Bonus n°7 : Shopping à Tokyo

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Sango-neesan et moi ne sommes pas très impressionnées quand nous émergeons du puits. C'est une salle de temple, certes sombre, mais tout à fait banale.

Par contre quand on met le nez dehors, notre première impression change du tout au tout.

- Bienvenue à Tokyo les filles ! s'exclame Kagome-sama en écartant les bras. Je vous préviens tout de suite : les questions, c'est une à la fois. Et si possible pas sur tout, sinon on y arrivera jamais. Compris ?

Nous observons les lointaines maisons aussi hautes que des montagnes et aussi brillantes que des lacs avec les yeux ronds.

- Et il faudra fermer la bouche sinon vous allez surtout gober les mouches.

On déglutit difficilement en chœur tout en acquiesçant. La journée promet d'être plus qu'intéressante. Kagome-sama nous invite chez elle et nous rencontrons sa famille dont elle nous parle si souvent. Je n'ose toucher à rien de peur de casser quelque chose ou de déclencher un mécanisme étrange tel que ces boutons qui pivotent et allument des petits soleils dans la maison. Kagome-sama anticipe certaines de nos questions en nommant les choses. Mais ce qui nous intéresse le plus, c'est de savoir à quoi elles servent.

Nous prenons rapidement congé de sa charmante famille pour aller en ville, à quelques rues de là. Kagome-sama refuse que nous prenions cette énorme boite grise trouée qui roule toute seule et transporte des gens. Dans les rues, elle salue les passants qu'elle connait. Sango-neesan et moi nous inclinons poliment sans piper mot de peur de dire une bêtise et trahir nos origines.

Mais c'est dur de rester impassible quand tout autour de vous est bizarre et intrigant ! Les chariots tirés par des bœufs ou des chevaux sont remplacés par des « voitures » et des « autobus ». Les maisons sont absolument toutes plus grandes que nos modestes habitations. Leur hauteur est d'autant plus impressionnante quand on est au pied. Et ce qu'il y a comme monde ! J'ai rarement fait les grandes villes chez nous, mais je jurerai qu'il n'y en a pas autant !

Nous arrivons bientôt dans un magasin appelé « grande surface », notre version du marché.

- Tenez, les achats on les mets là dedans, nous dit gentiment Kagome-sama en nous tendant chacune un panier en métal. On a de la marge pour le budget alors faites-vous plaisir mais pas plus haut que le bord du panier.

Elle nous sert sa mine sévère de mère qu'elle offre en général à Aïko.

- Bien madame !

Kagome-sama nous confie revenir parfois une ou deux journées pour trouver un petit boulot en ville afin d'aider sa famille. Mais la fierté de sa mère et son grand-père les empêchent d'accepter cet argent qu'ils laissent de côté pour ses dépenses à elle quand elle vient. Sa mère n'accepte déjà une partie des revenus de son fils que parce qu'il vit encore à la maison.

Nos réflexes de chasseuses en terrain inconnu nous empêchent de trop nous éloigner de notre guide, surtout avec la foule qui fait ses courses sans trop regarder aux autres. Dès qu'on entre, nous sommes confrontées à des montagnes de nourriture exorbitantes. Des fruits, des légumes, de la viandes, partout, où que l'on pose le regard. Une certaine nostalgie m'envahit le cœur.

- Rin ?

- On pourrait nourrir le village pendant des mois avec tout ça...

Kagome-sama pince les lèvres.

- Je sais, j'y ai souvent pensé. Mais je ne suis pas assez riche pour ça malheureusement. Tu as donné beaucoup de ta personne pour les villageois ces derniers mois. Aujourd'hui, tu penses à toi et à toi seule !

Rin no monogatariOù les histoires vivent. Découvrez maintenant