Aujourd'hui, c'est la pleine lune. J'ai peur.
- Arrête de t'inquiéter, me dit Derek.
- Ouais, c'est facile pour toi, vu que tu es né loup-garou.
Derek souffle puis retourne à ses occupations, c'est à dire faire des pompes. Je tourne la tête pour l'observer : il est torse nu, ruisselant de sueur. Je vais chercher une serviette dans la salle de bain pour qu'il puisse s'essuyer, et quand je reviens je remarque un tatouage entre ses omoplates. Je demande :
- Qu'est-ce que c'est ? Ton tatouage, je veux dire. Il représente quoi ?
Il arrête de faire ses pompes et je lui tends la serviette. Il la prends et répond :
- Ça représente les trois statuts de loup-garou : alpha, bêta, et oméga.
- Je vois.
Je souris puis détourne le regard.
- Qu'est-ce qu'il se passe, Sarah ? Depuis hier soir tu évites mon regard.
J'inspire un bon coup. Mauvaise idée : son parfum rentre dans mes narines. Malgré les pompes qu'il vient de faire, il ne sent pas la transpiration, il a toujours ce parfum si particulier qui le caractérise.
"Parce que je me suis rendue compte que je suis amoureuse de toi, et je n'ai pas envie que tu t'en rendes compte toi aussi."
- J'ai peur de la pleine lune, répondé-je finalement.
Ce n'est pas un mensonge : j'ai réellement peur.
- Hé, dit doucement Derek. Je t'ai dit que je serais là.
Il se rapproche et saisit délicatement mes poignets.
- Il y a autre chose. Je le sais.
- Comment tu peux le savoir si je te l'ai pas dit ?
- Parce que tu es dans ma meute, je peux sentir tes émotions.
Et merde. Est-ce qu'il sent que je suis amoureuse ?
- Dis-moi ce qui ne va pas, insiste-t-il.
- Je te l'ai dit, Chuchoté-je en me dégageant. J'ai peur de la pleine lune.
- Mais il y autre chose. Dis-le moi.
- Derek, si les gens ne disent pas d'eux-même ce qu'ils ont, c'est qu'ils n'en n'ont pas envie. Alors n'insiste pas. D'accord ?
Putain, j'espère qu'il ne sent pas tous les phéromones que je dois dégager...
Il souffle légèrement, déçu.
- Ce n'est pas contre toi, ne puis-je m'empêcher de dire.
Il hoche la tête puis va dans la salle de bain après avoir pris des vêtements dans sa commode. Je m'affale sur mon lit et ferme les yeux.- Réveille-toi, me dit une voix froide.
C'est celle de ma mère.
- Dépêche-toi !
Elle me secoue sans ménagement avant d'ajouter :
- Tu as dix minutes. Quand je reviens dans ta chambre, si tu es encore là, je te vire de cette maison à coup de pied au cul.
Puis ma mère s'en va, me laissant seule dans ma chambre. Sans plus tarder, je me lève et prends un débardeur violet fluide, un jean skinny bleu, des sous-vêtements et je vais prendre ma douche.
J'essuie la buée sur le miroir de la salle d'eau et me regarde en retenant mes larmes. J'ai des cernes noires sous mes yeux couleur noisette, mes cheveux châtains sont en bataille et ma peau est d'une pâleur incroyable. Je me mets rapidement de l'anti-cernes et un peu de fond de teint, puis je sors une fois habillée et coiffée d'un chignon décoiffé.
- Dépêche-toi, m'ordonne ma mère en surgissant du couloir.
- Maman... Je suis vraiment désolée... S'il te plaît, laisse-moi une chance... supplié-je.
- Des chances je t'en ai donné des dizaines, Sarah. Tu les as détruites à chaque fois.
Je baisse les yeux et mets mes Adidas blanches aux lacets dorés sans un mot.
Puis je me relève en disant :
- Alors tu vires ta fille comme ça, parce qu'elle est rentrée tard et pas très sobre ?
- Tu n'es plus ma fille désormais. Ma fille ne serait jamais rentrée soûle.
La tristesse laisse place à la colère.
- Vraiment ? Je suis morte à tes yeux ? Eh bien sache qu'aux miens tu n'as jamais existée, et je suis bien contente de me barrer de cette maison qui abrite des connards ! Ouais, je parle de toi et papa ! Craché-je avec rage.
Je mets ma veste en cuir, prends mes bagages et sort en claquant la porte.
- Sarah !
Je me retourne. Mon père est là, une enveloppe à la main.
- Lis-la quand tu seras arrivée là où tu veux, me dit-il presque tristement.
Je la prends, mais au lieu de la ranger je la déchire lentement sous ses yeux. Je laisse tomber les deux morceaux de l'enveloppe et m'en vais sans me retourner.- ...rah. Sarah !
J'ouvre les yeux en sursautant.
- Ça va ? Me demande Derek.
Il est penché au-dessus de moi, l'air inquiet.
- Mmh, marmonné-je. Pourquoi ?
- Parce que tu pleures.
Quoi ? Je passe la main sur mes joues, et j'essuie une traînée de larmes. Puis je me rappelle mon rêve : c'était la nuit où j'ai été virée de chez moi. Les larmes me montent aux yeux, alors je papillonne pour les chasser. Je me relève en prenant la main de Derek pour m'aider. Quand ma main touche sa paume, je frissonne et mon coeur s'emballe. Il fait comme s'il n'avait rien entendu, tandis que je dégage ma main... Sauf que Derek la retient et me la serre en déclarant :
- Tu n'arrêtais pas d'appeler tes parents, quand tu dormais.
- Ah... Désolée.
Je baisse la tête pour ne pas qu'il voit mes yeux de nouveau pleins de larmes. Mais il prend mon menton et me force à relever la tête. Quand il voit mon état, il murmure :
- Sarah... C'est quoi le problème avec tes parents ?
- Quels parents ? Répondé-je à voix basse. Je n'ai plus de parents depuis qu'ils m'ont virée de chez eux.
Une larme coule et il l'essuie doucement du pouce.
- Raconte-moi.
Et sans savoir pourquoi, je lui raconte. Absolument tout. Quand j'ai fini, il me prend dans ses bras en appuyant sa bouche sur mon front.
- Je suis désolé.
Il s'écarte un peu et rapproche ses lèvres d'un geste hésitant. Au dernier moment, je lui murmure en effleurant sa bouche :
- Derek... Je ne suis pas ton genre, tu te souviens ?
Merde. Pourquoi j'ai dit ça ?! Il était sur le point de m'embrasser et comme d'habitude j'ai ouvert ma grande gueule. Il s'écarte, une légère lueur de déception brillant dans ses yeux verts. Il lâche ma main et sors du loft sans un mot. Quant à moi, je reste plantée là, me maudissant comme pas possible.
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"Je T'aime, Toi, mon Alpha." Sarah Stilinski {Teen Wolf Fanfiction}
FanfictionMes parents m'ont virée de chez eux le soir où je suis rentrée à 3h du matin, totalement bourrée. Faut dire que j'enchaînait les conneries depuis quelques temps... Je n'avais nulle part où aller, alors j'ai sonné chez mon oncle, le shérif Stilinski...