Bonus n°3 : Résurrection

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Sesshômaru volait à travers la campagne. Cela faisait près de deux semaines que c'était toujours le même schéma de journée. A la maison, Rin restait « sagement » alitée pour laisser ses blessures guérir. Si elle parvenait à rester suffisamment clame pour ne pas les rouvrir.

Il soupira en repensant aux indices qu'il avait repérés dans la maison qui indiquaient qu'elle s'entrainait en cachette. Les trous dans les murs, les objets déplacés, les gestes précipités quand quelqu'un rentre... Il rit sous cape. Décidément, la patience n'était pas dans les atouts de Rin.

Des fumeroles ramenèrent Sesshômaru à la réalité.

Un autre village.

Il fondit au ras des cimes et atterrit en plein désastre. Les larves étaient déjà parties depuis un moment. Il ne pouvait pas s'y repérer à l'odeur cette fois, puisqu'il n'y avait de sang vert nulle part ici. Pas de guerrier suffisamment aguerri que pour blesser ne serait-ce qu'une larve dans ce trou perdu. Il évaluait leur départ au degré de combustion des habitations.

Sesshômaru tendit l'oreille à la recherche d'un signe de vie, une voix, un battement de cœur. Seuls le néant et le crépitement des flammes lui répondirent. Il se promena dans les rues.

Le Yokaï avait traversé beaucoup de guerre, vue de nombreux morts. Mais sans l'avouer à qui que ce soit, c'était bien les morts civiles les plus dures à encaisser. Pendant longtemps, Sesshômaru avait juste pensé que c'était leur faute si les humains étaient faibles. Mais ils ne les avaient pas autant côtoyés que ces dernières semaines. Chaque homme et femme avaient sa place, une vraie société. Pas comme chez les démons où s'était la plupart du temps chacun pour soit et où on mange de la viande crue dans problème.

S'ils voulaient survivre, les humains devaient s'organiser et répartir les tâches. Ils ne pouvaient pas tous manier les armes comme ces chasseurs de démons surentrainés.

Il croisa un jeune garçon étendu par terre, le bras tendu vers un chiot tout aussi inerte que lui. Sesshômaru revit Rin. Le même regard sans vie. Il dégaina Tenseïga et patienta.

Les petits démons mangeurs d'âmes gris ne tardèrent pas à apparaitre. Ils s'affairaient à leur besogne d'enchainer le corps du gamin et du chiot. D'un coup rapide et sec, il les trancha tous. Quelques instants plus tard, ils ouvrirent tous deux péniblement les yeux. Sesshômaru n'expliqua rien à l'enfant qui s'examinait comme s'il se découvrait pour la première fois. Il poursuivit son chemin dans le village. Il ne trouva pas grand monde à réanimé. Les corps brûlés étaient des âmes irrécupérables. Pour certains, il était tout bonnement trop tard.

- Sesshômaru-sama !

A-Un atterrit lourdement non loin de là et Jaken-sama se précipita vers son maitre.

- Vous volez beaucoup trop vite Sesshômaru-sama !

- Tu tombe bien. Fais montrer ces gens. On les ramène.

Quatre adultes, le garçon et son chien. Ca ne faisait pas des masses de survivants mais Sesshômaru se félicita. C'était mieux que zéro.

Il se rembrunit en comprenant enfin. Il regarda son long katana. Jusqu'à maintenant, il ne l'avait pas utilisé si souvent que cela. Une fois sur Jaken, pour essayer. Une fois sur Rin, pour la remercier. Il pouvait compter sur les doigts d'une seule main le nombre de fois qu'il s'en était servit par la suite.

C'était donc ça que père attendait de moi.

Sesshômaru eut l'impression de découvrir une nouvelle facette de lui-même. Ce n'était pas sa nature première, mais ce n'était pas si mal de faire le bien, au moins de temps en temps.

Il sourit pour lui-même. Rin sera fière aussi quand il lui dira.


Rin no monogatariOù les histoires vivent. Découvrez maintenant