Chapitre 4

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Au petit matin...


Ma tête est lourde et me lance. À croire qu'un cheval m'a marché dessus. Sous moi, je sens la dureté du sol. Je suis couchée sur le ventre. Une légère odeur de cendre flotte dans l'air. C'est elle qui me réveiller pour de bon. Mais je n'ose pas ouvrir les yeux. J'ai trop peur de ce que je pourrais voir. Combien de corps trainent encore dans la poussière ? Que reste-t-il du château incendié ? Ce silence qui m'entoure est d'autant plus pesant.

Ah, non. J'entends quelque chose. Pour être précise, la respiration de quelqu'un. C'est tellement faible et parait si loin que je ne suis pas sûre. Les évènements me reviennent par flash : le palais incendié, les larves, mon combat, ma fuite,... la rivière.

Je me risque à soulever une paupière.

Que je referme aussitôt.

Ca y est je suis morte. Ca ne peut être que ça. Je savais que le courant était trop fort pour moi. Bon j'ai peut-être rêvé, avant de mourir, que Sesshômaru-sama était venu me sauver juste à temps, mais ce n'était que de la fiction. Le dernier souhait avant de rendre l'âme d'une adolescente rêveuse.

Mais si je suis morte, que fait-il là ?

Dans la précipitation de ma réflexion, je tente de me mettre sur mes coudes en ouvrant les yeux pour vérifier si je suis belle et bien morte mais mon dos et mon bras gauche se rappellent violement à moi, m'arrachant un grognement sourd. Le visage enfouit dans mon piètre coussin, je jure comme une possédée. Et voilà que ma cheville s'y met aussi ! Sauf que là, je ne saurais dire si ça fait mal ou si ça chatouille. Je viens de constater involontairement à l'étendu des dégâts... Quoi qu'il en soit, ça me démange et c'est désagréable. Mais au moins je suis fixée : je suis en vie !

- Réveillée ?

Je rouvre un œil vers mon interlocuteur.

En vie peut-être, mais toujours en train de rêver. Comme une idiote, je le regarde avec des yeux ronds sans lui répondre. Toute intervention dans mon rêve pourrait le faire disparaitre et il s'évanouira en un battement de cil dans un nuage de fumée. Mes songes ne paraissent pas si réels habituellement. Sesshômaru-sama fronce les sourcils et se penche vers moi.

- Tout va bien ? Tu n'as pourtant pas l'air d'avoir de la fièvre.

Je roule sur mon flan droit sans trop me faire mal et constate que je suis effectivement réveillée : les rayons de soleil qui passent par la fenêtre me piquent les yeux. Mais plus important encore : il est là. Je veux dire : en chaire et en os !

Ce coup-ci, ignorant la douleur, je m'élance dans ses bras, la tête vidée par le soulagement. Son cœur bas contre mon oreille. La gorge serrée, je ne trouve rien à dire. Le bonheur de le retrouver m'emplit la tête, il est bien là. Je ne rêve plus !

L'émotion passée, mes blessures me lancent à nouveau mais j'endure. C'est là que je constate qu'il s'est raidi à mon contacte. Je rougis de mon audace mais... Si je le lâche, il s'en ira, je le sais. C'est comme ça à chaque fois.

Quand un courant d'air passe sur mes épaules, je remarque que la seule chose qui couvre ma poitrine, c'est un bandage. Sinon, je suis nue jusqu'à la taille, mon kimono est replié sur mes jambes tenu par ma ceinture. C'est à mon tour de me pétrifier. Sesshômaru-sama le sent et tend son unique bras vers ma couverture pour me la mettre sur le dos. C'est un drap en coton blanc du monde de Kagome-sama. Elle ne les ramène de chez elle qu'en été quand il fait encore chaud le soir ou pour couvrir un blessé grave, comme moi.

Rin no monogatariOù les histoires vivent. Découvrez maintenant