Rin no monogatari

Bonus n°9 : Confrontation (2)

Alors que j'hésite à lever mon arme contre la mère de Sesshômaru, une main ferme agrippe son poignet dont les griffes sont à quelques centimètres de mon visage.

- Ce n'est pas en la surprotégeant qu'elle sera méritante, persifle-t-elle.

- C'est toi qui n'a aucune chance cette fois-ci, Mère.

Sa fierté de Yokaï plus blessée que son autorité maternelle, elle grince des dents.

- Quelle que soit l'arme que Rin possède, si elle ne sait pas s'en servir, c'est comme si elle était déjà morte.

Elle envoie sa main griffue libre contre son fils pour lui faire lâcher prise. Il est forcé de reculer et sa mère repart à la charge contre moi. Comprenant mieux ses intentions de par leur conversation, je raffermi ma nouvelle volonté : lui prouver ce dont je suis capable. Cependant...

J'évite habillement ses premiers coups de griffes. Oubliez les ongles pointus, ce sont de véritables dagues acérées d'une vingtaine de centimètres. Le blanc de ses yeux rougit. Je ne peux pas éviter la prochaine attaque. Je me décide alors à dégainer et bloque les quatre imposantes griffes juste avant qu'elles ne m'éborgnent.

- Hooo, tu as peur de ton katana maintenant ? sourit-elle malicieusement en baissant le regard sur mon tantô qui l'empêche de m'atteindre.

- Je n'en ai pas besoin, c'est tout, je lui réponds en serrant les dents.

Je dois tenir mon poignard à deux mains pour ne pas céder sous la pression.

- Et pourquoi donc ?

- Parce que vous n'êtes pas mon ennemi.

- Mmh...

J'ai à peine le temps de voir l'autre main m'arriver dessus. Je repousse la mère de Sesshômaru et la déséquilibre. Profitant des secondes qu'il lui faut pour se rétablir, je sors un kunai, espérant que ça suffira. Tant qu'elle en reste aux griffes en tout cas...

- Je me demande combien de temps tu pourras tenir sans sortir ta meilleure arme, dit-elle en faisant un pas vers moi.

- Mère, gronde Sesshômaru derrière elle.

L'ignorant royalement, elle repart à l'assaut. Son kimono vole autour de son corps tel une aura. Je l'aurai trouvée magnifique s'il n'y avait pas l'éclat de ses griffes et son sourire carnassier. Sa conversation avec son fils m'a donné suffisamment de temps pour récupérer de mon exercice avec Sesshômaru et je réponds avec autant d'ardeur qu'elle.

Quand mon compagnon fait encore mine de s'interposer, sa mère lui cri :

- Reste en dehors de ça !

Soupirant lourdement, Sesshômaru se décide, à contrecœur, de rester spectateur. Je n'ose pas la quitter des yeux pour lancer un regard rassurant à mon démon loup.

Je ne m'étonne pas trop de tenir mieux contre elle que contre lui. Nos échanges sont plus à niveau égal : nous arrivons toutes deux à attaquer et repousser l'autre. Notre combat nous en-traine à l'écart du campement. Lorsque mon adversaire en vient à couper une branche qui s'abat sur moi, je dois faire une roulade sur le côté pour ne pas finir écrasée. Essoufflée, je grimpe me mettre à l'abri dans un arbre, ne serait-ce que pour récupérer quelques secondes. Je ferme les yeux un instant, je commence à fatiguer et la déconcentration me gagne plus facilement.

- Tu croyais m'échapper ?

En rouvrant les yeux, je découvre ma « belle-mère » perchée debout sur la branche d'en face. Nous sommes à une dizaine de mètres du sol.