Chapitre 19

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« 15/10/20**

[...]

J'espère à bientôt, ta maman qui t'aime... »

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Ce n'est pas possible, c'est une blague, c'est impossible. Mon père n'aurait jamais fait ça, il est certes étrange depuis quelques temps mais de là à devenir un voleur d'enfant, un menteur, un manipulateur, c'est impossible.

Ma mère a disparu, je ne l'ai jamais connu, elle m'a abandonné, elle ne m'aime pas, c'est impossible.

Et puis pourquoi elle ne parle pas de mon frère. C'est vrai, elle ne parle que de moi sans faire une seule fois allusion à Jack.

- Ça t'amuse ? Parce que faire ce que tu fais c'est juste irrespectueux, inconscient, méchant, mesquin, gamin, puéril. Dis-je en fonçant dans sa direction.

Il semble surpris par ma réaction, perdu, il ne bouge pas d'un poil tandis que moi je me tourne légèrement afin d'être face à lui et non plus face au lac.

- Tu me fais venir ici, tu profites d'un moment où ma vie n'est plus vraiment stable pour faire une blague aussi nul ? Franchement là, tu me déçois plus que tout ! Lâchais-je durement.

Je crois que j'ai touché une corde sensible car cette fois-ci son regard n'est plus perdu dans le vide mais il est impassible et fixé dans le mien.

- Tu sais je ne connais peut-être pas ma mère mais j'ai appris à faire avec alors si ton but étais de me faire du mal c'est rater, je suis juste déçu de toi. Je ne pensais pas que tu irais aussi loin... Dis-je de plus en plus calmement.

J'aurais pu, m'énerver, crier, le traiter de tous les noms, le frapper mais là j'en ai pas la force, il m'a fatigué. Je part sans lui adresser un regard et vais en direction de la voiture, c'est clair, je veux rentrer et s'il ne veut pas le faire, je rentrerais à pieds, pas grave.

Merci Google Map d'exister dans de telles situations.

Je m'enfonce donc dans le bois que nous avons traversé tantôt pour venir. Mais c'est sans compter sur cette ordure de Léo.

- Emilia ! S'il-te-plaît, réfléchi deux minutes, qu'est-ce que je gagnerais à ça, à essayer de te faire du mal ? Hein ? Dis le moi, parce que je ne vois pas.

Je me suis arrêtée de marcher mais il est hors de question que je me retourne maintenant, ça signifierais qu'il a raison, que cette lettre, celle que je tiens encore dans ma mains gauche n'est pas fausse, qu'elle a été écrite par... par... ma mère. Et ça, je ne peux pas l'admettre, c'est irréel.

Je sens qu'il se rapproche de moi, je sens sa présence, j'entends les branches craquer sous ses pieds. Je sens son parfum grâce à un vent léger qui parcourt la forêt et qui vient à notre rencontre, me donnant légèrement froid.

- Franchement, je ne vois pas pourquoi tu t'entête à penser que je suis contre toi, que je ne te veux que du mal. Dit-il comme abattu.

Je l'entends se rapprocher encore une fois et sans savoir pourquoi mon cœur bat un peu plus rapidement que tout à l'heure, il faudrait que je me retourne pour voir à quelle distance il se trouve exactement mais je dois résister, ne pas lui donner raison alors je ne fais rien.

-Je n'ai pas le droit de te dire pourquoi c'est moi qui avais cette lettre mais je te promets que je serais là pour t'aider à trouver la vérité. Et si jamais à la fin tu me déteste et bien grand bien te fasse. Moi je m'en fiche, ma vie je la connais sur le bout des doigts, elle n'a pas de faces caché ou alors de passages flou pour moi. Me dit-il.

Inconnue? Pas tant que ça... [TERMINER]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant