Bonus n°2 : Seul contre tous

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- A soir les enfants, soyez sages avec papa !

- Bien maman !

- Pas de promenade le long de la rivière, aujourd'hui, compris ? On s'était mis d'accord, en cette saison l'eau est encore froide.

- Bien maman, répétèrent les enfants avec moins de volonté cette fois.

- Vous êtes sûrs que ça ira ? s'inquiéta Kagome en regardant les six enfants – dont deux plutôt turbulents – puis Inuyasha et Miroku.

- Pas de soucis ! répondirent-ils en chœur.

La ribambelle au grand complet fit des signes de la main en regardant Sango quitter la maison. Aïko fit un dernier câlin à sa mère avant d'aller s'assoir avec ses copines Hinako et Kokoro.

Les jumelles appréciaient particulièrement la petite, beaucoup plus douce et calme que les garçons. Tatsuya et Yasuo étaient toujours partant pour faire les quatre cents coups et apprenaient d'ailleurs déjà à leur petit frère à désobéir. Saburô qui était plutôt calme et responsable se laissait rarement mener par le bout du nez mais il valait mieux les surveiller de près quand ils étaient ensemble. Juste au cas où...

- Bien ! Qui est partant pour un petit déjeuné ? cantonna Miroku pour attirer l'attention des enfants.

- Moi ! répondirent-ils d'une seule voix.

Ils aidèrent tous à mettre les plateaux et se servirent les uns les autres.

- Bon appétit !

Toutes les baguettes plongèrent dans la nourriture et les bruits de mastications emplirent la pièce.

- Yasuo ! Retire tes baguettes du bol de ta sœur !

Kokoro récupéra son scampi frit d'un agile mouvement de poignet avant qu'elle n'atteigne la bouche de son petit frère. Ses dents claquèrent dans le vide.

- Zut ! Kagome a fait tomber un truc ! s'exclama Inuyasha en voyant la bource à côté de la porte. Je reviens tout de suite. Miroku, termine de donner à manger à Aïko pour moi !

Miroku n'a pas le temps de répondre qu'il se retrouve seul avec les larbins. Résigné, il se déplace pour pouvoir nourrir la petite. Alors qu'il a les mains évidemment prises, Tatsuya et Yasuo se lient contre la pauvre Kokoro pour lui chiper son dernier scampi. Ce qui tourne à la guerre ouverte quand Hinako entre dans le jeu pour défendre sa sœur jumelle.

- Les enfants, pas de ça pendant le repas !

- T'inquiète papa, je gère, voulu le rassurer Kokoro en plaquant la tête de son frère au sol.

- Aïe !

- Prends ça, chipie ! le vengea son jumeau en donnant un coup de talon dans les côtes de son aînée.

- Fiche lui la paix ! argua Hinako en maitrisant Tatsuya par la gorge.

- J'ai dit : CA SU-FFIT ! s'emporta Miroku en tapant du poing sur le plancher, se qui figea les gamins. Non mais regardez-moi ça ! Ce sont les plus jeunes qui mangent le plus calmement, qu'est-ce que c'est que ça ?

Effectivement, Aïko et Saburô continuaient leur petit déjeuné comme si de rien n'était, observant tout ça avec autant d'intérêt que si c'était une pièce de kabuki* ennuyeuse à mourir (*théâtre traditionnel japonais). Preuve, s'il en était, que c'était une scène habituelle dans la maison. Leur père soupira.

- Les garçons, ce n'est pas parce que ce sont vos sœurs que vous ne devez pas les traiter comme on doit traiter des dames. Il faut être doux et prévenant, sinon, elles vont vous en faire voir de toutes les couleurs.

Les enfants se rassirent convenablement.

- Tu veux dire qu'il faut faire comme toi ? demanda Tatsuya, tout à coup enthousiasmé par le discours de son père.

Hinako tiqua en faisant la moue.

- Aaah, c'est vrai que papa traite bien les femmes, clama-t-elle la tête haute en reprenant son repas où elle l'avait laissé. La dernière fois qu'on a exorcisé un démon de la grande dans un village voisin, tu étais tellement gentil que toutes les femmes te tournaient autour. Un véritable pouvoir magique.

Kokoro acquiesça gravement en guise de témoignage.

- C'est vrai ?! demanda Yasuo, le regard brillant d'admiration. Papa, apprends-moi.

- On va peut-être attendre encore un peu avant de voir cette partie-là de ton éducation..., argumenta Miroku en se grattant la tête, mal à l'aise. Au fait, Hinako, tu n'en as pas parlé à maman, n'est-ce pas ?

- Pourquoi ? Il ne faut pas ? Pourtant tu viens de dire que c'est une bonne chose, avança la gamine en faignant l'ignorance.

- Quelqu'un de bien ne se vente pas de ses actions, sermonna Miroku pour étouffer le débat.

Ils continuèrent en silence, puis :

- On pourra aller jouer près de la rivière, hein papa ? demanda Kokoro.

- Vous avez entendu votre mère...

- Ce n'est pas grave, puisqu'elle n'en saura rien, avança Hinako, n'est-ce pas les gars ?

- Je ne vois pas pourquoi je vous laisserais y aller même si nous ne disons rien à maman.

- Mais voyons, il serait dommage que maman apprenne que tu te laisses draguer papa !

- Le chantage ne marchera pas avec moi jeune fille, dit Miroku, très sérieux.

- Tu crois qu'elle sera fâchée si elle apprend que la madame avec la grosse poitrine se collait à ton bras ? renchérit Kokoro d'un air innocent.

- Promettez-moi de rester prudents, hein, les enfants ? céda immédiatement leur père en imaginant sa femme armée jusqu'aux dents tourner ses lames et ses poings vers les parties sensibles de son anatomie.

Ca va saigner à n'en pas douter, pleurnicha-t-il intérieurement en se massant la gorge tellement il pouvait rendre l'image vivante.

Les deux paires de jumeaux terminèrent en rapide vitesse.

- Merci papa ! A tantôt !

Les quatre grands, tout sourire, sortirent de la maison en courant.

- Hé ! s'exclama Inuyasha qu'ils manquèrent d'écraser en passant la porte.

- Pardon Tonton Inuyasha, on va jouer.

Dès qu'ils eurent disparu, Inuyasha se tourna vers son ami qui semblait pitoyable.

- Je croyais qu'ils ne pouvaient pas aller à la rivière ? devina-t-il.

- Mon autorité paternelle, se lamenta Miroku en courbant l'échine.

- Décidément, soupira Inuyasha en pensant aux hommes qui l'entouraient.

Entre Sesshômaru qui s'adoucissait suffisamment que pour tomber amoureux de Rin et Miroku qui se faisait saper son autorité avec une facilité déconcertante, il n'était pas tiré d'affaire.

- Je vais au moins les surveiller, dit Miroku en se levant. Manquerait plus que Sango m'assassine si elle découvre le subterfuge.

Il quitta la maison en trainant des pieds, laissant Inuyasha avec les plus jeunes.

- Aïko, Saburô promettez-moi de ne jamais devenir comme votre père ou vous frères et sœurs.

Ils acquiescèrent derechef.

Rin no monogatariOù les histoires vivent. Découvrez maintenant