laisse. 
Elle raccroche. Tout le monde est occupée ,mène sa petite vie et moi j'ai fait quoi de la mienne? Aymen est sorti,ce soir la il n'est pas rentré. Soulagée? Non, inquiète . Je me suis répétée que j'étais folle, que je devais le haïr mais non tout ce que j'ai fait c'est attendre qu'il rentre sur le canapé jusqu'à m'endormir.
Je me sens secouée, j'ouvre difficilement les yeux.
C'est Aymen. 
Lui- fais moi un truc a graille 
Je le laisse et je vais lui rechauffer le plat. Il arrive, se met a table, j'attends qu'il finisse pour pouvoir ranger. La tête baissée, la peur au ventre, j'entendais chaque petit geste de faurchette, je sentais son regard sur moi.  Lui- viens la
Je relève la tête, c'était bien a moi a qui il parlait. D'un pas hésitant je m'arppproche de lui, consciente de ma folie mais trop peureuse pour refuser.
Il me prend par la taille et me fait asseoir sur ses genoux. Mon coeur s'est mis a battre vite, mon coeur rempli de papillon.
Je sentais toujours son regard sur moi, il m'a relevé la tête, il était beau, ce n'est pas qu'un simple kiff, une amourette de jeunesse, non cet homme la c'est ma vie, mon amour.
Il me regarde longuement et m'embrasse. Je ne répond pas, trop fatiguée, trop blessée, des larmes coulent en silence sur mes joues. Il arrêté et me regarde, je peux lire dans son regard la même haine qu'avant, j'avais peur de ses coups, de sa violence, me faire frapper ou accepter son baiser?
Mon choix c'est fait en une fraction de seconde et je lui répond a son baiser. Cette nuit la encore ,j'étais Anissa, l'objet d'Aymen

Chronique d'Anissa- Ce bébé nous a sauvés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant