Rin no monogatari

Bonus n°5 : Ces petits moments... (2)

Chez Kagome et Inuysha...

Les choses étaient plus ou moins revenues à la normale au village. Les maisons étaient sur pieds. L'agriculture reprenait lentement mais surement. Seuls les grands animaux ayant fuis la région tardaient à revenir. Les repas n'étaient plus donnés à la cantine, la bâtisse avait reprise son office de grange comme il se devait. Cependant, Inuyasha, Miroku et les autres chasseurs continuaient leurs expéditions pendant parfois plusieurs jours d'affilés. Ensuite, ils distribuaient ou échangeaient les fruits de la chasse sur la place publique du village.

Le soir tombait et Kagome inspectait son jardin de simples qu'elle cultivait derrière la maison. Elle sourit de soulagement tout en renouant le lien qui maintenait ses cheveux en une queue de cheval haute. D'ici quelques jours, elle pourrait à nouveau concocter ses onguents et tisane médicinales sans devoir courir en ville chercher les ingrédients qu'il lui fallait.

Ils sont de mauvaise qualité en plus.

- Je suis rentré !

- Papa ! s'écria joyeusement Aïko en courant vers Inuyasha.

- Bon retour. Vous ne deviez pas revenir demain ?

- Non, j'ai insisté pour rentrer plus tôt, répondit-il en prenant sa fille dans ses bras.

Kagome pencha la tête pour exprimer son incompréhension.

Inuyasha n'eut pas besoin de s'expliquer. Le soleil disparu à l'horizon, plongeant le paysage dans le noir, comme toutes les nuits de nouvelle lune. Seules les torches éclairant le chemin et le feu qui brulait dans le foyer de la maison les éclairaient.

Sous les yeux toujours émerveillés de Kagome face à ce phénomène, Inuyasha et Aïko changèrent. Leur chevelure blanche vira au noir, leurs yeux jaunes brunirent, leurs oreilles de chien devinrent humaines et leurs ongles rétrécirent.

Comme à chaque fois que cela se produisait, Aïko toucha ses petites oreilles d'humaine avec fascination. A même pas trois ans, elle ne comprenait pas encore ce qui lui arrivait. Juste que parfois, elle se transformait mais qu'apparemment c'était normal puisque ses parents ne s'inquiétaient pas. De plus, il se produisait la même chose avec son père. Elle se sentait néanmoins démunie à cause de ses sens moins aiguisés que d'habitude.

- Avec tout ce qui se passe, j'ai oublié de décompter les jours. C'était pareil le mois dernier, se lamenta Kagome en écartant le volet de paille pour permettre à sa petite famille d'entrer dans la maison.

- T'inquiète. Moi, je ne peux pas oublier, dit Inuyasha en faisant référence à son « horloge interne » comme il l'appelait.

Kagome rit sous cape. Elle n'avait jamais osé lui avouer que c'était une expression courante auprès des femmes pour parler de leurs règles.

***

Après un repas copieux, Aïko s'endormit rapidement. Passer sa journée à jouer était plus épuisant qu'il n'y paraissait !

- Tu crois que tout va bien pour Rin, avec Sesshômaru je veux dire ? demanda Kagome en remontant la couverture sur l'épaule d'Aïko.

Inuyasha, assis nonchalamment contre le mur du fond de la maison avec Tessaïga toujours à portée de main, n'eut pas besoin de réfléchit longtemps avant de répondre :

- Je n'en doute pas un seul instant. Elle est bien capable de lui botter le derrière s'il se comporte mal !

Ils rirent de bon cœur en imaginant Sesshômaru se faire tout petit à côté d'une Rin en colère.

- Je ne crois pas qu'elle en ait besoin, avança Inuyasha plus sérieusement.

- Pourquoi donc ?

- Tu l'as bien vu toi-même, non ? A quel point il a changé en quelques semaines.

Profitant que leur fille dormait déjà, Kagome vint se blottir contre Inuyasha. Il passa son bras autour de ses épaules et soupira d'aise en appuyant sa tête contre le mur. Il ferma les yeux. Kagome faisait distraitement une petite tresse avec une mèche d'Inuyasha. Ils restèrent ainsi silencieux pendant de longues minutes.

- Autant je n'aime pas du tout me sentir vulnérable les nuits de nouvelle lune, murmura Inuyasha, autant ne pas devoir subir tous les bruits environnent pendant une soirée, ça fait du bien.

- Mmh, approuva Kagome en entament une énième tresse.

Elle s'emmêla les doigts dans les cheveux d'Inuyasha et tira sur un nœud sans faire exprès.

- Aïe. Hé, qu'est-ce que tu fais depuis tout à l'heure ?

Kagome se détacha de lui avec une mine coupable pour s'empêcher de rire.

- Je te fais juste un brushing.

- Un bru-quoi ? demanda-t-il.

Il attrapa ses cheveux pour mieux voir ce qu'elle avait fait. Quasiment tous ses cheveux sur le côté droit de sa tête étaient répartis en une vingtaine de tresses inégales en épaisseur.

- Aaaah !

Kagome plaqua ses mains sur sa bouche pour mettre fin à son exclamation.

- Chhhute ! Aïko dort ! souffla-t-elle.

Figés autant l'un que l'autre, ils fixèrent la petite qui ne bougea pas d'un cil. Ils soupirèrent de concert et Kagome retira ses mains.

- C'est ta faute aussi, pesta Inuyasha tout bas.

Kagome enfuit son visage dans son torse pour étouffer son fou rire.

- Mais arrête de rire. Kagome... arrête.

Plus elle riait, plus il avait honte de sa propre réaction d'une minute plus tôt.

- Bon Kagome stop là !

Sa femme tenta de se reprendre en commençant à défaire les dites tresses problématiques. Inuyasha ne dit plus rien mais boudait tout de même. Il voyait bien à la mine de Kagome qu'elle éclaterait de rire au moindre dérapage. Elle releva les yeux vers lui sans arrêter le démêlage. Leurs regards se croisèrent.

Sans un mot, Inuyasha glissa ses doigts dans les cheveux de Kagome et attrapa le bout du cordon qui les retenait en queue de cheval. Ils cascadèrent sur ses épaules. Inuyasha posa son front contre le sien. Les mouvements de Kagome se firent plus lents.

Elle connaissait le schéma d'actions d'Inuyasha pour initier ces moments de tendresse : un regard intense et une main dans ses cheveux. Kagome aimait particulièrement cet instant, quand le visage d'Inuyasha passait de celui de d'habitude à celui de mari, qu'il ne montrait qu'à elle.

Kagome lui tendit ses lèvres en passant ses bras autour de son cou. Inuyasha l'embrassa en douceur tout en l'enlaçant.

- Maintenant qu'on est tous en sécurité..., commença-t-il en interrompant leur baiser mais sans desserrer son étreinte.

- Mmh ?

- On pourrait faire un petit frère ou sœur pour Aïko, non ?

Ils étaient mariés et vivaient ensemble depuis un peu plus de sept ans, mais elle rougit tout de même.

- Je vais prendre ça pour un oui, dit joyeusement Inuyasha en emprisonnant la bouche de Kagome.

Qu'il ne vienne pas se plaindre s'il a des nœuds phénoménaux demain matin, songea-t-elle en souriant quant elle remarqua qu'elle n'avait pas fini de défaire ses tresses.