Chapitre 3

1.3K 80 15
                                    

Ce sont des bruits de pas qui tirèrent Sesshômaru de sa torpeur un peu plus d'une heure plus tard. Et il ne fut pas le seul à ouvrir les yeux. Assise dans son lit, les oreilles dressées, la fille d'Inuyasha regardait l'entrée avec un grand intérêt. Peu de temps après, Kagome, Inuyasha et Miroku passèrent le pas de la porte à pas feutrés pour ne pas réveiller les enfants. Aïko sortit immédiatement du lit et trottina vers sa mère, un large sourire aux lèvres.

- Mama !

C'était un miracle qu'elle n'ait pas piétiné les autres. Elle était vêtue d'un petit kimono bleu à fleurs roses et ses cheveux argentés étaient coupés à hauteur d'épaule. Elle atteignait presque sa mère lorsqu'elle s'arrêta net et tourna sa petite tête vers Sesshômaru qui n'avait pas bougé.

- C'est gentil d'avoir veillé sur eux, sourit Kagome après avoir suivit le regard de la petite. Rin a entrouvert les yeux puis s'est rendormie quand je lui ai dit où elle était. Sango-chan est restée à son chevet.

Surveiller des gosses endormis était toujours préférable à l'anéantissement de son odorat.

Aïko scrutait toujours Sesshômaru de ses grands yeux couleurs ambre. Elle fit quelques pas vers lui. Il lui lança tout de suite un regard noir pour qu'elle ne l'approche pas d'avantage. Ce qui ne sembla pas la déranger outre mesure, bien au contraire ! Son sourire réapparut et elle franchit la petite distance qui la séparait de lui.

- Je n'avancerais pas plus si j'étais toi, lui lança Inuyasha derrière Kagome alors qu'il ne lâchait pas Sesshômaru du regard, près à agir si son frère montrait le moindre signe d'agressivité.

Aïko ne prêta pas la moindre attention à son père, s'accrocha au pantalon de son oncle et entreprit de grimper sur ses genoux. Celui-ci resta médusé du fait qu'elle n'ait pas eu peur et ne bougea pas d'un pouce en la regardant faire.

- Si tu voyais ta tête, lâcha Kagome en contenant son rire.

Elle vint récupérer sa fille sans se presser. Pendant ce temps, Miroku alla se coucher près de ses enfants même si il ne comptait pas s'endormir tout de suite.

- Aïko a un sixième sens très développé. Elle lit dans le cœur des gens comme dans un livre ouvert. Elle sait que tu ne lui ferais rien. Un peu comme Rin, d'après ce qu'elle m'a raconté, ajouta Kagome en installant la petite sur sa hanche.

Kagome faisait allusion à leur première rencontre. A la différence qu'il avait été réellement menaçant avec Rin et qu'il aurait très bien pu la tuer. Il ne comprenait toujours pas ce qui était passé par la tête de cette gamine qui lui avait souri bêtement alors qu'elle venait de se faire ruer de coups par les villageois pour avoir volé le poisson qu'elle lui apportait.

Sans un mot Sesshômaru se leva et sortit. Il entendit vaguement Inuyasha et Kagome dire bonne nuit à Miroku avant de le suivre.

- Je viendrai changer ses bandages demain matin, lui dit la jeune femme alors qu'ils s'arrêtaient sur le pas de leur porte.

Il continua sa route et pénétra dans la maison d'à côté.

- Il s'est vachement adouci comparé à la première fois que je l'ai rencontré, constata Kagome en se laissant allée contre son mari qui passa son bras autour de son épaule.

Aïko s'était rendormie et son dos se soulevait au rythme de sa respiration régulière.

- C'est le pouvoir d'une femme sur un homme, dit-il doucement en souriant à Kagome.

Puis ils rentrèrent chez eux pour une fin de nuit au calme bien méritée.

N'avaient-ils rien d'autre à faire que de commérer sur n'importe quoi comme des vieux ? A certains moments, Sesshômaru enviait les humains pour leur faible ouïe. Mais il était déjà bien content de ne pas avoir du s'expliquer pour sa longue absence. Enfin, ce n'est pas comme si il devait une explication à qui que ce soit.

Rin no monogatariOù les histoires vivent. Découvrez maintenant