Chapitre 03

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C'est la chaleur des rayons du soleil qui me tira peu à peu de mon sommeil. La tête lourde et les membres engourdis, mes yeux se baladèrent lentement sur tout ce qui m'entouraient. Ma chambre. Je suis dans ma chambre. N'ayant pas le temps de pousser la réflexion plus loin, la porte de la petite pièce s'ouvrit doucement. Ma mère se tenait dans l'encadrement de la porte, le regard sévère braqué sur moi. À la vue de ses traits encore plus tirés qu'à l'habitude, de ses petits cernes sous les yeux et de sa pâleur, elle avait dû s'inquiéter au point de s'en rendre malade. C'est une mère surprotectrice après tout. Ses yeux d'un marron foncé me lançaient des éclairs tandis qu'elle s'avançait lentement pour s'asseoir à mes côtés. Surprotectrice et très en colère donc.

- Comment te sens-tu ? Demanda-t-elle d'une voix froide.

- J'ai la tête comme une pastèque et des courbatures un peu partout mais sinon ça va. Répondis-je timidement.

S'il y a bien une chose que j'ai appris au court de ma petite existence, c'est que ma mère est une maman ours. Protectrice, chaleureuse, aimante, mais qui n'hésiterait pas une seconde à te foutre un gros coup de patte dans le museau le jour où tu fais une connerie. Et il s'emblerait que j'ai fait une connerie... Et pas une petite...

- Est-ce que tu te rends compte de la trouille que tu m'as fait ?! Cria-t-elle avant de me donner une tape derrière la tête.

- Je suis désolé, je... Je ne me souviens plus trop de ce qu'il s'est passé...

- Ce qu'il s'est passé ? Je vais te le dire moi ! Tu es resté dans les vapes pendant trois jours ! Trois jours ! Avec une fièvre qui tuerait un cheval en plus de ça ! Je t'ai retrouvé agonisant sur le paillasson, le lendemain de la soirée d'anniversaire de Cinthya. Le médecin a dit que c'était le résultat d'une soirée trop alcoolisée et d'une nuit dans la neige. Non mais tu te rends comptes que tu aurais pu y rester ?! Est-ce que tu t'en rends compte ?! Braya-t-elle, les larmes aux yeux.

Comprenant que je venais sûrement de donner la plus grosse peur de sa vie à ma mère, je me suis empressé de me redresser complètement pour la serrer dans mes bras, tout en murmurant une tirade d'excuses. Elle entoura à son tour mes épaules de ses fins bras et essuya en vitesse ses yeux dans un reniflement rassuré.

- Ne me cause plus jamais ce genre de frayeur, sinon je te promets que je t'envoie sur la lune à grands coups de pieds aux fesses.

- Nan, tu n'oserais pas ?! Dis-je dans un gémissement outré.

Elle éclata de rire et s'échappa de mon étreinte pour me déposer un baiser sur le front. Elle me regarda un long moment, mémorisant les traits de mon visage qu'elle connaissait déjà par cœur et m'intima de me recoucher, insistant sur le fait que je devais reprendre des forces et me reposer.

- Je dirai à Cinthya et Ryder que tu es réveillé. Ils se sont beaucoup inquiétés pour toi tu sais ? Cinthya n'arrêtait pas de dire que c'était parce qu'elle t'avait laissé partir seul que c'est arrivé.

- Ce n'est pas de sa faute. Soupirais-je calmement. Mais si elle s'en veut à ce point, je lui dirais de me payer un paquet de bonbons pour se faire pardonner. Riais-je.

- Tu es un ami vicieux. Soupira ma mère, un sourire étirant ses lèvres. Je te laisse, je dois aller travailler. Pas d'ordinateur, sinon je te le confisque ! Ajouta-elle la mine faussement sévère.

- Nan tu n'es pas assez sévère pour ça maman. Ricanais-je doucement.

- Et bien je vais sévir à partir de maintenant ! Bouda-t-elle.

JarodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant