Chapitre 10

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Après le repas...


Jaken-sama et moi avons bien mangé – Sesshômaru-sama n'a touché à rien comme d'habitude – et nous nous affalons pour digérer. Après un temps, je profite de la rivière non loin pour rapidement me laver puis reviens au campement de fortune. Jaken-sama cligne de ses gros yeux en me regardant comme s'il essayait de percer un mystère.

- Oui ? je lui demande en levant un sourcil alors que je sors une couverture des sacoches accroché à la salle de A-Un.

- Avant il fallait insister pour que tu te rinces ne serait-ce que le visage... Bien que je ne comprendrais jamais cette manie humaine de se passer de l'eau sur le corps. Et là tu le fais toute seule ! Ce n'est décidément plus notre petite Rin, n'est-ce pas Sesshômaru-sama ?

Je le suspecte de juste vouloir attirer l'attention de son maitre sur lui. Cependant, il l'attire sur moi aussi par la même occasion. Ce qui me fait rougir malgré moi quand Sesshômaru-sama ouvre un œil.

- Aaah, elle est loin l'époque où tu passais ton temps à faire des caprices, soupire Jaken-sama en croisant les bras tel un grand-père qui a tout vécu.

Ce qui ne doit pas être tout à fait faux...

- On a presque l'impression que ce n'est plus « Rin » tout court.

Mon cœur se serre. J'ai tout fait pour être plus responsable, indépendante et sur qui on peut compter pour ne pas être un fardeau, qu'on puisse être fière de moi, et voilà qu'il me renvoie mes efforts à la figure ! En passant derrière lui pour aller étendre ma couche, je lui assène un coup de poing sur le crâne.

- Aïe ! glapit-il en se frottant la bosse. Sesshômaru-sama, elle me martyrise !

Certainement aussi exaspéré que moi, il ne répond pas. Après s'être encore plaint pendant dix minutes, Jaken-sama se roule en boule en tenant son bâton à deux têtes et s'endort rapidement. Sans oublier de ronfler légèrement au passage. Bercée par le bruit du vent dans les branches – les animaux ayant tous fuient à cause de la présence de l'imposant Yokaï – je ne tarde pas à me coucher non plus. Je ne trouve cependant pas le sommeil et contemple les étoiles. Depuis combien de temps n'ai-je pas dormi dehors ? J'ai fait quelques séances de « camping » comme dit Kagome-sama avec les enfants mais c'était bien sagement au bord de la rivière qui borde le village. Mais plus du tout pour de grandes aventures. Je tourne la tête pour regarder ce que fait Sesshômaru-sama. Je me mets sur le ventre pour plus de confort et détailler son profil endormi. C'est de la triche, les années passent mais il est aussi beau que dans mes souvenirs, pas la moindre ride en vue. Comme quoi être un Yokaï n'a pas que l'avantage de la force physique...

- Ca va ta cheville ?

Je sursaute au son de sa voix. Tout en constatant qu'il me fixe avec autant d'insistance que moi, les yeux plissés.

- C-Ca va, bredouillé-je.

Il hoche pensivement la tête avant de se renfermer dans sa bulle.

- Sesshômaru-sama ?

Il rouvre un œil. Je dégluti avant de me lancer :

- J'ai vraiment changée tant que ça ?

- Tu as mûri, finit-il par dire après un long silence inquiétant. C'est normal en grandissant chez les humains. Mais dans le fond, tu es toujours toi.

- C'est-à-dire ? osé-je demander en appuyant mon menton sur ma main.

- Une vraie petite tête brûlée qui n'a peur de rien.

Rin no monogatariOù les histoires vivent. Découvrez maintenant